Courir en laisse

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Couci-couça.

 

Rester allongé des heures, alors qu'on doit

travailler.Fermer les yeux pour ne pas voir la page blanche. Ne pas ouvrir les yeux devant sa feuille, pour ne pas être tenté, peut-être.

 

S'apercevoir au bout d'une journée qu'on n'a rien fait, être mal, puis se dire qu'on le fera demain, ce travail urgent ; il faut s’organiser.

 

Se préparer un café instantané, oublier de le boire. A quoi pensais-je ? S'apercevoir qu'on n'a pas de nouvelles d’elle, se dire qu'on va lui téléphoner. Boire son café

froid. Se dire, des heures après, qu'on devait téléphoner. A qui ?

 

Dire qu'on va s'organiser : chercher les documents, pour les réunir et en prendre connaissance chronologiquement.

Commencer un peu, penser à autre chose, s'arrêter parce que le classement n'est pas facile. Se dire qu'il faut sortir. Il faut s’habiller. Mettre un imperméable par dessus son pyjama et sortir le chien. Courir en laisse.

 

Quand le réveil sonne, il est trop tard.

Allongé sur le dos, les yeux fermés vers le

plafond, s'imaginer qu'on regarde ; mais, il n'y a presque pas d’images, surtout des idées et des frissons.

 


 

Marcel nous a quitté le 29 avril 2020 et c’est avec l’accord de son épouse et avec le souvenir de tous ses amis que nous sommes très heureux et émus de continuer à faire connaître ses textes et son talent que vous retrouverez sur ce compte. N’hésitez pas à vous y abonner, à partager ses textes, et à laisser des commentaires pour faire perdurer ses textes et son souvenir.


Publié le 09/07/2025 / 2 lectures
Commentaires
Publié le 10/07/2025
Poignant et surprenant. Le quotidien qui nous frappe et nous rappelle à notre condition.
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