Une fois connecté à votre compte, vous pouvez laisser un marque-page numérique () et reprendre la lecture où vous vous étiez arrêté lors d'une prochaine connexion en vous rendant dans la partie "Gérer mes lectures", puis "Reprendre ma lecture".

Les fables de Jean de La Fontaine
La mort et le bûcheron

PARTAGER

Un pauvre bûcheron, tout couvert de ramée,

Sous le faix du fagot aussi bien que des ans

Gémissant et courbé, marchait à pas pesants,

Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée.

Enfin, n’en pouvant plus d’effort et de douleur,

Il met bas son fagot, il songe à son malheur.

Quel plaisir a-t-il eu depuis qu’il est au monde ?

En est-il un plus pauvre en la machine ronde ?

Point de pain quelquefois et jamais de repos.

Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts,

Le créancier et la corvée

Lui font d’un malheureux la peinture achevée.

Il appelle la Mort. Elle vient sans tarder,

Lui demande ce qu’il faut faire.

« C’est, dit-il, afin de m’aider

A recharger ce bois, tu ne tarderas guère. »

 

Le trépas vient tout guérir ;

Mais ne bougeons d’où nous sommes :

Plutôt souffrir que mourir,

C’est la devise des hommes.

Publié le 08/11/2025
Commentaires
Connectez-vous pour répondre