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Poèmes, de Walt Whithman
À la frégate

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Toi qui as sommeillé toute la nuit sur la tempête,

Qui t’éveilles rafraîchie, portée sur tes ailes prodigieuses,

(L’orage furieux a éclaté ? Tu t’es élevée au-dessus de lui,

Et tu t’es reposée sur le firmament, ton esclave qui t’a bercée),

Toi qui es maintenant un point bleu planant loin, loin dans le ciel,

Tandis que sur le pont du navire où je suis monté à la lumière, je t’observe,

(Moi-même qui ne suis qu’une petite tache, un point sur l’énorme masse flottante du monde.)

Loin, loin en mer,

Après que les furieuses vagues de la nuit ont parsemé le rivage d’épaves,

Avec le jour, à présent réapparu, si joyeux et serein,

L’aube rosée et moelleuse, le soleil dardant ses premiers rayons,

La limpide étendue de l’air azuré,

Toi aussi tu réapparais.

Toi qui es née pour t’égaler à la bourrasque, (tu es toutes ailes),

Pour tenir tête au ciel et à la terre, à la mer et à l’ouragan,

Toi, barque des airs, qui jamais ne ferles tes voiles,

Qui passes des jours, des semaines même, à voguer sans fatigue, tournant en cercles à travers les espaces, tes royaumes,

Qui regardes au crépuscule le Sénégal, au matin l’Amérique,

Qui te joues parmi les éclairs et les nuées grosses de foudre,

Au milieu d’eux, en tes aventures, si tu avais mon âme,

Quelles joies ! quelles joies seraient les tiennes !

Publié le 01/11/2025 / 3 lectures
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