« Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » est un livre sur les droits humains du point de vue d'une fillette dégourdie prénommée Scout. C'est avec habileté qu'Harper Lee, l’auteure de ce roman, s'appuie sur l'innocence et le bon sens de l'enfance pour dénoncer la méchanceté et la lâcheté des adultes dans cette période difficile qu'est la grande dépression.
Le cœur du livre s’appuie sur un drame qui va connaître plusieurs rebondissements : Tom Robinson est un homme noir accusé d’avoir violé une femme blanche, et il est d’ores et déjà coupable aux yeux d’une Amérique sudiste ségrégationniste. Si le sort de Tom Robinson semble couru d’avance, c’est un procès qui revêt un véritable enjeu entre les mains de son avocat qui n’est autre que l’intègre Atticus Finch, le père de Scout. L’homme manie bien les mots et il aura à cœur de faire triompher la vérité.
Au travers d’Atticus mais pas seulement, Harper Lee distille tout au long du roman des réflexions inspirantes sur des notions importantes telles que la droiture ou encore la conscience des autres : « Celui qui vit en dehors de ses murs comme à l’intérieur est une personne vraie. » ou encore « « La seule chose qui ne doive pas céder à la loi de la majorité est la conscience de l’individu ».
Les personnages sont attachants et délivrent leurs vérités pleines de bon sens comme miss Maudie qui à sa manière invite à ne pas regarder ailleurs au risque de passer à côté de tout : « Certaines personnes passent tellement de temps à se préparer au monde d’après qu’ils en oublient de vivre le monde présent ».
Il suffit d'un seul livre pour entrer dans la postérité de la littérature, et c'est ce qu'a fait Harper Lee. C’est d’autant remarquable qu’il ne s’agit pas d’une autobiographie. Brillant et incontournable. Au point de décrocher le prix Pulitzer de la fiction en 1961, puis d’être honoré par une adaptation sur grand écran.
Et pour finir cette chronique et rendre hommage à l’auteure, le plaisir de partager avec vous cette phrase que je trouve bouleversante : « L’ombre de son ancien sourire flotta sur son visage. ».