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"Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur"

De Harper Lee

Chroniqué par Léo
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« Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » est un livre sur les droits humains du point de vue d'une fillette dégourdie prénommée Scout. C'est avec habileté qu'Harper Lee, l’auteure de ce roman, s'appuie sur l'innocence et le bon sens de l'enfance pour dénoncer la méchanceté et la lâcheté des adultes dans cette période difficile qu'est la grande dépression.

Le cœur du livre s’appuie sur un drame qui va connaître plusieurs rebondissements : Tom Robinson est un homme noir accusé d’avoir violé une femme blanche, et il est d’ores et déjà coupable aux yeux d’une Amérique sudiste ségrégationniste. Si le sort de Tom Robinson semble couru d’avance, c’est un procès qui revêt un véritable enjeu entre les mains de son avocat qui n’est autre que l’intègre Atticus Finch, le père de Scout. L’homme manie bien les mots et il aura à cœur de faire triompher la vérité.

Au travers d’Atticus mais pas seulement, Harper Lee distille tout au long du roman des réflexions inspirantes sur des notions importantes telles que la droiture ou encore la conscience des autres : « Celui qui vit en dehors de ses murs comme à l’intérieur est une personne vraie. » ou encore « « La seule chose qui ne doive pas céder à la loi de la majorité est la conscience de l’individu ».

Les personnages sont attachants et délivrent leurs vérités pleines de bon sens comme miss Maudie qui à sa manière invite à ne pas regarder ailleurs au risque de passer à côté de tout : « Certaines personnes passent tellement de temps à se préparer au monde d’après qu’ils en oublient de vivre le monde présent ».

Il suffit d'un seul livre pour entrer dans la postérité de la littérature, et c'est ce qu'a fait Harper Lee. C’est d’autant remarquable qu’il ne s’agit pas d’une autobiographie. Brillant et incontournable. Au point de décrocher le prix Pulitzer de la fiction en 1961, puis d’être honoré par une adaptation sur grand écran.

Et pour finir cette chronique et rendre hommage à l’auteure, le plaisir de partager avec vous cette phrase que je trouve bouleversante : « L’ombre de son ancien sourire flotta sur son visage. ».


Publié le 06/07/2024
Commentaires
Publié le 13/08/2024
Je viens de l'achever après avoir lu ta revue. Je ne connais mal la littérature américaine, ce n'est pas ma formation. J'en ai lu très peu mais ce que j'ai lu je l'ai aimé. J'apprécie Kerouac et les poèmes de Ginsberg mais j'ai une tendresse particulière vis-à-vis de Fitzgerald comme personne telle que je le devine dans The crack up après la faillite de la "plus belle fille de l'Alabama". S'il existe quelques livres permettant de connaître Harper Lee, je prends si tu en connais à me conseiller... j'aimerais mieux faire sa connaissance pour comprendre ce qu'elle écrit et pourquoi. L'atmosphère de l'époque est si bien rendue que j'ai fini par mettre du Billie Holiday pendant que je lisais parce que les épisodes m'évoquaient ces photographies glaçantes de lynchages que l'on retrouve encore parfois dans les greniers. On passe proche de cela dans ce livre et j'ai attendu le pire pendant que je le lisais: je m'attendais à plus violent mais non. Finalement, ce procès est ce qui pouvait arriver de mieux. Le personnage d'Atticus me marque par sa force de caractère. Atticus devine bien que sa famille doit être d'autant plus irréprochable que la société entière ne les manquera pas pour leurs opinions minoritaires. Même si l'action se passe avant, dans l'esprit j'ai l'impression de voir la dignité des marcheurs pour les droits civiques de l'époque de la parution. J'ai l'impression que le sujet devait d'être d'une actualité brûlante au moment où ce livre a dû recevoir le prix Pulitzer, 61, tu dis... j'aimerais bien en savoir plus sur le contexte, ça rend curieux. À bientôt.
Publié le 08/09/2024
Bonjour Myriam, je n’avais pas vu ton commentaire avant aujourd’hui. C’est le seul livre écrit par l’auteure et c’est la consécration absolue. Harper Lee s’est toujours fait discrète et la ville même où se déroule l’action a été imaginé. À plus tard
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