Viens, je veux te découvrir. Pas te déshabiller ou... Si, peut-être, l'âme. Pendant des heures, que je ne compterai pas, on parlera, t'ouvrir tu le feras, comme moi. On se confiera nos doutes, nos joies, nos peurs, nos surprises, nos sorties de route. On se livrera. Il est là le secret : se livrer, se sentir prêt, sans forcer. De la première à la dernière page. S'ouvrir. Sortir ce qu'on ne dit pas de la cage tel un oiseau. On ira plus loin que de se demander s'il fait beau. Toute une nuit, autour d'un verre, toute la journée, autour d'un café, on discutera, on échangera sur nous, sur les autres. J'ai envie d'en savoir plus sur toi, d'entrer, doucement, dans ton monde. On partagera nos histoires, nos moments dans le noir, dans la lumière on brisera les barrières. On exultera à chaque point commun qu'on ne soupçonnais pas, alors qu'ils font ce que nous sommes, des êtres humains. La pudeur ne cessera pas d'exister, timide, elle nous laissera juste déverser nos pensées, ne pas être d'accord ou l'inverse. Qu'importe, rien ne presse. On prendra le temps de s'écouter, de se comprendre, peut-être, de s'attendre. Sans crainte d'être jugés on évoquera nos passés pour éclairer le présent, on développera nos perspectives, on prendra des coursives, on posera des mots, sûrs et maladroits, sur nos points de vue. On exposera nos maux, on cherchera des solutions, on proposera des hypothèses, on chantera nos émotions, on se mettra à nu. On écrira, l'un pour l'autre, sur la table : "Je suis vulnérable", et on se quittera sur un fier sourire, celui d'avoir su tout se dire, d'avoir réussi à tendre à chacun, pas seulement des connaissances, sa main. Dehors les préjugés, un brin d'amour pour se rassurer, et se dire que nous n'avons plus à avoir peur de l'inconnu car nous l'avons traversé.
Lucie R.
(Un autre poème en prose se trouve dans ma biographie.)