Il fait froid alors je t'en prie entre. Entre et ne me laisse plus avec mes mots, seul. Entre et réponds à mes mots. Comme une conversation tu vois. On aurait dit un échange, un truc dans ce genre là. Une chose qui fait danser le coeur et rugir l'âme. Je pourrais te parler de cette horloge qui n'est jamais à l'heure. Je dois surement beaucoup trop la regarder. C'est ce que le jour s'éloigne aussitôt que je le perçois. Et si je reçois une lettre, je la serre fort contre moi. Je vais me promener tout à l'heure. Mes os se figent alors le vent me pousse. Il fait toujours froid et je serre encore ta main. Je te parlerais de mes filles, de mes champs, des allemands, de cette guerre atroce, de la radio et du journal bien sûr. Je t'aurais bien encore parlé mais ce n'est qu'un souvenir.