Le ciel est tombé dans l'obscurité. Aux immeubles, aux maisons, des petites lanternes se sont formées. Là où il y a de la lumière, il y a de la vie.
Que se passe-t-il ?
Je ne peux le voir, alors j'imagine. Je reçois les images du quotidien, de ses mouvements qui l'orchestrent dans une habituelle cadence. Chaque fenêtre est une étoile qui brille pour celles que les nuages voilent.
En bas les lampadaires éclairent les branches nues des arbres, autant de bras entortillés. En dessous un banc. Une invitation à s'asseoir ou à regarder sa solitude.
Le vent est très froid. Il fouette la peau laissée à découvert, faisant rougir ses joues. Une rose prise à l'intérieur de la glace.
Une atmosphère.
Derrière les cadres lumineux la chaleur d'un feu crépite. Le feu de l'amour, de l'humain, un été en plein hiver. En y pensant mon coeur se réchauffe.
Les petits points se détachent de la pénombre. Je les observe une dernière fois avant que la fumée sortant de ma bouche ne les cache de sa vapeur blanche.
Je marche. Le paysage défile dans ma tête. Je le quitte. Petit à petit je m'engouffre vers la prochaine journée, le lendemain qui s'annonce.
Lucie R.
(Le texte n'est pas libre de droit.)