Hommage aux facteurs du journal Le Nouvelliste

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Hier soir, un vieil ami avocat, spécialiste du droit du travail, m’a invité à une recherche fantastique. La photo d’un directeur d’une entreprise publique qui n’existe plus depuis au moins 50 ans. C’est alors que j’ai eu l’idée de commenter en quelques mots, à l’occasion du 1er mai (fête de l’agriculture et du travail et aussi 126e anniversaire du Nouvelliste), la petite histoire d’un groupe de travailleurs ponctuels, inconnus des jeunes lecteurs.

En 2022, nous apprenons que «Le Nouvelliste arrête la publication de sa version papier jusqu’à nouvel ordre». J’ai voulu, vers 2018, écrire une histoire des lecteurs du Nouvelliste dans mon quartier, entre les décennies 70 et 90.

J’ai d’abord étudié le travail exigeant et complexe du distingué facteur Pierre Kawas. Il savait parfaitement comment envoyer ou laisser le journal, à l’abri de l’eau ou des délicatesses d’un chien agressif. Pour une génération dont les derniers représentants sont partis pendant la première décennie de ce siècle, Pierre est resté le premier invité. Symbole par excellence d’une époque où le café du matin était accompagné du Nouvelliste. Certains allaient au bureau avec le Nouvelliste sous le bras.

En parcourant les premières années du journal, grâce à la bibliothèque numérique de l’Université de Floride, j’ai découvert certaines particularités qui ont disparu dans notre société à partir de 1915: la fréquence des duels urbains dans la société haïtienne...

En cette année 2024 complexe, nous devons également nous rappeler que Le Nouvelliste et Unibank ont annoncé le report à une date ultérieure de la 30ème édition de la Foire «Livres en folie» -la plus grande fête du livre de l’histoire d’Haïti- à cause de la violence à Port-au-Prince.

2024 est donc une année tragique pour la profession de facteur de journaux et des livres en Haïti.

(Extraits de: L’histoire d’Haïti d’un contribuable inquiet...)

Gilbert Mervilus


 


Publié le 01/05/2024 / 10 lectures
Commentaires
Publié le 01/05/2024
Le format papier disparaît de plus en plus, les journaux sont les vestiges d’un temps quasi révolu.
Publié le 02/05/2024
Quand un journal disparaît, c’est une époque qui disparaît. Ce texte est un beau témoignage d’un monde qui change, mais aussi de la violence qui découle de ces changements. Pouvez-vous me dire ce qu’étaient « les duels urbain » ? Merci Gilbert
Publié le 02/05/2024
Les duels dans la capitale. Nous ne savons rien sur les provinces. Grands Remerciements.
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