Notre chambre, notre mini-Terre, notre Terre nourricière

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Notre chambre, notre mini-Terre, notre terre nourricière

par Michel Tournier

 

Aujourd’hui, j’aimerais parler du réchauffement climatique,

mais sans grands discours compliqués.

Nous ne sommes pas tous des scientifiques, ni des experts en chiffres.

Et puis chacun a sa manière de comprendre les choses.

 

Alors je vais vous raconter trois petites histoires.

Des images simples, des exemples concrets.

Pas pour faire peur, mais pour ouvrir un peu les yeux,

et peut-être, je l’espère, un peu le cœur. C’est un peu comme cela que je comprends ce qu’il se passe.

 

Notre Terre est belle et d'un bleu unique. Elle nous nourrit, elle nous porte.

Et si on ne l’écoute pas, elle finira par ne plus pouvoir nous répondre.

 

1. La chambre

 

Chacun aime sa chambre.

C’est un endroit à soi. On y dort, on y rêve, on s’y sent bien.

 

Alors imagine que ta chambre, c’est la Terre.

Du lit au plafond, murs fenêtres c’est l’atmosphère. Tu ne la  vois pas, mais elle est là.

 

Et dans cette chambre, on a laissé le chauffage allumé.

On l’a laissé tourner, jour et nuit, sans jamais l’éteindre.

La chaleur monte, mais elle ne peut pas s’échapper. Elle reste coincée.

 

Pourquoi ? Parce que nous  vivons sous gravité et rien ne peut s'éloigner, s'échapper dans l’espace profond

 

Comme un immense aimant, la Terre attire tout vers elle,

y compris la chaleur. Elle reste plaquée au sol, comme nous.

Impossible pour elle de s’envoler dans l’espace.

 

Alors, petit à petit, la chambre devient trop chaude.

L’air devient lourd. On étouffe.

On voudrait ouvrir une fenêtre… mais il n’y en a pas.

La Terre, comme la chambre, ne peut pas respirer.

 

Et nous non plus.

 

Dans une chambre, tout est plus petit, plus rapide, plus direct.

Les effets sont donc accélérés.

On voit vite ce que le dérèglement climatique pourrait provoquer,

mais à l’échelle d’une seule pièce.

C’est comme une maquette de ce qui se passe, en vrai, sur notre planète.

 

Nous avons déjà au cet exemple beaucoup plus dramatique en 1970. Apollo 13 victime d’une explosion le module due contourner la lune et revenir sur terre. Ici c’était le froid, il y avait 3 personnes qui rejetaient le gaz carbonique et l’oxygène commençait à manquer sérieusement. À « Houston control”  ils durent très vite fabriquer un système pour emprisonner les molécules de co2 et ils y sont arrivés. L’atmosphère devenait irrespirable. Les astronautes purent rentrer sains et sauf grâce à ce mécanisme. Sur terre évidement ce n’est pas faisable.  

 

2. Une mini-Terre dans l’espace

 

Maintenant, imagine un gros astéroïde flottant dans l’espace.

Pas un caillou sec et vide, non : un astéroïde habitable.

Avec de l’air, de l’eau, des forêts, des animaux, des richesses dans le sol.

Une sorte de Terre en miniature. Une Terre nourricière, mais plus petite.

Et comme la Terre, cet astéroïde a une atmosphère.

Une fine enveloppe qui le protège, mais qui garde aussi la chaleur et la pollution.

 

Un jour, l’homme s’y installe.

Il coupe du bois, il construit, il plante, il creuse.

Il prend, encore et encore, sans se demander s’il y aura assez pour demain.

 

Et puis un jour, il lève les yeux :

Les arbres sont partis.

La terre est sèche.

L’eau ne coule plus.

 

Et autour de lui, il n’y a rien. Que le vide. L’espace.

Impossible de s’enfuir.

L’astéroïde est à bout de souffle. Et l’homme aussi.

 

Sur cette petite Terre, les effets du réchauffement sont les mêmes.

Ils vont juste un peu plus vite.

Pas aussi vite que dans une chambre, mais bien plus que sur la grande Terre.

 

C’est une échelle intermédiaire.

Une sorte de maquette vivante de ce qui nous attend, si nous ne changeons rien.

 

3. La Terre et nous

Et en troisième, la planète, notre terre est plus grande qu’une chambre, plus vaste qu’une île.

Mais elle a des limites, elle aussi.

Depuis longtemps, on prend plus qu’on ne donne.

On pollue, on brûle, on détruit.

 

Et le pire, c’est que rien ne s’échappe vraiment.

La chaleur qu’on produit reste ici, comme plaquée au sol.

Parce que nous vivons sous gravité : un immense aimant qui attire tout vers le centre de la Terre.

La chaleur, elle aussi, reste prisonnière.

Rien ne monte dans l’espace. Tout s’accumule, lentement, dangereusement.

 

Certes, l’atmosphère renvoie encore une partie des rayons du soleil dans l’espace.

Mais avec la pollution, les particules, les gaz… elle devient plus dense, plus trouble.

Elle absorbe davantage de chaleur au lieu de la repousser.

C’est comme un vêtement foncé sous le soleil : il chauffe plus qu’un vêtement blanc.

Notre atmosphère, autrefois claire, devient plus sombre, plus chargée.

Et elle garde encore plus de chaleur.

 

Et certains pensent qu’on va pouvoir rattraper tout ça

en construisant un immense parasol dans l’espace,

ou des machines pour aspirer la pollution.

 

Mais est-ce que ça suffira ?

Est-ce qu’on ne ferait pas mieux de changer maintenant,

pendant qu’il est encore temps ?

 

Parce qu’une fois que la Terre sera trop chaude, trop sèche, trop abîmée…

Ce ne sera plus un problème pour la planète.

Ce sera un problème pour nous.

Et il n’y aura nulle part où aller.

 

Conclusion

 

Mais rien n’est encore perdu.

Chaque geste compte.

Chaque prise de conscience est une graine qu’on plante.

 

On n’a pas besoin d’être scientifique, ingénieur ou politicien pour comprendre.

Chacun, quelle que soit son éducation, son métier ou son milieu,

peut saisir ce qui est en train de se passer.

 

Il suffit d’un peu d’attention, d’un peu d’écoute.

Et peut-être aussi que les responsables, les décideurs,

devraient apprendre à parler plus simplement,

à expliquer les choses pour tout le monde.

Pas avec des chiffres compliqués, mais avec des images claires.

Car ce n’est pas un problème de spécialistes.

C’est un problème de vie.

 

On parle d’un avenir menacé et de solides scénarios sont avancés. 

Certains disent que si rien ne change, l’humanité pourrait disparaître d’ici l’an 2600.

D’autres avancent même la date de 2300.

Ce ne serait pas seulement une catastrophe pour nous,

mais pour toute forme de vie sur cette planète.

 

Et pourtant, tant qu’il reste du souffle, tant qu’il reste du temps,

il est encore possible d’agir, de corriger, d’apprendre à vivre autrement.

 

Alors que chacun regarde sa chambre, sa mini-Terre, sa planète…

Et décide, à son échelle, d’en prendre soin.

 

Parce que la Terre est encore là.

Et tant qu’elle respire, nous pouvons, nous aussi,

apprendre à mieux respirer avec elle en harmonie 


Publié le 11/07/2025 / 10 lectures
Commentaires
Publié le 12/07/2025
C’est un point de vu intéressant que de regarder la Terre à hauteur d’humain et de quotidien car cela est concret et en permanence sous nos yeux et j’aime aussi la conclusion qui est une note d’espoir et d’encouragement qui ne doit pas sembler vain pour que les efforts se poursuivent et se décuplent. Merci Michel.
Publié le 12/07/2025
Merci Léo, J’essaie juste de faire comprendre en mots simples et exemples concrets ce qu’est ce réchauffement climatique à plusieurs échelles. Evidemment au niveau de la terre qui est tellement vaste, nous avons du mal à imaginer que cette atmosphère qui nous entoure et d’une hauteur de 100km ne puisse pas absorber plus ! Et c’est justement là l’explication, le déversement dans notre atmosphère est permanent, il ne s’arrête jamais et avec la gravité (heureusement nous l’avons !) rien ne s’échappe dans le vide. Il faudrait beaucoup de pédagogie et très tôt pour comprendre (et ceci justement est le minimum que nous devrions tous savoir) Merci à vous Michel
Publié le 12/07/2025
Enfin une explication concrète sur à quoi ressemble le dérèglement climatique. Si nos politiques pouvaient nous expliquer ceci, beaucoup plus de monde prendrait conscience du phénomène ! De la pédagogie, c’est ça qu’il faut ! Avant de lire ce texte, je ne comprenais pas tout et maintenant tout est clair dans mon esprit. Tout ce CO2 ne peut évidemment franchir l’étape de l’espace à cause de la gravité. C’est un excellent texte, il devrait être publier pour que la plupart le lise et même en faire un reportage court qui passerait à la place des publicités ! Merci Michel Tournier 🙏
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