Je n'ai plus les mots, j'ai perdu ma seconde peau, je ne sais plus qui je suis. Qu'est-ce que je fais ici ?              Je m'appelle personne. Je n'ai pas de nom. Dans ma tête rien ne résonne. J'entends juste cette phrase qui revient en boucle : Et il faut que je leur pardonne ?

 

Lucie R. 


Publié le 03/08/2025 / 8 lectures
Commentaires
Publié le 03/08/2025
Qui l’on est se construit chaque jour, et je pense qu’il n’est jamais trop tard pour devenir qui l’on aimerait être, à la condition de s’en donner les moyens. Quand au pardon, il divise : c’est une affaire intérieure ; mais il est cependant la clé pour de nombreuses personnes du bien-être et même parfois de « renaissance".
Publié le 03/08/2025
Commentaire pertinent, auquel je rajoute que, effectivement, le pardon est plus ou moins facile à accorder en fonction de ce que la personne a vécu, mais quand on la blessé au point de lui retirer son identité (comme c'est le cas ici) le pardon me semble plus difficile à mettre en application. En tout cas le débat autour de cette notion est très intéressant !
Publié le 03/08/2025
Pleinement, je suis dans une phase philo dans laquelle toutes les notions me passionnent et comme chaque notion en active de nombreuses autres en cascades… J’ai travaillé il y a peu sur la notion du besoin, et l’on s’aperçoit que souvent les besoins nous emmènent à dépendre des autres ce qui a alerté Rousseau, et Kant questionnait quant à lui la question de la liberté, et il y a aussi Hegel sur la reconnaissance. C’est encore comme souvent chez l’humain, une histoire de paradoxe : plus on souhaite exister et plus on s’expose au risque de ne plus être soi… et de nous perdre dans cette quête.
Publié le 03/08/2025
Si le besoin nous amène à dépendre des autres c'est peut-être parce que nous sommes des éternels insatisfaits, toujours en quête de désir, comme le dit Hobbes, bien qu'il soit, selon moi, plutôt lié à un manque contrairement à ce que dit Hobbes en rattachant le besoin à la recherche continuelle de bonheur. Quant à Kant il a également questionné le pardon (justement !) en le percevant comme un devoir moral de respecter autrui, et ce quel que soit ce qu'il a fait. La notion de pardon appelle celle de justice, à mon sens, car un égo se sentant attaqué souhaite que son agresseur soit puni. En voulant exister l'égo s'est retrouvé fragilisé. C'est un peu le prix à payer je pense. Me concernant, je suis un peu la philo, mais actuellement je suis en linguistique, sur l'utilisation du mot "spectaculaire" qui me dérange lorsque l'on parle de "chute spectaculaire", car, certes la chute est impressionnante, mais dans ce mot on retrouve aussi la notion de "spectacle" qui est le fait de regarder ce qui attire notre attention. Or, une chute n'est pas un spectacle, d'autant plus si elle est grave, comme le fait de regarder, avec le sourire, quelqu'un se faire harceler. Bref, cette proximité (pourtant l'étymologie est différente) me dérange, et m'intrigue.
Publié le 03/08/2025
Le pardon ne se substitue pas à la justice. Et la justice ne conduit pas non plus necessairement au pardon qui peut libérer. Si tu as l’occasion de le voir je te propose « Je verrai toujours vos visages » qui aborde la question de la justice restaurative qui passe par le dialogue et la compréhension. Car les victimes ne vont pas forcément mieux après une condamnation, et les coupables ne comprennent pas forcément plus la gravité et l’impact de leurs actes. Une fois de plus les mots semblent indispensables dans tout processus de reconstruction. A plus tard Lucie et bon courage car il en faut toujours beaucoup pour se relever de ce qui a profondément blessé.
Publié le 04/08/2025
La guérison est un long processus qui peut prendre des années en effet. Mais il est accéléré grâce aux preuves d'amour, de soutien, de compréhension. Merci pour ce bon moment, et ce conseil Léo. À plus tard.
Connectez-vous pour répondre