Le discours déroutant s'écrase dans la foule. Elle n'en croit pas ses oreilles et pourtant. Il y a comme une gêne avec ce désir refoulé de tout puissance. Il y a comme un problème devenu bien trop important. La même scène se répète et pourtant vous ne voyez pas. La même catastrophe en approche et pourtant vous ne faites rien. Les mots sont vides de sens, les mots sont détournés. Il faudrait arrêter de penser, il faudra faire confiance. Il faudra dénoncer, il ne faudrait pas hésiter. Je ne peux pas m'y résoudre. Je ne peux pas abandonner. Je ne peux pas courber l'échine. Je ne peux pas ne pas me dire que l'histoire se répète encore. Je ne peux pas écrire ces mots sans penser à toi. Je ne peux pas imaginer ce que tu as vécu. Je voudrais simplement que cette folie s'arrête mais l'ennemi est maintenant en nous. Que chacun prenne conscience de sa responsabilité, de ne rien dire, de laisser faire. Je voudrais que les gens se parlent vraiment, que l'on ne fasse pas simplement. Je voudrais des critiques avec de vrais arguments. Je voudrais puiser dans ton courage et ta sagesse. Je veux pouvoir te dire que ce n'était qu'une alerte, qu'un feu de paille que l'on étouffe, que les bottes se portent uniquement aux champs, que les maisons sont enfin ouvertes à l'autre, que l'on filme nos joies et pas nos voisins, que je n'ai pas honte de ce que je vois.
