Au loin

 Pourquoi regardes-tu dehors poétesse ?                                                                                                                   Toi qui rêve d'une douce caresse                                                                …

Tresses de corde

  Jaillissant de l’orage une âme de carton Déchire un vrai mirage avec une tenaille Qui plonge son bec noir dans un sac de grenaille Eventré par un vent aux lèvres de glouton.   Des marmites de marbre et des tours de béton Rejettent l’insolent…

une ruse de Marie-Gabrielle

    Quand l’amoureux perpétuel de Marie-Gabrielle revint gratter à sa porte « pour prendre des nouvelles » comme les fois précédentes, elle soupira d’agacement. Par lassitude, recoucherait-elle avec son ex., Maxime 2 ? Bien décidée à en finir, elle…

Anatomie comparée

En regardant au loin, c’était le gros orteil, La phalange distincte et ses autres comparses. J’en sentais chaque corps et chaque ongle pareil Et sentais les métas se rattacher aux tarses.   En montant doucement le long du tibia, La fibula fixée…

Zélés

Mes marins me lièrent pieds et poings,torse et jambes,  au mât principal, suivant en cela mes ordres. Mon cou même, était attaché par un double noeud coulant, afin d'empêcher toute gesticulation qui aurait pu rendre mes liens plus lâches et favoriser…

"Madame Bovary", de Gustave Flaubert

Nous étions à l’Étude, quand le Proviseur entra, suivi d’un nouveau habillé en bourgeois et d’un garçon de classe qui portait un grand pupitre. Ceux qui dormaient se réveillèrent, et chacun se leva comme surpris dans son travail.   Le Proviseur nous fit signe de nous rasseoir ; puis, se tournant vers le maître d’études :   — Monsieur Roger, lui dit-il à demi-voix, voici un élève que je vous recommande, il entre en cinquième. Si son travail et sa conduite sont méritoires, il passera dans les grands, où l’appelle son âge. Resté dans l’angle, derrière la porte, si bien qu’on l’apercevait à peine, le nouveau était un gars de la campagne, d’une quinzaine d’années environ, et plus haut de taille qu’aucun de nous tous. Il avait les cheveu…

La brûlure des brumes jour de canicule

L’air chaud souffle l’onde soyeuse drapée d’eau Foulée de caramel goudron mouillé d’écume Des couronnes de Coca gravent le bitume Sur ton corps le Nil serpente vapeur de peau   Chéris l’étoffe couvrant ton léger costume Charbonne tes yeux contr…

Un texte de "H-tône" adapté du parlé à l'écrit par mes soins.

On sera bientôt tous surveillés par des algorithmes et fais-moi confiance, tu devrais t’en inquiéter rapidement faute de l’avoir fait plus tôt.   Avant de commencer, je tiens à préciser que je n’ai pas de problème avec la technologie que je consid…

Changement d'état

L’arôme opiacé de ma folle raison Avait tant su m’emplir et créer l’embolie Qu’elle en perdit son souffle et son exhalaison, Ne laissant que l’odeur de la mélancolie. Ce parfum désuet, ce reflet suranné, Fomentait en mon cœur un dessein hermétique.…

Venise confetti et glace pilée

Venise, confetti et glace pilée (Sur l’Air de Au Clair de la Lune).   Tombée de ton étoile à force de varappe, Tu cascades de pluie vers la Cité des Papes Tirant jusqu’à la rompre ta corde fangeuse, Va danser sous l’orage, tournoie flamme heureuse…