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Vingt mintutes de silence

De Hélène Bessette

Chroniqué par Mich
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Vaudeville de tueur – Hommage à Hélène Bessette

Il est existe un excellent podcast à écouter sur France Culture avec l'application Radio France (sur laquelle d'ailleurs vous avez des trésors à écouter sur les écrivains, compositeurs, c'est une merveilleuse application) 

 

Ce livre est un petit bijou (on y retrouve presque du Prévert par moments) 

 

(Chronique libre inspirée de “Vingt minutes de silence”)

 

Il y a des morts qui n’ont pas besoin d’enquête.

Ou plutôt : il y a des histoires où l’enquête est un leurre.

 

Dans Vingt minutes de silence, Hélène Bessette ne cherche pas à élucider le meurtre d’un homme.

Elle le laisse là, dans le décor. Un corps. Une balle dans la tête.

Et autour, trois suspects ordinaires : la mère, le fils, la bonne.

Tous ont des alibis. Ou plutôt, des gestes : elle passait l’aspirateur, il lisait, elle pleurait déjà.

Mais le lecteur, lui, est pris dans un huis clos étouffant,

un vaudeville qui tourne en rond comme une spirale de silence et d’absurde.

 

Ce n’est pas un roman policier.

C’est un miroir brisé de la famille,

une farce cruelle où chacun joue son rôle à l’usure.

La vérité ? On la cherche… mais on s’en fout presque.

Car ce que Bessette révèle, c’est l’ennui, la solitude, la mécanique des faux-semblants.

 

J’ai lu ce livre comme on regarde une pièce où chaque réplique nous bouscule.

Il y a de la drôlerie et puis de la détresse (bien dompté ce texte) 

Et je me suis dit : cette balle dans la tête,

ce pourrait être le symbole de tout ce qu’on ne dit jamais.

 

Un hommage ? Oui.

Mais aussi un cri, tout bas, au fond d’une maison trop rangée.

 


Publié le 22/07/2025
Commentaires
Publié le 23/07/2025
Génial, je ne connaissais pas, ni le livre ni l’auteure et ta chronique me donne l’envie de le lire. Je vais le commander pour mes prochaines vacances.
Publié le 23/07/2025
Merci Léo, Tu peux les trouver sur la bourse des livres Merci encore Michel
Publié le 03/08/2025
Et bien cela n’aura pas tardé, j’ai pu le lire ce week-end, quasi d’une traite. Une auteure à connaître car c’est un ovni littéraire d’une singularité rare. L’idée de ces vingt minutes de silence et les quelques fulgurances de l’esprit m’ont plu. Cependant cette singularité dans le style m’a énormément gêné à la lecture comme par exemple ce passage très représentatif de ce que je lui reproche : "S'il est sorti, il est rentré. À quelle heure est-il rentré ? Il aurait mieux fait de ne pas rentrer. Il n'est pas rentré puisqu'il n'est pas sorti. Et il est descendu avec une bougie (la lumière était donc sectionnée). Parce qu'il avait des bougies dans sa chambre. Est-ce que vous avez des bougies dans votre chambre ? Lui, en avait. Il avait des bougies dans sa chambre. On peut se demander comment les choses se seraient passées s'il n'avait pas eu de bougies dans sa chambre. Mais il avait des bougies dans sa chambre. » Elle en fait trop, c’est trop chargé et accumulé à mon goût et c’est sur malheureusement à mes yeux sur beaucoup trop de choses. Content de l’avoir découverte et j’ t’en remercie, même si je ne suis pas certain que je lui accorderai à nouveau du temps de lecture. A plus tard.
Publié le 03/08/2025
Merci Léo, J’ai acheté presque tous ses livres maintenant. Oui je vois ce que tu veux dire. Ça a un côté burlesque ces vingt minutes de silence. « N’avez vous pas froid » C’est plus sérieux et là elle raconte sa vie, mariée à un pasteur et c’est plutôt cruel. C’est une écorchée de la vie. On le sent très bien. C’est le podcast sur France Culture qui m’a donné envie. Je lis tellement que j’ai une pile qui attend. J’essaye de dégoter des œuvres pas connues comme je trouve à l’association. Tu ne les trouves pas dans les librairies. Suis content que tu aies tenté. Merci Léo
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