Vaudeville de tueur – Hommage à Hélène Bessette
Il est existe un excellent podcast à écouter sur France Culture avec l'application Radio France (sur laquelle d'ailleurs vous avez des trésors à écouter sur les écrivains, compositeurs, c'est une merveilleuse application)
Ce livre est un petit bijou (on y retrouve presque du Prévert par moments)
(Chronique libre inspirée de “Vingt minutes de silence”)
Il y a des morts qui n’ont pas besoin d’enquête.
Ou plutôt : il y a des histoires où l’enquête est un leurre.
Dans Vingt minutes de silence, Hélène Bessette ne cherche pas à élucider le meurtre d’un homme.
Elle le laisse là, dans le décor. Un corps. Une balle dans la tête.
Et autour, trois suspects ordinaires : la mère, le fils, la bonne.
Tous ont des alibis. Ou plutôt, des gestes : elle passait l’aspirateur, il lisait, elle pleurait déjà.
Mais le lecteur, lui, est pris dans un huis clos étouffant,
un vaudeville qui tourne en rond comme une spirale de silence et d’absurde.
Ce n’est pas un roman policier.
C’est un miroir brisé de la famille,
une farce cruelle où chacun joue son rôle à l’usure.
La vérité ? On la cherche… mais on s’en fout presque.
Car ce que Bessette révèle, c’est l’ennui, la solitude, la mécanique des faux-semblants.
J’ai lu ce livre comme on regarde une pièce où chaque réplique nous bouscule.
Il y a de la drôlerie et puis de la détresse (bien dompté ce texte)
Et je me suis dit : cette balle dans la tête,
ce pourrait être le symbole de tout ce qu’on ne dit jamais.
Un hommage ? Oui.
Mais aussi un cri, tout bas, au fond d’une maison trop rangée.