“La vie est à l’intérieur, elle ne se révèle pas à l’extérieur.” Rainer Maria Rilke 

 

Elle se tient là. Immobile. La lumière du soir filtre à travers les rideaux.

“Tu es trop gentille”, dit-il, la voix tranchante. “Sois moins naïve.”

Elle ne répond pas. Les mots tombent. La rupture. Elle la ressent, froide et glaçante. Il ne reste rien de ce qu’ils ont construit.

 

Les jours passent. Elle erre. Routine. Doutes. Chaque sourire échangé, chaque regard est analysé. Est-elle si naïve ?

Dans le café, elle laisse sa tasse refroidir. Elle regarde. Des couples. Mains qui se frôlent. Rires trop forts. Yeux qui évitent.

Sourires forcés. Masques. Que cachent-ils ? Promesses brisées ? Désirs étouffés ?

Les dynamiques l’intriguent. Les relations sont des rôles. Un jeu de façades. Une danse fragile.

 

Un après-midi, elle sort. Le cœur lourd. La ville l’appelle. Dans la lumière d’un jour qui s’étire, elle glisse sur les pavés. Chaque pas, une exploration. Chaque foulée, une invitation.

Elle avance. Qui suis-je ? Ses pensées s’entremêlent, tourbillonnent. La marche devient son refuge. Un acte de résistance. Une affirmation. Ses pas résonnent. À chaque foulée, elle se rappelle qu’elle est plus qu’un corps.

Elle se dirige vers le parc. Les arbres l’appellent. Sous le ciel, elle respire. La nature l’invite à la lenteur. Chaque pas, une promesse. Une découverte.

Les montagnes au loin. Gardiennes de ses pensées. Chaque pas, une célébration.

La beauté l’accueille. Dans le vent, le chant des oiseaux. Elle marche, cherchant un sens, une nouvelle direction.

Chaque détour, une révélation. Chaque détail, une richesse.

 

Elle revient vers la ville. Elle se sent différente. Les pavés vibrent d’une nouvelle énergie. Chaque rue, une page à ouvrir.

Un message. C’est lui. “J’ai réfléchi. Peut-être que j’ai eu tort.”

Elle hésite. La douleur de son départ est vive. Puis, sans réfléchir, elle répond : “Trop tard.”

Elle sourit, légère. Chaque pas, chaque leçon. La marche. Un acte de création. Un moyen de célébrer la vie.

Complexité. Cheminement sans fin.

La vie continue. Chaque fin, un nouveau commencement. Elle avance. Son cœur bat au rythme de ses pas. Prête à découvrir.

 


Publié le 07/11/2025 / 67 lectures
Commentaires
Publié le 07/11/2025
La ville est cette ressource indispensable où tout peut recommencer. On suit tes pas vers elle en même temps que ta réflexion nous y entraîne. Rappellera-t-il? Le rappellera-t-elle? Le ''trop tard'' sonne comme un point final. Et malgré la tristesse, le prochain acte de création est en marche...
Publié le 11/11/2025
Merci pour tes mots et cette fine analyse, Enzo. Dans la ville qui renaît. L’espoir se dévoile.
Publié le 08/11/2025
Bravo, Allegoria. Ton texte est d’une intensité rare. Il mêle délicatesse et lucidité, douleur et renaissance, avec une écriture d’une grande justesse. Chaque phrase semble respirer, chaque image porte une émotion sincère. Tu parviens à transformer une expérience intime en une réflexion universelle sur la force intérieure, la marche, la liberté retrouvée. C’est une œuvre à la fois poétique et profondément humaine. Félicitations pour cette sensibilité et cette maîtrise des nuances. Ton écriture touche, élève et inspire.
Publié le 11/11/2025
Savoir que tu as perçu cette pulsation me remplit d’émotion. Merci Mary d’être cette oreille attentive, ce regard perspicace qui transforme mes mots en un écho partagé :)
Publié le 08/11/2025
Belle évocation du sentiment amoureux, de la rupture et des émotions qui les accompagnent. Nous serons nombreux à nous y voir, avec la nature qui nous aide à la renaissance. Personnellement, c'est chez "elle", si je puis écrire, "Dame nature" que j'ai toujours cherché les forces pour continuer ou guérir de mes blessures. Toute la vie qui s'y exprime nous encourage à garder l'espoir. Avant de voyager, c'est par les livres d'abord que j'ai eu conscience des forces de la nature. On peut être originaire de la campagne et ne pas en savoir grand-chose. En ressentir pourtant ce qu'il y a de "magique" en elle. Le renouvellement incessant et toute la beauté qui en jaillit. J'en ai oublié la ville, la ville comme nature apprivoisée aussi et la promesse d'autres rencontres.
Publié le 11/11/2025
Merci Valérie. Ta relation avec “Dame Nature” est touchante, et j’aime l’idée que la nature nous aide à guérir et à trouver de l’espoir. Ton évocation des livres est tellement juste : ils ont cette capacité unique d’ouvrir des horizons et de nous faire découvrir :)
Publié le 08/11/2025
Entre la mise en abyme puis la contemplation, j’ai aimé voir ces phrases courtes nourrir de façon si efficace le temps long. Lorsque je suis au téléphone j’ai tendance à marcher, comme si les pas m’aidaient à séquencer ma pensée, à lui donner de la contenance, de l’ancrage. Les randonnées sont aussi des temps pour se ressourcer et se recentrer, se vider la tête autrement. Ce qui m’a capté également dans ton texte ce sont ces deux notions qui vont conduire à la séparation : la gentillesse et la naïveté. Ce n’est pas tant qu’elles existent ces notions (et heureusement qu’elles existent), mais c’est plutôt comment on les emploie et à qui on les destinent, et il semblerait que cet homme vient de comprendre qu’il n’aura plus le loisir de bénéficier de ce qu’il honnit : ça tombe bien parce qu’il n’aura plus l’occasion d’y être à nouveau confronté. Je pense que lorsque les reproches deviennent le ciment des relations, c’est qu’alors tout est fichu, où tout est gâté comme le disaient des connaissances ivoiriennes. J’aime bien le terme « gâter » de par ses différentes façon de les interpréter. Super texte Allegoria.
Publié le 11/11/2025
Merci Léo pour cette réflexion profonde. Ta perception enrichit vraiment le texte. J’ai particulièrement aimé ta référence à “gâter”, qui évoque la fragilité des relations, ainsi que ton anecdote sur la façon dont tu marches en téléphonant. “Mots en mouvement, / Pas séquencent la pensée, / Légèreté d’âme.”
Publié le 12/11/2025
J'ai aimé cette introspection induite par la contemplation, et mise en valeur par le rythme du texte qui s'accorde aux mots. Le traitement de la relation amoureuse est intéressant, et j'ai apprécié sentir la détermination du personnage malgré la fragilité de la relation. Tout dans ton écrit incite à l'intensité et à l'émotion. C'est un super texte !
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