Privé d’une ombre en fleur le ruisseau du matin

Traverse les faubourgs de la ville en chemise

Que des bourgeons de vent à la mine soumise

Soulèvent comme un gant taillé dans du satin.

 

Des femmes sans prénom aux regards de catin

Bourdonnent des chansons sur la terre promise

Dont les ports luxuriants où la honte est permise

Accueillent des enfants au triste baratin.

 

Par le sentier souillé d’une sombre ruelle

Le reflet argenté d’une odeur très cruelle

Creuse de son parfum des flaques dans les murs.

 

La misère édentée épouse la richesse

Un poignard attisé par beaucoup de finesse

Et souriant au diable écorche nos fémurs.

 

Francis-Etienne Sicard Lundquist 

Griffes d'orties @2014


Publié le 29/08/2025 / 7 lectures
Commentaires
Publié le 29/08/2025
Il y a dans ton poème une forme de puissance ou d’emprise maléfique jusque dans la noirceur des ruelles et j’ai pensé à un film gothique qui m’est venu en tête et dont j’ai vu la toute dernière adaptation cinématographique récemment, celui de Nosfératu et puisque l’on parle de vampire et de port j’ai pensé aussi au Démeter. Ces êtres sans reflets se nourrissant de la vie des autres, et dans ton poème jusqu’au désespoir. Sanguinaires et raffinés, complexes. A plus tard Francis-Etienne.
Publié le 01/09/2025
Cher Léo merci encore pour ton nouveau commentaire qui nous amène sur le terrain de Dracula ! Voilà bien un caractère qui m'a toujours intéressé et qui depuis ma première lecture de Bram Stocker est un de mes livres favoris sur le surnaturel avec des symboles qui à la fois m'amusent et me font réfléchir sur l'immortalité et la dépendance, car Dracula, malgré sa toute-puissance devant l'immortalité, dépend bien entendu des victimes qu’il attire dans sa toile d'araignée. Je ne connais pas le film de Nosfératu, mais après avoir recherché le résumé de l’intrigue, j’imagine qu’il fait vivre et mourir le comte Orlok dans une espèce de parodie, mais je peux faire erreur. Tous les films autour de Dracula abordent l’approche de ce mystérieux personnage dont l’humanité se mue après minuit et avant l’aube. C’est en effet dans le cycle de Demeter qui disparaissait pendant six mois aux enfers et revenait avec le début de la renaissance de la nature. Ce cycle de la mort et de la renaissance est soumis à une condition : la dépendance car Dracula se nourrit d’une victime et au-delà de la dépendance, on perçoit déjà la dépendance dans laquelle il entraîne irréversiblement ses proies. C’est un phénomène qui se retrouve partout, et en particulier, aujourd’hui, dans l’usage des drogues. Dracula n’est-il pas le fantôme qui se cache derrière le fléau de notre société ? N’est-il pas l’empoisonneur de la vie contemporaine ? Sa légende est une forme de prophétie que la littérature comme le cinéma ont illustrée de tant d’œuvres. La défaite de Dracula, pour être toujours mise en scène par une mort avec un pieu et sous un crucifix, est toujours artificielle. Ainsi le mal dont je décris quelques méandres ne fait pas appel à un remède mais nous berne comme un sortilège indissoluble. Merci Léo pour cette nouvelle aventure de l’esprit et ton excellent commentaire. En toute amitié Francis-Etienne. Passant sur un chemin bordé d’une cascade, Le pauvre mendiant choit dans une embuscade.
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