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Bain de forêt

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Virginie paressait dans une chaise longue en s’essayant au «bain de forêt». Son équipement de vacancière lui donnait l’air étrange d’un chasseur caché dans un mirador : un chapeau de paille fixé sur sa tête, elle conservait volontairement les yeux mi-clos derrière ses lunettes de soleil. Une précaution bien inutile… pensa-t-elle.

En effet, seules quelques taches de lumière apparaissaient dans une pénombre agréable sous les rameaux du cerisier. D’ici, elle pourrait épier la nature sans être vue.

 

Il y a quelques semaines, la meilleure amie de Virginie avait raconté avec délice son expérience de retraite parmi les arbres pour se reconnecter à son moi profond. Virginie voulait «essayer» à son tour cette expérience à la mode. À présent, elle maintenait son regard vers l’horizon d’où elle distinguait la cime des vieux arbres. Une impression d’apaisement la gagnait. L’effet du Shinrin-yoku se ferait-il déjà sentir ? Peut-être parvenait-elle facilement à tirer bénéfice du «bain de forêt». Se connecter à la nature pour se reconnecter à l’essentiel se trouvait peut-être une expérience plus facile qu’elle ne l’avait pensé.

Soudain, Virginie se surprit à rechercher l’origine des gazouillis qu’elle remarquait pour lever les yeux vers le ciel. Notre juilletiste devenait petit à petit une observatrice attentive des fourrés. Le cerisier du jardin se transformait presque en poste d’observation pour ornithologue. Bien sûr, Virginie ne possédait pas de jumelles, mais a-t-on besoin de lunettes pour entendre la mélodie des cieux ?

Derrière la haie du jardin s’étendaient les cinq hectares sauvages des étangs de Saint-Georges. Autant prévenir les contemplatifs : la fréquentation des étangs Saint-Georges est déconseillée aux promeneurs solitaires. De nombreuses familles s’essayent à la pêche à la mouche dans cette aire protégée pendant les jours fériés. Les expressions triviales vous agaceront davantage que les trilles voluptueux des oiseaux ne vous apaiseront.

À bonne distance des ennuyeux, la contemplation devient possible. La noblesse des hautes futées impose l’admiration. L’expression de Virginie ressemblait à celle de l’enfant qui évolue dans la galerie des Glaces de Versailles pour la première fois. Au loin, la noblesse des vieilles souches lui apparaissait en toute splendeur.

Par nécessité, Virginie ne côtoyait que des arbres des villes. Elle profitait de leur pénombre lorsque la ville devenait un four, mais ces êtres en cage qui bordaient les allées de la bibliothèque vivaient en servitude. En ville, le bois n’est qu’un élément d’aménagement parmi d’autres et les arbustes sont ordonnés pour ne pas déranger la circulation. Nous nous rendons comme maître et possesseur d’une nature domptée au besoin d’un architecte diligenté par une mairie. Les arbres plient sous les mots d’ordre : «faire de l’ombre», «végétaliser», «permettre la circulation» et ne disent rien de notre rapport au monde.

Pour la première fois de sa vie, Virginie s’aventurait hors de la ville pour rencontrer des arbres de forêts. Je parle de ceux que l’on aperçoit dans des forêts domaniales. Ils savent se faire désirer, ils se méritent et leur présence se savoure après une marche le long d’un sentier de randonnée accidenté. Parmi les coupes sombres, nous les voyons s’élancer vers le ciel avec majesté. Ils imposent le silence et le recueillement puisqu’ils sont plus vieux que les yeux qui les contemplent. Par bonheur aux étangs Saint-Georges, aucun projet immobilier n’entraverait le chemin de leurs puissantes racines : les arbres resteraient en liberté sous la voûte céleste. 

En prêtant attention à ce qu’elle avait d’abord pris pour du calme, Virginie trouva la nature bien plus bruyante qu’il n’y paraissait. Elle prêta l’oreille à un paysage sonore changeant. Le paysage laissait l’impression de contempler une rivière depuis les berges. D’une minute à l’autre ou d’une saison à l’autre, nous ne nous baignons jamais deux fois le même fleuve songea Virginie.  Elle écouta une partition d’ondes sonores qui lui semblèrent d’abord identiques. Cependant, les ondes variaient en fréquence, en intensité comme l’infinité de nuances de verts dans laquelle elle noyait son regard. Le paysage impressionniste qu’elle contemplait de ses yeux de myope ressemblait à un tableau de Monet.

L’estivante pensa son oreille encore trop attentive aux bruits mécaniques de la ville pour apprécier le concert donné devant elle. Quelques minutes d’accommodation devraient suffire pour la magie du bain de forêt opère. Un tableau s’observe toujours d’une certaine distance et selon la perspective, les détails apparaissent.

Virginie relisait Noces à Tipasa pour comprendre l’expérience du «bain de forêt». Peut-être que serrer un arbre contre soi, c’est retenir contre soi cette énergie qui part de la terre vers le ciel ? Elle referma le livre avec une moue sceptique. Les conseils de Julien pour rechercher les étoiles pouvaient-ils convenir à Virginie ?

 

Julien avait confié sa passion des étoiles à Virginie. Pour voir apparaître le ciel étoilé dans toute sa splendeur, laisse tes yeux observer l’obscurité pendant quelques minutes. Au début, tu ne percevras que quelques étoiles, car tu seras encore aveuglée par les lumières de la ville au loin. Tu distingueras d’abord la lune puis peut-être Vénus seulement ou appelle-la l’Étoile du Berger. Sois patiente par pitié, accepte de te plier au silence, je sais à quel point cela t’est difficile — la voûte étoilée se révélera pleinement à ton regard. Alors tout devient fantastique, c’est promis ! Ton regard enveloppera le mystère, tu prendras la mesure de toute cette immensité qui nous recouvre et que nos yeux ne prennent plus le temps de contempler.

J’aime contempler cet infini au-dessus de ma tête. Mon cœur se serre quand je pense que je me retrouve seul et libre face au ciel. Elle n’est pas grande cette liberté, mais c’est la mienneLe ciel est au-dessus de toi quoi qu’il arriveil te ramène toujours à ta véritable mesure, en un mot un peu d’amour et un moment de passage.

Tout ce qu’affirmait Julien à propos des étoiles semblait pouvoir se dire aussi des bains de forêts. Les passants évoluent dans un paysage comme devant un décor de carton-pâte alors que les promeneurs prennent la peine de se fondre dans la nature.

Virginie aurait aimé partager l’expérience spirituelle de Julien ou d’Alessia et appartenir à leur élite spirituelle. En observant les étoiles, Julien songeait à l’infinité de la liberté et à la loi morale en lui. En écoutant le clapotis de l’eau dans son hamac, Alessia se laissait prendre à contempler le torrent qu’elle prenait pour son âme. Quelle chance ont-ils d’avoir une vie intérieure ! songea Virginie avec dépit.

Pour accéder à la sagesse des torrents comme Madame Guyon, encore fallait-il contempler le monde en refusant d’agir. La méditation nous engage dans une immobilité plutôt inconfortable, tu dois renoncer à vouloir faire «des choses».

Malheureusement, Virginie chassait une seconde nature qui revenait au galop. Son cheval noir éprouvait le besoin de combler chaque silence qu’elle prenait pour un vide. Elle ne tenait pas sans projet plus d’une minute et haïssait l’ennui. Cependant, il lui semblait qu’elle parvenait à se taire pour prêter attention à cette vie si foisonnante. La méditation semblait possible.

 

À l’horizon, les branches des arbres se rejoignaient en formant une voûte harmonieuse. La solitude, la lenteur du temps, la douceur du premier soleil sur la peau, tout cela consolidait la vie. L’ombre agréable rendait le soleil tendre et câlin. Un soleil d’amour qui réchauffe, mais qui ne brûle pas la satisfaisait tout à fait. Son cœur fougueux s’acclimatait à la douceur. Elle souhaite le contraire de la passion sauvage et des baisers fous, le contraire de la mort et de la douleur, elle souhaitait la douceur. Un présent qui s’étale sans but. Un sablier de nuages filait droit vers la mer pour mesurer cette chance de demeurer dans le monde. Virginie pensa qu’elle ne trouverait pas le bonheur dans l’excès, mais davantage dans la mesure. Exactement comme maintenant. 

Soudain une présence familière se détacha du paysage sonore. Un je-ne-sais-quoi de vivant que la vacancière n’identifiait pas encore bien. Certainement ses sens affaiblis par l’énergie des villes! Évidemment, le temps se trouvait l’ingrédient majeur d’un bain de forêt réussi : chaque air possède ses variations comme ses points d’orgue. Les sens deviennent débiles lorsque nous vivons en ville. Le bain de forêt permet d’affûter notre ouï patiemment au contact du chant des oiseaux. Avec de l’application, elle identifierait bientôt ce bruit inconnu. Cependant, Virginie ne reconnut pas la mélopée d’un trille, mais plutôt d’un bruissement d’un animal qui fourrageait. À présent, la porte en fer forgé du jardin grinçait désagréablement. Un cliquetis métallique se détachait nettement des bruits naturels.

Quelqu’un était-il entré au jardin? Tournait-on une serrure quelque part? Virginie éprouvait une certitude : quelqu’un était rentré. Le voisin? La porte s’entrouvrait près de la partie du verger où se trouvait son transat.

Quelque chose se faufilait dans le jardin. Elle songea qu’un battement d’ailes assez proche pour qu’elle l’entende ne pouvait se trouver que près de son transat. Un surmulot? Un ragondin? La jeune femme s’épuisa l’esprit en hypothèses baroques.

Virginie chercha des yeux le voisin quand elle entendit grincer son propre transat. Non, décidément, il ne s’agissait pas d’un bruit de serrure. La menace se rapprochait. Il fallait qu’elle sache de quoi il s’agissait. Là, maintenant, tout de suite. Son impatience reprenait le dessus, chassez le naturel, il revient au galop. Soudain, Virginie se trouvait lassée de jouer aux devinettes avec les chants d’oiseaux et les feuilles des arbres. L’animalité tua la contemplative. La séance bucolique s’acheva brutalement d’un coup. Soudain, la paix qui l’entourait se chargeait de nuages noirs. Il subsistait un sentiment absurde d’hostilité au milieu du paradis terrestre. Elle se surprit à prier «et que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel». Et pourquoi comme au ciel, d’abord? Puis elle songea que si les hommes priaient pour que la volonté de Dieu soit faite sur la terre il n’était pas sûr non plus qu’elle soit faite non plus au ciel. Et si le chaos se trouvait partout même dans un lieu paradisiaque?

Virginie enleva à la hâte ses lunettes de soleil, mais elle se trouva temporairement aveuglée et ne distingua plus rien. Elle sentit comme un frémissement sur sa peau aussi léger qu’une plume, presque une ombre, un souffle d’air ou un nuage. Elle soupira puis se reprocha sa superstition ridicule. Apprendre à rester tranquille en écoutant la nature. Elle tentait de se convaincre quand un souffle d’air passa en la faisant sursauter. Le dossier de son transat couina étrangement, mais après tout, le transat était vieux. Quelle qu’en fût la cause, le dossier s’abattit brutalement et Virginie se trouva surprise d’être allongée sans l’avoir voulu. Enfin, elle se sentit ligotée comme un frère Dalton sur le plancher des vaches. Elle se trouvait réduite à éprouver la vulnérabilité d’une tortue sur le dos.

Alors qu’elle tentait de redresser le dossier du vieux transat pour remettre son chapeau sur sa tête, elle se reprochait toujours intérieurement de ne pas tenir en place. Une douleur vive s’abattit sur sa jambe. Une piqûre. À peine s’en rendit-elle compte qu’une pointe vive lui déchirât sa jambe. Elle voulut chasser une énorme bestiole qu’elle n’identifiait pas et qui devait voleter autour d’elle. Taon, moustique, géant, sauterelle biblique? Est-ce que ça piquait d’ailleurs les sauterelles? Absurde. Virginie tapa sur son mollet pour atteindre l’insecte géant. En vain. Les pointes vives comme des coups de couteau redoublèrent sur son autre jambe. Peut-être étaient-ils plusieurs. Une nuée de quelque chose. Des sauterelles. Non, c’était absurde des sauterelles en Normandie. Cependant, c’était bien une attaque. Elle entendit résonner un son métallique du fond des temps. Les piques acérées redoublèrent sur ses jambes. En passant la main sur ses mollets, Virginie sentit la moiteur poisseuse du sang sur sa main. Elle n’eut pas le temps de grimacer de dégoût. Devant ses yeux écarquillés, il lui sembla qu’un animal lui présentait son torse. Il déployait ses ailes en une posture d’attaque. Le prédateur la surplombait depuis la branche du cerisier. Une buse se serait aventurait dans le jardin à moins que ce ne fût un autre oiseau de proie protégé qui venait peut-être des étangs.  

Virginie s’abrita la tête sous le transat puis en passant les yeux sous le dossier elle se trouva nez à nez face à un autre volatil ébouriffé à l’expression courroucée. Deux oiseaux de proie, c’était beaucoup ! Le deuxième volatile s’agrippa brusquement à ses cheveux. La saisir fut facile pour l’animal, car Virginie possédait des cheveux bouclés dont le volume encourageait la prise dans leurs serres. Elle voulut hurler, mais fut surprise quand elle n’entendit aucun son sortir de sa bouche. Enfin, tout alla très vite : cela voletait autour d’elle alors que Virginie poussait de grands cris en tous sens pour écarter le danger. À présent, oiseau de proie, sauterelles, ou autres buses, il fallait survivre à tout prix. Dans la précipitation, elle renversa son transat, puis dans la débâcle, elle trébucha dans sa lecture de vacances. Virginie courut se réfugier vers la maison de vacances. À bout de souffle, elle claqua la porte de la cuisine puis s’assit sur le sol pour reprendre son souffle. Elle vérifia la porte une nouvelle fois en s’assurant de bloquer la serrure.

Ouf. Notre héroïne pouvait s’apaiser car elle savait le danger naturel contenu derrière la porte. À l’intérieur, Virginie retrouvait les bruits mécaniques qu’elle connaissait si bien : la bouilloire électrique qui chauffait, la vibration de son téléphone portable qui lui indiquait un message qui venait d’arriver. On pensait à elle. Elle n’était pas seule dans cette baraque. Peut-être avait-elle rêvé ce cauchemar dans le jardin. Tout se passe toujours ainsi dans des maisons inconnues. On joue à se faire peur.

La routine qui lassait tant en arrivant à la campagne ne lui était jamais apparue aussi rassurante. Une tasse de thé à la main, Virginie retrouvait progressivement son calme. Ses cycles respiratoires se faisaient plus calmes grâce à l’application qu’elle retrouvait sur son téléphone portable. Vive la civilisation finalement. Après ce choc, Virginie tentait de remettre les épisodes dans l’ordre. Elle se rassurait en songeant à sa volonté d’essayer le bain de forêt vanté par Alessia, les premières impressions positives qui voguaient au fil des nuages, son souvenir agréable du discours de Julien sur les étoiles et leurs considérations poétiques sur le temps qui passait.

Virginie se tourna vers son bureau. Elle s’orienta vers son ordinateur portable pour raconter sa mésaventure à Julien. Soudain, elle poussa un cri d’horreur lorsqu’à la place du visage souriant de Julien à 30 centimètres de sa chaise se dressa la tête d’un volatile à huppe perché sur sa webcam. La poule hollandaise se trouvait silencieuse. Impossible de dire depuis combien de temps elle l’observait. La poule pondeuse la toisait d’un regard de tueuse comme dans Uma Thurman dans Kill Bill. 

La tasse de Virginie se brisa au sol laissant le thé à l’hibiscus s’épanouir en traces sanguinolentes sur sa robe d’été blanche. «Vengeance à moi» sembla dire la poule en poussant ses ergots dehors vers le visage de Virginie. La vacancière ferma les yeux d’effroi, tomba à la renverse sur sa chaise puis ce fût la nuit noire. 

- Alors, ce bain de forêt ? demanda Alessia à Virginie quelques jours plus tard.

- Je crois que ce n’est pas pour moi, rétorqua Virginie d’un air maussade.

AE. Myriam 2024

myriam.ae.ecriture[at]gmail.com


Publié le 26/05/2024 / 23 lectures
Commentaires
Publié le 28/05/2024
Merci pour ta participation. C’est un vrai sujet que l’acclimatation citadine dans l’espace rural et je trouve que ta participation prends bien le temps de mettre en avant la crainte qui nait du manque de connaissance et d’apprentissage. Les sens sont bien en alertes et bien travaillés sur la longueur, un très bel exercice, bien posé, de relevé.
Publié le 29/05/2024
Un sujet inattendu. Un vrai crescendo et un suspens qui m'a rappelé "le règne animal" de Thomas Cailley. Je pense que tu peux améliorer la forme. Il y a des fautes qui discréditent ton écriture. Et des détails inutiles et parfois lourds qui enlèvent de l'impact à ton récit, selon moi. Un exemple : " Le battant fermait mal : elle referma la porte une nouvelle fois, elle bloqua la serrure. Elle verrouilla tout. Ouf. Notre héroïne ne comprenait rien mais elle savait le danger naturel contenu derrière la porte. À l’intérieur, tout retournait à la normale." Personnellement, je pense que la phase centrale est inutile et lourde. Elle n'apporte rien. J'aurais préféré : " (...) Le battant fermait mal. Elle repoussa la porte et la verrouilla. À l’intérieur, tout était normal. (...)" Ce n'est que mon avis. Bise !
Publié le 30/06/2024
@unfilsdeLouis: J'ai essayé de réécrire ce texte en le nettoyant un peu.
Publié le 30/05/2024
Hello, merci de me faire découvrir Thomas Cailley, un réalisateur que je ne connaissais pas: il me reste à trouver le film "le règne animal" pour le regarder. Ton retour sur le style et la forme est partagé par d'autres. Un oeil avisé avait déjà remarqué les redites lors du dernier atelier. Merci pour ta lecture, merci d'avoir pris le temps d'une reformulation car cela donne une idée pour le reste du texte. À bientôt. P.S: et cette fois-ci, j'assume le vice de forme en laissant le texte (je viens de découvrir le bouton "modifier").
Publié le 02/06/2024
Excellent!!! Je viens de découvrir ce texte et de vivre un moment de suspens grandissant, jusqu'au dernier instant où l'héroïne subit peur et horreur. Le danger venant des poules, on ne peut que se poser la question : comment cet animal si commun peut-il se transformer en monstre tueur? Du bain d'arbres à la poule vengeuse, une progression très intéressante qui tient bien le lecteur en haleine!!!Je ne peux dire que bravo!
Publié le 03/06/2024
Merci beaucoup, c’est gentil. A bientôt de vous lire aussi.
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