Mon train arrive à Bruxelles-Nord trois minutes trop tard ! La correspondance pour Ostende se barre sous mon nez ! Ce n’est pas vraiment un scoop, les retards ferroviaires, mais aujourd’hui, le contraire m’aurait arrangé. Forcément, le prochain train…
Qui a dit que le bel âge, c’était dix-huit ans ? À dix-huit ans, t’es paumé, tu doutes de tout. Tu ne sais plus où tu vas ni qui tu es, alors que la veille, vers douze ou treize ans, tu n’étais que certitude solaire. Rien n…
Le grand, l’immense, le Goncourt Laurent Gaudé vient d’écrire « Terrasses » ! C’est scandaleux, je vais parler du bouquin sans l’avoir lu, n’en ayant entendu que des extraits justement et donc pompeusement déclamés dans la grande salle…
Je ne sais pas si vous connaissez cette histoire, si vos parents vous l’ont racontée, à moi, en tout cas, dans ma région, celle de Lessines, on m’a répété que pour attraper un oiseau, il fallait lui mettre du sel sur la queue. Sûrement…
Il fait beau en cette fin d'été. Chouette et merde en même temps parce que dans quatre mois, quand il fera noir à pas d'heure et qu'on râlera sur le fait qu'on n'a même pas eu d'été, il y aura toujours un positif ou l'autre pour dire :
"Mais s…
Un après-midi de juillet, elle a voulu me faire découvrir les galeries Saint-Hubert. Devant le cinéma et sa façade Art déco datant d’une époque où l’on semblait ne pas regarder à la dépense, Ana et moi nous sommes retrouvés hors du temps, en p…
Entre hôtes et convives, les politesses rituelles doucereuses allaient bon train. Mais pourquoi les anciens, se connaissant depuis toujours, faisaient-ils encore tant de manières entre eux ? Peut-être parce que c’était…
J’avais fini par m’endormir malgré mon impatience à la voir nous rejoindre, lorsqu’en milieu d’après-midi, maman arriva. Elle nous emmènerait, Philippe et moi, faire un tour à la kermesse. Sur ses toute petites jambes — Mam…
Le premier dimanche du mois de mai, c’est la kermesse à Lessines. Jadis, les messieurs-dames portaient leurs plus beaux habits ce jour-là, car ce jour-là était un jour important !
Pour l’occasion, ce dimanche 3 mai 197…
Franchement, je ne sais pas si Hanouna est gourmand. Il ne l’est peut-être pas. Peut-être bien qu’il ne pèche pas par gourmandise parce que justement, ce péché est le moins condamnable. Il est même plutôt sympa. On en parle comme d’un péché mignon, p…
Les commerçants s'affairent, les touristes bronzent, les jeunes filles lézardent. J'ignore comment ils font, la chaleur saoule ici et me dissout dans l'indolence.
Au ralenti, je peux voir à nouveau, mon amour, combien tu es belle, glamour, mon Ava G…
L’envie
J’adore avoir envie et en particulier j’adore avoir envie de ma chérie. Dans ces moments-là, je suis le plus gentil, je suis le plus prévenant, empressé…
C’est encore lui, le grand, l’immense, il campione del mondo in tutte le categorie, j’ai cité Cyril Valéry Hanouna pour prononcer cette phrase « Quand on voit Kelly, on se dit qu’elle est incroyable et magnifique, mais elle a une intel…
Pour en revenir au gaillard qui, j’en fais le pari, cumule les sept défauts capitaux, il faudrait que je parle maintenant de son compte en banque pour en venir ensuite à la façon dont il gère son pécule. Cela reviendrait à reconnaît…
C’est l’histoire d’un homme dont le second prénom, Valéry, lui vient de l’admiration qu’avaient ses parents pour le très conservateur Valéry Giscard d’Estaing. On sent déjà le poids sur les épaules du pauvre petit, dès sa naissance, en 1974. En revan…
Pour écrire, il faut qu'il fasse trop chaud afin de ne rien pouvoir faire ou, à tout le plus, pouvoir ne pas faire grand-chose sans culpabiliser sur son manque de productivité. Ici, dans le sud, durant les après-midi trop caniculaires, j’ai le droit…
C'est difficile, la cérémonie d'adieu. C'est particulièrement douloureux, bien sûr, pour les proches mais c'est aussi difficile pour les autres.
Personnellement, je ne sais jamais quoi dire à la rangée d'hommes et de femmes devant moi qui atte…
Tous ces gens agités m'agaçaient, massés devant l'écran géant dehors sur la Grand-Place. Avais-je tort ? Je me réfugiai dans notre chambre et j'ouvris la fenêtre qui donne sur le jardin. Je ruminais encore. La bière coulait à flot aussi f…
Les autres, lorsqu’ils sont moches, ça m’anéantit, alors, j’ai besoin de fermer la porte et les fenêtres pour ne plus les voir sortir leur drapeau, oublier leur clignotant ou faire du shopping le dimanche matin, pour se détendr…
Pour me projeter loin, serein, je revendique aussi ma dose, mon injection de temps. Pour décoller, vraiment décoller, il faut gommer la terre et le futur, me visser au présent parfait, affranchi de ma condition d’homme. Alors, évaporé, j’…
On m’a souvent répété que je manquais de ma-tu-ri-té. Mes parents, mes professeurs et un peu tout le monde me le répétaient si naturellement que je n’aurais jamais osé leur en demander le sens. Non par peur d’avoir eu l’air idiot. J’ai toujours …
L'édifice de la démocratie en marche.
C’est un peu comme ça qu’on m’a présenté le système politique de mon pays lorsque j’étais petit, trop petit pour pouvoir discuter. Plus tard, on m’a rappelé la gra…
Aujourd’hui est un jour d’élections sous le soleil. Le bureau de vote est à 50 mètres de ma maison. Des messieurs et des dames passent devant ma fenêtre pour accomplir leur devoir civique. Les plus jeunes sont en t-shirts et baskets, les autres sont …
J'ai cent ans alors vous venez me voir parce que cent, c'est rond ! Vous aimez les choses rondes, n'est-ce pas, Messieurs les journalistes ? Quand c'est rond, court et simple, ça percute et c'est ce que vous aimez. Je me rappelle comment vous répétie…
Le matin, après s’être posé en douceur, l’avion a fini par s’immobiliser sur la piste. Je ne comprends jamais rien de ce que les hôtesses de l’air peuvent raconter dans leur micro alors, pendant que les haut-parleurs nasillaient, j'ai…
En sirotant ma coupe de champagne, le très bavard que je suis bavardais. Charmer a toujours été l’une de mes plus profondes et mystérieuses inclinations. On peut carrément parler d’un sacerdoce, épuisant pour moi et plus encore pour les autres, comme…
Dans ton monde de vieux, toi, ça va. Y’en a qui ont une poche ! Toi, ça va ! T’es carrément pas mal tant que t’habites pas près du port.
Tant que t’habites pas près du port et que tu te réveilles chaque matin avec ton amoureus…
Il y avait en moi un Monsieur Caché. Ce n’est que récemment que je l’ai rencontré. Elle m’a dit que j’étais doux, mais j’ai bien compris que quelque remord habitait ses pensées. Pendant qu'avec la même douceur nous l'avons refait, lui, celui dont j’…
Sauf si on a un cheveux sur la langue, le son le plus sexy, c'est le "s". J'en ai mis un maximum pour cet extrait sensuel et drôle aussi.
"Ses si sensuelles inspirations soulevant doucement ses seins suivaient chaque exhalation expulsant, tel un ang…
Je suis dans le doute. C'est pourquoi, je viens de supprimer les trois derniers textes déposés ici ces derniers jours.
Hier, une très chère amie m'a rappelé une évidence : "Si tu aimes écrire et puisque quelques personnes apprécient tes textes, con…
On avait seize ans elle et moi. On habitait le même village, tout petit, si petit que les autres n'existent pas. Il n'y a pas les autres, il n'y a que nous. Alors on était très beaux, surtout elle ! Elle était la plus belle de mon monde ! Elle était …
Pourquoi avoir voulu faire publier « Ambre Gris » ?
Pour me faire remarquer sans doute, comme à l’âge de 10 ans, quand je fis l’enfant de chœur lors des messes dominicales à Saint-Pierre. Le Saint Pierre de Lessines, hein ! Pas celui de Rome, bien …
Lorsque j’ai appris que Cathy était atteinte d’une maladie parmi les plus vicieuses, la sla — permettez que je n’y mette pas de majuscules —, je dois reconnaître que j’ai été habité par un double sentiment.
Le premier était que je ne me…
J'ai rêvé que je faisais un kicker avec Benoît Poelvoorde
C'était un bête bistrot. Les tables étaient installées n'importe comment. Je me suis assis comme j'ai pu devant l'une d'elle, carrée. Et là, qui j'aperçois en face de moi ? Benoît Poelvoor…
Je vous donne ici la plus belle phrase de mon roman "Ambre gris". Enfin, dire "la plus belle", c'est injuste pour les autres. Et elles sont nombreuses, celles que j'aime en particulier. Celle dont je vais vous parler est simplement celle à laqu…
Dans les années 70, à l’époque où les GPS n’existaient pas, toute la famille, pour les vacances d’été, se rendait au Luxembourg. Mon frère et moi étions trop petits pour lire une carte Michelin trop compliquée à replier dans ses plis pour mes…
Je viens de changer la finale de mon roman. Je suis content.
Je n’ai rien d’unique aux yeux de Martine. Notre histoire ne compte plus, ne compte pas. A-t-elle jamais compté ? Autant dire que rien ne s’est jamais passé. C’est d’ailleurs vrai, da…
Bientôt retraité aux jeux de vieux il faut que j'adhère
Alors je m'entraîne à regarder les autres sans rien faire
A travers la fenêtre voir le monde se remuer
Celui des hommes et aussi celui des ramiers
Devant chez moi il y a trois charmantes …
Un jour j’ai retrouvé un mot. Mon papa s’était mis en tête de relater son histoire. Son récit m’a d’autant plus ému que de deux lignes à peine il était composé. C'est sans doute en se relisant qu'il se sera découragé. Il ne connaissait pas l'astuce, …
Dans ce si beau théâtre où je suis technicien
Chaque soir je regarde jouer les comédiens
Ils me font tant vibrer sous la plume d'écrivains
En l’occurrence ce soir celle de Monsieur Poquelin
ces acteurs tellement grands qu'ils me rempliss…
Je savais qu’Ana était en couple, elle me l’avait fait comprendre. Elle avait également sous-entendu qu’elle aimait son compagnon, mais ses yeux disaient le contraire. Alors, bien qu’elle ne m’ait rien promis ou laissé espérer, son « fais attention à…
Un benjamin égaré, un parrain au pays des tam-tams, un grand frère si brillant... Sous le cerisier, une dévorante histoire d'amour, Martine. La traversée de l'enfer de glace. Anesthésie, noyade. Le remède, Ana soigne, guérit, construit le prési…
Je m’y sentais en sécurité, chez Mémé, quand j’étais petit. Chaque jour y était pareil au précédent. Les soirs, à sept heures, dans le tiroir du meuble, sous la TV allumée, je prenais la nappe Vichy vert et blanc et je l’étendais, pliée en deu…
Le milieu carcéral, pour la plupart d’entre nous, c’est un peu comme les sables de Tchara, on en a entendu parler, mais ce n’est pas pour autant qu’on a envie d’y mettre les pieds. "Vous n'aviez jamais réellement entendu parler des sables de Tchara ?…
Il y a 85 ans, quand les nazis assassinaient joyeusement les communistes, les homosexuels, les handicapés mentaux et les Juifs, le monde se retournait et faisait ses lacets.
Aujourd’hui, Israël assassine consciencieusement et avec un entrain cert…
Lorsque je rentre du travail je traverse presque en courant notre corridor sur toute sa longueur pour me rendre dans la buanderie où je dépose mon sac à dos, j’enlève mes gants, ma longue écharpe, mon gros manteau et mon bonnet avant …
Avant de rentrer en Belgique, très au courant des choses à ne surtout pas manquer dans la région, Monsieur Ducastelle avait imaginé pour nous une excursion dans une exploitation viticole de Châteauneuf-du-Pape. Dans le domaine, les caves savamment éc…
L'ambre gris
C'est Isabelle, je crois, qui a imaginé de tous nous réunir pour célébrer les 40 ans de la promotion, le temps d'une soirée, en juin. Le ciel était magnifique.
Le restaurant choisi se trouvait au milieu des champs mais les place…
Son parrainage terminé, Ana assurait les remplacements comme j'avais du le faire moi aussi lors de mes débuts à la poste. Je savais que c'était dur, alors chaque matin je me dépêchais de préparer ma tournée pour la rejoindre au plus vite et l'aide…
Très vite, lorsque Ana m'a présenté Marx, j'ai arrêté de jouer à Colin Maillard avec les borgnes de la Place Fontainas* et un beau matin, c'est moi qui ai mis le feu.
En arrivant au bureau, après deux semaines de vacance, j'apprenais que la tripl…
Avertissement : dans les pages précédentes, j'ai créé une métaphore faisant un parallèle entre le bureau de poste d'Ixelles et la Suède. Je l'exploite encore ici.
Le jeudi, alors qu'Ana et moi ôtions nos vestes pour nous mettre au travail, l'effr…
L’acide clanique
Lili et moi, on s’est mariés le premier avril 1987 mais le début de la noyade remonte à bien plus tôt, au sortir de ma rhéto, lorsque je m'étais essayé à des études d’instituteur, parce que plus aurait été présomptueux, à Mo…
Quand j'écris, j'ai l'impression que je pars en balade parce que j'en ai envie. Si je suis fatigué ou blasé, je n'écrirai pas. Je sais que ce serait médiocre et il faudrait 15 relectures pour que ça devienne potable.
Je préfère patienter, attendre l…
J'avais ma profession qui m'occupait et j'avais de quoi faire avec notre fermette à retaper. Ça et les Fancy-fairs, les achats divers, les visites de Saint Nicolas et de madame la cloche, les contrats chez le notaire, les réunions des parents, les re…
Azur lumineux
Caressé d'air tiède et doux
Allongé contre elle
Silence connivent
Nos ça sensuels consentants
si chauds se touchent
S'évader plus loin
Des pesants corps terrestres
S'envoler léger
Sans entraves traînées
Obsessions las…
En octobre 87 ma première fille, Charlotte, est arrivée et là, je n'étais plus le chômeur, je n'étais plus l'échec de mes études supérieures, je n'étais plus l'outsider, je devenais le héros félicité de toute part. Leurs félicit…
En 1992, j'avais une situation, j'avais une maison, j'avais une voiture, j'avais une femme et j'avais deux filles. Je n'étais pas beaucoup mais j'avais énormément durant ma vie à Bois-de-Lessines, à un jet de pierre de Deux-Acren. Mon épouse s'appela…
Ça doit être dur de vivre près du port, de voir les bateaux qui parent sans jamais nous emmener. Si on n’y habitait pas, on n’y penserait pas, ou on y penserait moins. Mais avec la moitié de l’horizon rempli de voyageurs, comment oubli…
J'ai réécrit un passage peut-être déjà publié ici. J'ai ajouté la côte et le bateau. Ce n'est pas un détail en fait. En fait, c'est la substance.
" Après l’école, le vendredi, quand juste avant de prendre son bus elle m’a dit, « Demain matin, je vie…
Ce soir, à Namur, Thomas Gunzig venait parler, se son dernier livre notamment mais pas que. Qu'a-t-il dit ?
Petit, il était dyslexique. On avait imaginé de le faire suivre ses cours dans un établissement spécialisé. En écrivant, il a démontré à tou…
Grâce aux conseils, aux encouragement et aux critiques de beaucoup ici, j'avance. A la suite d'un mail de Jean-Luc, je retravaille certaines parties. J'ai notamment revu "le rêve". Dans cette partie, existe maintenant une nouvelle formulation "Le rou…
En 1992, j'avais une situation, j'avais une maison, j'avais une voiture, j'avais une femme et j'avais deux filles. J'avais donc énormément durant cette période de ma vie qui s'écoulait alors à Bois-de-Lessines, à un jet de pierre de Deux-Acren. Mon é…
"Consommez moins d'énergie !" nous hurle-t-on de Bruxelles, de Strasbourg, de Berlin ou de Washington. "Consommez moins de gaz et tombez moins malades", entend-t-on encore. Mais "consommez plus de services, beaucoup plus !" et "Digitalisez-vous bon s…
Il est Dieu. C'est ce qu'il dit encore et encore parce qu'il faut bien reconnaître qu'il parle beaucoup. Pas elle. Elle sourit doucement. On ne sait pas ce qu'elle pense. Pense-t-elle ? C'est peut-être parce qu'elle est silencieuse qu'on a dit qu'ell…
Le voyage s'est poursuivi et puis s'est terminé sans qu'il y ait quoi que ce soit à ajouter. En début de soirée, le car nous a tous déposés sur la grand-place nous laissant, Martine et moi, nous séparer sans vraiment nous embrasser, dans une espèce d…
Je sors du fond l'obscurité s'estompe des taches en mouvement transpercent un peu mes paupières le silence se dilue j'entends des chuchotements et l'eau qui circule dans un radiateur. Vous allez bien monsieur ? C'est la voix d'un corsage des mots dou…
Après le repas, promptement préparé par papa, imperméable aux remarques de maman qui lui reprochait de ne pas s'être lavé les mains, de salir la cuisine avec ses chaussures sales, de mettre trop de poivre, trop de sel et trop d'ail, elle et lui ont p…
Pourquoi, aujourd'hui, ai-je encore le douloureux souvenir des images, des sons, des mots, des sensations, des parfums et des goûts, singulièrement celui des larmes ? Parce qu'une multitude de détails ont incrusté dans mon âme un reflet, celui d'une …
A hauteur d'où se trouvait jadis l'églantier, j'ai attrapé la main de Martine. A l'affût de la moindre de ses réactions, je respirais l'air qui l'avait frôlée. Il m'offrait un peu de sa senteur, mélange de son odeur corporelle, de son parfum trop suc…
Le texte ci-dessous était mon plus grand défi. J'espère l'avoir assez bien réussi mais n'hésitez surtout pas à être critique et à l'exprimer. Le contexte : il s'agit de donner à mon fils quelques indications qui pourront peut-être lui être utiles, l'…
Véronique et moi, nous étions l’un à côté de l’autre au cours de géographie. J’adorais quand j’étais avec elle. On s’entendait bien. C’était durant les révisions en vue des examens – le prof nous parlait des ethnies d’Amérique latine – que Véronique …
J'avais convaincu la classe de partir en Provence, région que j'adorais pour l'avoir fréquentée à plusieurs reprises durant les trois derniers étés. La première fois que je m'y étais rendu, c'était pour rejoindre Monique, en 1979, en Ardèche ! J'avai…
Dans les jours et les semaines qui ont suivi, j'avais de quoi m'occuper l'esprit avec Cock-a-Doodle-Doo et les diverses réunions que ma fonction de président me faisait fréquenter. Je m'étais aussi trouvé un nouveau job étudiant car au supermarché où…
Autour du mois de janvier donc, mon prestige au sein des rhétos était à son zénith ; j'étais le plus âgé, je me baladais parfois en voiture, j'étais guitariste dans un groupe rock, j'étais assez mignon et, cerise sur le gâteau, j'étais le président. …
Elle était assise près de moi et sur la route vers le restaurant chinois je sentais les parfums qu'elle exhalait. De cela, je me rappelle, de mon exaltation aussi, du soleil aussi, de son sourire et de sa voix un peu grinçante aussi mais de ce qu'on …
Autour du mois de janvier donc mon prestige dans l'école était à son firmament. Parmi les rhétos, j'étais le plus âgé, je conduisais, venant même parfois en voiture suivre les cours ce qui, à l'époque, était très remarquable, j'étais guitariste dans …
Nous nous sommes enfoncés vers l'hiver sans vraies contrariétés d'autant que nous étions maintenant, elle et moi, en rhéto*, année bénie tant nous étions considérés par les professeurs presque comme leurs égaux et aussi parce qu'il nous était permis …
Les grandes vacances se sont évanouies sans que je ne m'en rende trop compte, occupé que j'étais, à turbiner en tant qu'étudiant au Delhaize de Lessines et ensuite, avec les sous gagnés, à vagabonder dans le sud de la France avec les copains. Cet été…
Notre amourette a perduré des jours, des semaines et des mois avec des instants, trop rares, de paradis verts ou couleur tableau de bord, d'autres d'enfer. Ce qui me tenait la tête au dessus de la surface du désespoir, c'étaient les mots que Mar…
Juin, torride s'est présenté à nous. Malgré la proximité de ses examens, Martine a accepté qu'on se retrouve dans notre petit café habituel, le samedi matin. Après avoir un peu bavardé en sirotant, elle une orangeade et moi un Cécémel froid, je l'ai …
Mon chat est mort, écrasé par une auto. Mon amoureuse, ma chérie, est partie après une longue et pénible maladie, comme on dit. Les enfants, eux, ont leur quotidien qui n'est pas le mien. Je préfère quand ils ne viennent pas, leurs visites transpiren…
Maman n'était pas très cultivée. Née dans les années 30, elle était la cadette. Son frère, Michel, le héro de la famille, après être entré dans la force aérienne, avait terminé avec succès des études de pilote qu'il avait d'ailleurs achevées à Mesa, …
Je devais prendre l'avion à Memphis (Tennessee) jeudi matin, c'est à environ à 60 km de Bay, où j'avais carrément ma petite maison très confortable mise à ma disposition par Tami et sa famille tellement gentille, bien plus que ça. J'étais une sorte d…
Dimanche matin, j'ai été très impressionné de me voir me réveiller à 6h30 pile. La précision de mon horloge interne est incroyable... mais pas forcément utile lorsqu'on s'est couché à 3h30.
Me voilà donc éveillé et un peu stressé car je vais p…
Bien arrivé à New-York ! C'est drôle, il y a des gens qui sont à l'aise partout ! Des femmes en particulier. On voit les gars qui hésitent et elles, que ce soit pour trouver le bon pupitre pour l'enregistrement des bagages, pour s'orienter ve…
Ma très chère Martine,
J'aurais adoré venir te chercher un soir dans ma vieille voiture rouge. Bien habillé, rasé et parfumé, j'aurais sonné à la porte de la maison que ton mari et toi avez fait construire.
Vêtue d'un joli ensemble, tu…
Parce qu'elles nous croisent à un moment particulier de notre vie, certaines phrases peuvent nous toucher si fort, qu'on est incapables de les lire sans être terrassés par un geyser d'émotion.
"Préféreriez-vous aimer davantage et souffrir davantage…
A dix heures Joe et moi entrions pour la seconde fois dans le bureau du magistrat. Seuls deux avocats étaient présents, le reste de la clique n'ayant pas pu se libérer à cause d'autres obligations inscrites depuis longtemps dans leur calendrier, selo…
Endimanchée comme on s'y attendait, l'élite nous attendait, Joe et moi. En ce qui concerne le sous-chef et ses laquais, on savait vers quel goal ils allaient tirer. La question ne se posait que pour le juge, et Joe, bien qu'optimiste, ne pouvait j…
Debout, encore dégoulinants d'eau salée, nous n'étions plus que nous trois. Sans l'aide de Jean-Yves, malgré notre jeton de téléphone, nous avions un problème. Comment rejoindre Maurice, comment se protéger des truands à nos trousses, comment tou…
Mais on était encore secoués de l'expérience qu'on venait de vivre, seuls, sur le sable, les yeux dans l'eau.
Une carriole poussée par le grand noir au chapeau buse s'est approchée sous un ciel vermeil. Un second type habillé d'une chemise…
Passé le court moment d'euphorie causé par la trouvaille du parchemin, nous nous sommes vus, sales, en sueur, nos vêtements à l'état de loques, sans savoir précisément où nous nous trouvions mais nous sachant poursuivis par des voyous armés.
…
On a beaucoup hésité, Josiane et moi, rapport à Flacq. On ne manquait de rien dans notre T3 sur la Sablière. Pourquoi risquer de se prendre un mauvais coup ? A part de l'argent, il n'y avait rien à gagner dans cette histoire, et l'argent en trop gran…
Le lendemain matin, très tôt, je me suis éveillé près de ma belle Josiane. Elle, pourtant frileuse, s'était largement débarrassée du drap qui ne lui arrivait plus qu'aux cuisses et offrait à ma vue, abandonné jusqu'aux omoplates par une veste de pyja…
L'avion s'est posé en douceur et, après quelques longues minutes à rouler sur la piste, il a fini par s'arrêter. Sans prendre du tout la peine d'articuler, une hôtesse nous a alors autorisés, à travers le micro le plus pourri de l'univers, à déboucle…
Et c'est comme ça, qu'après avoir perdu bêtement plus d'une heure au guichet de l'aéroport où l'on nous a expliqué qu'il n'y avait aucune crainte à avoir en ce qui concernait le prise en charge de nos valises, le risque de turbulence ou la qualité de…
Vers midi quart, elle devait rentrer. Je lui ai dit : "Je te raccompagne chez toi, si tu veux. J'ai la voiture de mes parents." L'air un peu surprise, elle m'a répondu "Si tu veux, mais tu devras me déposer sur la grand route. Je préfère. tu comprend…
A vélo, sur la route du travail, ce matin, j'ai aperçu ma voisine, la veuve sans enfants du 35. Vêtue d'un training aussi blanc que ses cheveux, elle faisait des exercices d'entretien corporel sur sa terrasse, à l'arrière de son appartement.
Je …
Le grenier était sombre. Juste un peu de lumière extérieure parvenait à traverser la petite lucarne encrassée et éclairait vaguement une montagne de bidules exotiques, témoins de quarante ans de souvenirs arrivés du bout du monde ; Mes grand-parents …
Nous sommes allés sur la piste et nous nous sommes pris. Je l'ai tenue par la taille qu'elle avait très fine. Elle a posé ses mains sur mes épaules, de dimensions standards. Je me rappelle encore très bien de ce contact, de sa peau sous sa chemise lé…
Le pont du canal
Dans les années septante, mes parents tenaient un café dont les larges fenêtres laissaient voir le canal de la Dendre et ses alentours. Au son de « L'Aventura » ou de « Pour un flirt », un verre de Vieux-Temps ou de stout à…
J'en ai plein les bottes d'être une déesse, les chasseurs d'autographes, les photos, les offrandes de mauvais goût, les attentions empressées juste parce que t'es une star,... Non, franchement, y'a des limites à la conscience professionnelle. Sans co…
J'étais libre ! J'étais nu ! Je n'avais plus rien, plus rien à perdre ! J'étais incroyablement léger, débarrassé des briques et des tôles. Je volais, non pas comme un albatros mais, comme un merle qui donne des petits coups d'ailes de temps en temps …
Un second démon part à la casse.
Mes parents sûrement, mon frère peut-être, me considéraient comme certains Français considèrent leurs petits voisins belges ; très sympathiques, drôles et tellement « nature » mais pas très fute-fute.
« Ah !…
Le transfert
En début d'après-midi, le docteur des urgences m'a appelé.
« Il faut faire le transfert vers le CHR de Liège. Là, ils ont un service spécialisé pour les suicidaires. Ils sont très bien, vous verrez. »
« Mais c'est pas …
Maman appelait les avocats « Maîtres », les curés « Mon père » et lorsqu'elle m'accompagnait aux réunions des parents, elle écoutait les remontrances des professeurs à mon égard sans jamais les interrompre. Époux et père, j'avais acheté une maison. J…
Une demi heure a du s'écouler, une heure au plus avant que, poussée par un infirmier, Rose ne réapparaisse. Nous la suivons jusqu'à ce qui a du être un large sas maintenant provisoirement transformé en stock d'accessoires hospitalier divers. Le chiru…
La nouvelle
Nora m'a dit que Rose, n'avait que des blessures légères, qu'elle avait été hospitalilsée au CHR de Namur après s'être jetée sous les roues d'un train de marchandises.
“Qu'appelez-vous “blessures légères” ?"
parce que, quand même…
Devant mes yeux, un grand lapin blanc se trémousse et chante « Diane de Poitiers ». Il y a deux ans passés, il chantait aussi mais c'était à Lille. Nous avions quatre billets. Nous étions trois.
Il y a deux ans passés, je sortais d'une réunion te…
Mon meilleur copain, c'était Thierry. Vous voyez Robert Redford dans « les trois jours du Condor » ? Thierry était tout pareil, aussi séduisant, aussi rassurant, aussi enthousiasmant.
Moi, par contre, malgré mes seulement vingt et un ans, je com…
Elle est née le quatre novembre 1972, un samedi. Qu'est-ce que je faisais ce jour-là ?
En 72, j'étais en quatrième primaire. Madame Mertens était mon instritutrice. Mon meilleur ami s'appelait Dimitri Delhaye. Son papa était un médecin réputé…
Lorsque j'étais facteur, la journée était divisée en deux services. D'abord on préparait et on distribuait le courrier prioritaire, ensuite le courrier non urgent et les présentations, envois nécessitant de rencontrer personnellement l'usager ;…
Pas une piqûre de moustique depuis mon arrivée ! Il faut dire que je me pulvérise très généreusement avec l'Alpha-Nova qui m'avait été vigoureusement recommandé par le docteur qui m'avait vacciné contre la fièvre jaune. Mon estomac se comporte comme …
Une rencontre entre des élèves de secondaire et l'auteur Laurent Gaudé a eu lieu ce matin à 11 heures au théâtre de Namur.
Quelques idées que l'auteur a développées. J'essaie de les restituer le plus fidèlement possible.
C'est parce que je sais …
A la lumière de deux bougies
Ta luminance prédéfinie
Tu m'autorises à faire un zoom
Et tu ris de me voir voir la houle
Ton épiderme sous-exposé
Ondule sous mes paumes affamées
Qui s'impatientent et mordent enfin
la chair qui consent et qui …
En septante-cinq, maman nous a mis en pension à Soignies, Philippe et moi. Jusqu'alors, j'étais à l'école des garçons de Lessines. Mais là, j'allais rentrer en première secondaire dans une classe mixte, des garçons et des filles. En réalit…
L'humain, son ingéniosité, ses mécaniques,...
J'ai toujours adoré les bidules qui bougeaient, les mécaniques bien foutues. Depuis mes douze ans, je les désosse en cachette derrière le dos de mes parents. En général, jusque là, ça se passe b…
Après un excellent et copieux petit déjeuner à l'hôtel Djolof, nous avons rendez-vous avec Patrick, le directeur du théâtre de Namur qui se trouve à Dakar pour des raisons, d'une part, professionnelles, « Liberté », le spectacle que nous allons dével…
J'essaie d'être courageuse.
J'essaie d'expliquer à Vadim que ce n'est pas si tragique.
Il n'est plus un bébé. Il comprend la situation.
Il m'a dit « Je suis content que tu sois ma maman, merci pour la vie »
lorsque nous courrions nous abriter …
Le pont du canal
Dans les années septante, on avait un café. Il était sur un coin. Sur un angle, la grand-rue, sur l'autre, une rive de la Dendre. De part et d'autres de très larges fenêtres permettaient aux clients qui ne savaient pas comme…
Durant l'été 2020, sur l'insistance de Rosie et de Maurice, on a adopté un petit chat, une petite chatte en fait, l'un des chatons de la portée à naître qui nous avait été destiné via l'amie d'une amie. C'était prévu depuis tôt, alors, lorsque l…
L'été indien
le 08 octobre 2017 à Saint-Ouen.
Tu sais, je n'ai jamais été aussi heureux que ce matin-là
Je n'avais plus du tout envie, je n'étais plus attirée par lui, j'avais mal
nous marchions sur une plage un peu comme celle…
Sur la carte rien ne me plaisait. Alors je me suis rapidement replié sur une entrecôte irlandaise de quatre cents grammes. En général je mange assez peu de viande. Mais le bœuf, quand j'en mange, je le mange bleu.
Donc, on m'amène ce morceau de vian…
A cinquantaine-neuf ans, des souvenirs remontent à la surface, enfin des souvenirs de seconde, troisième ou dixième génération. En réalité on se rappelle qu'on s'est rappelé qu'on s'est rappelé qu'on s'est rappelé... La vision du passé en est forcém…
Dans "Ambre Gris", je développe finalement, sur 120 pages, la question que s'est posée en 24 strophes Serge Gainsbourg dans "La Javanaise" : Son amoureuse d'avril l'avait-elle aimé ? Il se l'est posée en mai. Pour moi, il aura fallu attendre novembre.
Certains ont dit de mon récit qu'il les avait fait rire et pleurer aussi, d'autres qu'il est universel ou qu'il s'agit d'une révolte poétique, d'autres encore que j'avais été trop loin dans l'authenticité, ils en avaient été troublés, gênés. Pour ma part, je ne pense pas avoir écrit ce livre, il s'est écrit tout seul sous ma main. J'ai juste participé en faisant attention à ne jamais mentir. Je me suis appliqué à parler comme on me l'avait appris, sans faire le malin, sans vouloir ressembler à ce que j'imaginais être "un auteur". Mon intransigeance, je m'y suis tenu un peu par honnêteté envers mes rares mais non moins adorables lecteurs, mais surtout par respect envers mon univers, mes parents, mes amis, ma culture et moi-même.