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Quand rougit le soleil sous une peau de nacre

Les arbres de la nuit surgissent des forêts

Pour boire la fraîcheur des tous premiers secrets

D’un jour qui lentement s’avance vers son sacre.

 

Une mèche de ciel comme un bonnet de diacre

Flotte sur le ressac de frêles mascarets

Qu’un fleuve de mots purs aux rivages clairets

Portent jusqu’à bâbord d’une riche polacre.

 

Des palmes et des mâts mêlant l’infinité

Aux boisseaux de silence empli d’éternité

Percent les voiles d’or et la soie amarante.

 

Or des parfums de jade incrustés de chardon

Brûlent sur les autels dont la beauté mourante

Consume l’univers sans le moindre pardon.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Braises de glaise @2015


Publié le 01/07/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 06/07/2024
Du sacre du jour rougeoyant à la tombée des ténèbres qui consument tout, c’est un poème vertigineux, presque un hymne à la fragilité qui rend tant de choses incertaines, et c’est bien dans cette incertitude que se développe la sève de la vie. Merci pour ces belles émotions Francis Etienne.
Publié le 09/07/2024
Cher Léo, tu parles « d'un poème vertigineux comme d'un "hymne à la fragilité ». Tu as bien raison, le vertige est un des éléments principaux de la poésie. La poésie existe parce qu'elle donne le vertige, et elle le donne par les mots. Alors on peut parler : « de belles émotions ». On pense toujours que les émotions sont à l'origine de la poésie, comme si son rôle était d'illustrer des émotions, or l'émotion est un élément de la vie et non de l'art. Bien entendu devant une œuvre magnifique on a la sensation de douceur, de beauté, d'harmonie, ou de toute image qu'elle puisse susciter. De fait, il faut bien reconnaître, qu'on ne peut « aimer » que le vertige dont l'œuvre nous ouvre les portes. C'est une des raisons pour lesquelles les sonnets que j'écris sont « calculés » comme l'on peut calculer la construction d'une cathédrale. Patrick Froissart l'avait bien ressenti dans mon premiers recueil et surtout parfaitement exprimées. La difficulté de la poésie est qu'elle construit une cathédrale avec des mots et non pas avec des pierres. Je comprends que l'on puisse ressentir beaucoup de silence dans toutes les lignes que j'écris. Cher Léo merci encore pour ce magnifique commentaire et à très bientôt. Cordialement, ton si respectueux ami, F. Étienne.(suite) une source discrète passant près de la belle gazouilla quelques mots sous le velours d'un rire cendré. Il avança vers elle, et le filet de ses cheveux d'or enlaça l'audacieux d'une lave brûlante. Elle lui offrit une fleur de sourire et sa bouche s'ouvrit sous le poids de ces mots : « Monseigneur, vous me voyez confuse d'un trouble inexplicable. » En lui prenant la main, il lui parla du cœur. (À suivre)
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