L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

Comment creuser le temps d’une louche de sel

Et nouer à la vie une ombre de mirage

Comme si les bateaux qui bordent le rivage

Délivraient le soleil du poids d’un lourd missel ?

 

Pourquoi porter les mains sur le grès du chancel

En barbouillant l’azur d’un chiffon à cirage

Que des perles de sang dans un moment de rage

Ont taché d’un chagrin pour défendre un lambel ?

 

Et qu’importent ces mots dont les rides de joie

Froissent le souvenir d’une certaine soie

Qui jadis se tissait aux tambours des métiers ?

 

Car pour suivre le cours d’une fraîche rivière

Il suffit de cueillir des fleurs de sansevière

Sous les branches en feu des plus beaux noisetiers.  

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Braises de glaise @]2015


Publié le 29/09/2024 / 6 lectures
Commentaires
Publié le 30/09/2024
Les questions existentielles sont pareilles à des invocations divines. Ta poésie souvent pleine de mystères se parent d’une constellation d’images qui abritent à elles toutes, très probablement une belle vérité. Il n’y a qu’un cœur pur et léger qui puisse s’affranchir des réponses, car ceux qui aiment ne raisonnent pas, ils aiment de façon inconditionnelle. Seulement l’Homme est pétri de doutes et de névroses, d’orgueil et de tristesse , et n’aime souvent que sa propre personne. La poésie est un souffle infini qui emporte avec elle toutes les âmes. Merci du partage Francis Étienne.
Publié le 30/09/2024
Chariot merci pour avoir encore une fois tu as commenté, avec tant de sincérité et de sensibilité, ce poème, qui comme tu l'as bien saisi illustre la réalité de l'homme dans sa marche vers un au-delà, dont l'existene est à peine soupçonnée et pourtant tant désirée, pendant sa vie. Oui, toutes les images abritent une vérité, et même parfois plusieurs vérités. Or, comme tu le dis avec tant de doigté : « il n'y a qu'un cœur pur et léger qui puisse s'affranchir des réponses, car ceux qui aiment ne raisonnent pas, ils aiment de façon inconditionnelle » tu touches là à l'essentiel de l'amour chez l'homme. Cette vision si pointue me renvoie à « l'amour courtois » dans lequel la personne que l'on aime est la personnification de l'amour pur. On retrouve dans cette conception l'amour de Tristan et Isolde, dont Wagner a traduit musicalement la pureté. S'affranchir de son propre corps est un exercice héroïque. Un amour qui s'attache au corps fait naître en nous : « des doutes et des névroses ». Et comme tu le dis merveilleusement bien « l'homme n'aime souvent que sa propre personne. » Toutefois, je suis certain que dans notre vie d'homme, l'amour très pur dont la poésie se nourrit, peut se trouver et remplir notre vie de cette immense lumière, qui brûlera même nos chairs en fusion. La poésie est le décor de nos âmes. Celui qui s'y complait peut offrir à l'être aimé le bonheur pur d'exister. Rares sont ceux qui peuvent comprendre ça. Merci Léo pour avoir ouvert une page sur laquelle j'ai écrit quelques mots à l'encre de mon âme. Merci encore je suis très touché par ton commentaire. Cordialement, F. Étienne. Aux flammes du désert un jour incandescent Ajoute une couleur qui le tache de sang.
Publié le 30/09/2024
Merci très cher Francis de ton retour. Tu es un puit de savoir et de sagesse à mes yeux et tu as le chic non seulement d'approfondir les idées mais aussi d'ajouter une couche supplémentaire et supérieure qui emmène encore un cran au-dessus. Dans le "Qui sommes-nous" disponible en bas de page, il est dit "L'usage des mots constitue une piste de réflexion salutaire, et sa maîtrise un moyen personnel de s'exhausser" et tu es comme d'autres auteurs ici de ces personne qui permettent de s'exhausser. je suis chanceux d'être ici et de vous commenter, et c'est peu de chose commenter lorsque vos retours sont aussi enrichissants. Merci à toi, et comme disais l'amie Gisèle Prévoteaux : "Merci de nous" (elle disait aussi "Merci de toi" à la place de merci à toi".
Publié le 01/10/2024
Cher Léo, merci beaucoup pour ce commentaire qui me touche beaucoup, mais je crois que tu te fais une opinion bien supérieure à ce que je suis. Oui j'aime approfondir les idées, en contourner la profondeur et en tirer une perception plus affinée de la réalité. J'ai eu comme tu le sais une éducation très classique, incluant le grec et le latin dont j'ai gardé un merveilleux souvenir. Je m'intéresse beaucoup au monde classique, l'histoire, et bien entendu à la langue qui est la matière de ma vie. La langue énonce un moyen de communication mais également une matière que l'on travaille de la même façon qu'un potier travaille la glaise. On arrive parfois à obtenir de beaux textes qui s'enroulent autour du tour de la pensée. Le but de ce travail est de créer un monde dans lequel un lecteur peut ouvrir des petites fenêtres dans sa vie, fenêtre qui donne sur un ailleurs qui n'avait pas soupçonné. Bien sûr, il faut un peu de matière et donc un peu de connaissance à partir desquelles, le potier que nous sommes, travaillera l'objet de sa création. Ainsi plus nous sommes riches, plus nous avons de choix. Ce que je reproche au monde qui nous entoure aujourd'hui, c'est avant tout de vouloir ignorer tout ce qui a fait notre langue, et surtout l'immense héritage des grands classiques. Cette ignorance sera le poison de notre civilisation. Je le regrette tellement, car si on comprenait la beauté et la richesse de notre passé, nous pourrions construire un avenir solide. Comme le dit l'Évangile : « on ne bâtit pas une maison sur le sable. » Ainsi avec ces quelques mots je prends congé de toi pour ce soir, te remerciant encore de tout cœur de ce magnifique commentaire qui, vraiment, me touche au plus profond. Merci Léo et à plus tard, cordialement, F. Étienne
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