Comment creuser le temps d’une louche de sel
Et nouer à la vie une ombre de mirage
Comme si les bateaux qui bordent le rivage
Délivraient le soleil du poids d’un lourd missel ?
Pourquoi porter les mains sur le grès du chancel
En barbouillant l’azur d’un chiffon à cirage
Que des perles de sang dans un moment de rage
Ont taché d’un chagrin pour défendre un lambel ?
Et qu’importent ces mots dont les rides de joie
Froissent le souvenir d’une certaine soie
Qui jadis se tissait aux tambours des métiers ?
Car pour suivre le cours d’une fraîche rivière
Il suffit de cueillir des fleurs de sansevière
Sous les branches en feu des plus beaux noisetiers.
Francis Etienne Sicard Lundquist
Braises de glaise @]2015