Des lettres de sirop brûlant la grenadine
Au bout d’un baiser fou rempli de boniments
Ecrivent une histoire aux riches sentiments
Que la lune en colère trouve très anodine.
En cousant des cercueils d’un fil de pyridine
Elle suit la laideur de ses pressentiments
Que des feuillets de chair taxent de châtiments
Où parfois par hasard trempe un bout de sardine.
Mais l’amour triomphant de ces trous de poison
Fleurit comme un fruit d’or dont la riche toison
Embrase chaque cil d’un brouillon d’écriture.
Et pourtant presque rien déplace l’univers
Bien au-delà d’un port qui sent bon la friture
Sur le banc d’une plage où se lisent ces vers.
Francis-Etienne Sicard Lundquist
Griffes d'orties@2014