Quelques gouttes de sel coulent sur la peau tendre

D’un jour naissant de l’aube et du souffle divin

D’une étoile éblouie au masque d’un devin

Que les forges du ciel recouvrent de leur cendre.

 

Des marques de fer blanc d’où le monde s’engendre

Ruissellent de la nuit aux crocs d’un échevin

Qui s’abreuve du vent comme il boirait du vin

Sans le moindre scrupule et presque sans comprendre.

 

Hurlant sous la douleur de ne pouvoir pleurer

Des femmes par leur jeu commencent d’apeurer

Les hordes de regards posés sur la faïence.

 

Puis ce seront des cris qui couvriront les toits

D’une craie embellie aux couleurs des endroits

Où reposent des saints sous un dais de silence.

 

Francis-Etienne Sicard Lundquist

Griffes d'orties @2015


Publié le 12/09/2025 / 7 lectures
Commentaires
Publié le 13/09/2025
Dès que l’élévation collective semble possible, la corruption s’en mêle et pervertit tout jusque l’effondrement, se faisant s’opposer ceux qui étaient le plus avides de progrès. Le silence ne peut que contempler l’éternel gâchis des hommes… c’est à pleurer, de ces gouttes de sel qui infligent douleur aux plaies ouvertes à tous les drames. Ton poème très cher Francis-Etienne, est une nouvelle fois très émouvant et sensible.
Publié le 24/09/2025
Cher Léo, c'est encore une magnifique perception du texte que tu m'offres, et je t'en remercie. Le silence "qui contemple le gâchis des hommes" est une belle expression résumant l'impuissance de l'humanité face à l'érosion de nos mondes. On cherche parfois dans nos cœurs un espoir, une étincelle de joie ou un simple regard bienveillant mais on ne trouve que le vide ou le silence. Est-ce de cette humanité dont nous construisons l'avenir ? Je le crains. Cela ne veut pas dire non plus que le poète est un pessimiste, car lui seul a le pouvoir de creuser par les mots les grottes dans lesquelles il abrite son espoir. L'ambiguité de l'écriture repose aussi sur la capacité pour l'âme sensible de créer un rêve qui enrichit la réalité de ses images. Celui qui tisse les mots au bout de sa plume habille aussi nos regards de la belle lumière de sa musique. Merci Léo, ton approche toujours si sensible me touche. A plus tard, cordialement, Francis-Etienne. Des ronces de soleil aux lèvres de porphyre Déchirent une étoile et son ombre de lyre.
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