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Les mots sont des buvards qui boivent l’existence

De leurs lèvres de sucre en trempant du papier

Dans de la confiture oubliée au grenier

Dans un coin de bonheur privé de pénitence.

 

Ils pendent la douleur au bout d’une potence

Délavée au soleil d’un éternel brasier

Qui brûle le destin au bois de framboisier

Comme si les remords tenaient lieu de sentence.

 

Puis ils longent les sens et creusent le regard

Avalant la lumière et les trous du billard

Où se joue à deux mains une sonate d’orgue.

 

Ils ne laissent pourtant jamais le ciel toucher

Leur peau de porcelaine et le tendre bûcher

Qui souvent voit s’ouvrir les vantaux de la morgue.

 

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Braises de glaise @2015


Publié le 26/09/2024 / 11 lectures
Commentaires
Publié le 29/09/2024
Magnifique poème et hommage aux mots. Les mots sont la vie est ont un impact souvent déterminants sur son déroulé. Entre ceux que l’on regrette de dire, ceux qui réparent beaucoup, ceux qui réconfortent, ceux qui ne sont pas dits et surtout ceux qui sont écris pour rester et raconter. Merci pour le partage des tiens, c’est toujours une grande joie que de te lire.
Publié le 12/02/2025
Bonsoir Léo, voilà un commentaire que je n'avais pas lu et auquel je n'avais pas répondu. Oui l'es mots sont mystérieux, car invisibles, intouchables, impalpable, inodores, incolores, et pourtant ils sont toute notre vie. Sans eux nous pourrions exprimer nos sentiments, nos joies et nos colères. Ils nous sont indispensables et ils sont à la racine même de la création, puisque au début Dieu a nommé toute chose. À travers nous, cependant, les mots glissent comme d' insolents fantômes, qui nous ouvrent des portes sur des mondes extraordinaires, et c'est bien là le propre de la poésie. On pourrait dire encore beaucoup de choses sur les mots, mais je pense que ce serait inutile de parler d'eux car ils sont là sous nos yeux. Merci beaucoup et encore une fois je te rappelle l'importance de ton amitié. Cordialement Francis Étienne. Dans une cour de marbre où poussent le printemps Une femme en fourrure effeuille les passants.
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