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Hey you_9

 

Problématiques de femmes noires pressées, en vrac:

 

 Je dois aller me faire coiffer! Je dois rester relativement coquette, quelque soient mes difficultés, et la façon dont elles alterent mon capital santé. Il faut crever élégamment. 

"Le pouvoir de l'homme, c'est sa femme. le pouvoir de la femme...ce sont ses cheveux !"disaient déjà nos aieules. 

Or la virée chez le coiffeur monopolise, en général, la moitié de la semaine d' une femme noire qui a le temps, entre son arrivée dans le salon de coiffure et son depart, de voir toutes les saisons de l'année défiler.

Certes, j'ai toujours eu des filaments de cheveux blancs, mais c'est toute une mèche qui a eu le temps de blanchir la dernière fois que j'y étais.

Cette phrase...." Je finis un shampooing et je vous prends tout de suite" devrait etre un top depart pour les sprint du 200 mètres.

J'aurai du fuir. Je suis restée.

Et puis qu'est ce qu'elles ont à malmener nos cheveux, comme s'il était impossible de les manipuler sans agressivité et sans fracture du cou!

Enfin, ces coiffeuses savent toujours mieux que nous ce que nous voulons, sur nos propres têtes:

" Comment ça, ce ne sont pas des knotless?!  Je suis une professionnelle, je SAIS quand même ce que je fais..."

Puis pianotant furieusement sur le portable, elles vous montrent une photo de véritables knockless, qui n'ont rien à voir avec les vulgaires pousses de bambou qu'elles sont en train de planter sur votre crâne.

Bref, je vais prendre rendez-vous et leur demander des vanilles...avec un peu de chance, j'aurai peut-être des nattes collés.

 

                                   Discussion de salon de coiffure ....

- C'est hallucinant toutes ces histoires de viols, agressions, sexuelles,...Y'en a une chaque semaine! Encore une avec cet homme célèbre...comme s'il avait besoin d'en arriver là!

- Ca veut rien dire la célébrité, rétorque la voix nazillarde de celle qui désarticule mes cervicales tout en testant la solidité de ma fibre capillaire.

"Vous saviez que Skipper était un violeur? précise t-elle

- Skipper, le dauphin?

- Ouais! Les dauphins sont des violeurs et prédateurs en puissance, alors qu'ils jouissent d'une excellente réputation

- Mais n'importe quoi!!!

Pianotant à nouveau furieusement sur son portable:

- Voilà! Source radio France: "l'océan pour les femelles dauphins est un paysage de la peur, le théâtre de confrontations régulières avec des mâles violeurs en puissance (...)Concrètement, trois ou quatre mâles encadrent une femelle, leur pénis en érection, en essayant de forcer la copulation"

- Il parait que certains ont déjà agressé des êtres humains, rajoute une cliente en train de tranquillement prendre racine, au point de donner des fruits.

- Moi, je dis qu'il faudrait rajouter un hashtag #MeTooDolphins

Je tente d'élever un peu le débat:

- Et vous pensez quoi des prochaines élections présidentielles américaines?

- Quoi, toi aussi tu penses que Kamala et Rachel Dolezal sont une seule et même personne...

J'abandonne et m'isole dans un silence stoique.  A vrai dire, je ne me suis pas passionnée comme beaucoup de mes connaissances pour l' élection présidentielle américaine. Faudrait-il avoir un avis sur tout?
Je ne le pense pas.

Cependant, j'ai été interpellé par l'instrumentalisation de la notion de "Blackness", comme si l'héritage génétique ne suffisait pas en soi, à faire l'économie de ce débat.

Et j'ai été encore plus étonnée par le concept avancé par le clan adverse:
L' ATOUT NOIR.
Qu'est ce que cela signifie s'agissant d'une personne qui ne revendique ce patrimoine génétique que depuis 2 heures?

Cela m'a d'autant plus choqué que les partisans de Kamala Harris du moins en Europe (France et Angleterre....Ben oui, c'est à peu près l'étendue du territoire européen pour les américains),
que l'on peut considérer comme étant "noirs",
sont aussi ceux qui volent et spolient ma propriété intellectuelle, sans la moindre considération pour la notion d'esclavage moderne...
confirmant ainsi que le racisme est bien SOCIAL.

- En tout cas, j'espère qu'elle va gagner!, rajoute la coiffeuse,  J'aime bien ses cheveux!

 

(@Tous droits réservés)

 


Publié le 19/10/2024 / 12 lectures
Commentaires
Publié le 19/10/2024
Bienvenue Engome et merci pour cette première participation que j’aime énormément. C’est écrit court, ça fuse à la vitesse des raccourcis de machines à café ou dans ce cas précis, de salon de coiffure. Ce rythme nous embarque et le ton ne nous lâche plus la main, un ton nerveux, direct, plein d’humour qui ne masque aucunement le drame qu’il recouvre. Au départ j’ai pensé à une construction de Stand up, et puis plus loin j’ai vu qu’il y en avait sous le coude avec de trop brèves séquence de descriptions mais qui montrent bien qu’il y a une vraie narratrice derrière. Bref j’aime beaucoup, bienvenue, et si tu le peux et veux, pense à mettre une photo ou un avatar pour humaniser ton profil, ajoutes quelques phrases à ta présentation de profil et si tu le souhaites ajoutes toi à la carte en mettant la ville (ou une ville à côté) pour enrichir cette belle planisphère de la ligue des auteurs qui en ont sous le coude :-) j’espère te relire prochainement, je tente donc un « à plus tard ».
Publié le 19/10/2024
Merci pour ce message de bienvenue. Je vais personnaliser mon interface, en demandant patience et bienveillance. Hey you, c'est un peu le journal intime d'une femme qui essaie de décrypter son quotidien, à la façon de l' "écriture autobiographique vivante" de Deborah Levy. Le but est vraiment de décrypter et informer le lecteur sur "le dessous des cartes", sans tomber dans l'analyse poussée, fastidieuse ou le désespoir de l'impuissance. C'est du Deborah Levy "intranquille". Merci pour ton retour Leo. Je vais voir comment débloquer l'accès aux fonctionnalités, car certains ateliers ont l'air très intéressants. Je pense y apprendre beaucoup, et progresser davantage. A plus tard :)
Publié le 19/10/2024
Dt bien c'est très réussi, vraiment. Pour les nouveaux arrivants il n'est possible de ne mettre que deux textes par semaine (car dans une précédente aventure certains auteurs déboulaient, et déchargeaient 10 textes d'un coup sans même interagir avec les autres), les auteurs qui sont dans une démarche de partage sur le moyen long terme débloquent rapidement les badges, notamment en participant à des ateliers et défis d'écriture et partageant des lectures de livres, ça va très vite en fait mais ça permet de faire le "tri" et ne restent que celles et ceux qui veulent vraiment partager et échanger. A plus tard Engome.
Publié le 21/10/2024
J'ai décidé d'attendre le "Hey you 1" ;-) A bientôt !
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