Un insecte en papier dont le fin corselet

Brille comme de l’or sous un rayon de givre

Cache ses yeux de perle en plongeant dans un livre

Son regard prophétique en grains de chapelet.

 

Il sonde l’avenir sur le bord d’un galet

Humant du sel dissous aux seins d’une vouivre

Qui ondule dès l’aube au plaisir de survivre

En brandissant du bruit né de son bracelet.

 

A la source du sable à l’ombre d’une dune

Chaque souffle de vie approche avec rancune

Le risque de périr en cherchant le plaisir.

 

La nature est un temple où la moindre faiblesse

Fait reculer le temps sans qu’on puisse choisir

Entre un filet de sang et le besoin d’ivresse.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre @2015

 

 

 

 

 

 


Publié le 05/05/2025 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 08/05/2025
Le vivant et plus encore les insectes qui viennent à disparaître de façon très inquiétantes, est illustré comme étant un bijou d’une grande préciosité, protégé par les livre et habité par la foi. Mais tous les bijoux de la nature sont exposés dans une nature sans partage et souvent brute, pour ne pas dire sauvage, animé de l’instinct de survie. C’est ce que démontre avec beaucoup de justesse ton poème, et c’est aussi parce que tout est si fragile ne tenant qu’à un fil, que tout y est précieux. Merci Francis Etienne.
Publié le 23/05/2025
À propos du poème Instinct et foi — par David Pareÿt J’ai lu ce poème avec émotion. Il m’a touché par sa justesse, sa lumière discrète, son silence habité. Il y a dans ces vers une manière rare de dire l’essentiel sans bruit. Une beauté sobre, fragile, debout. Ce texte m’a rappelé ce que j’essaie, à ma manière, de faire dire à mon personnage, David-Moshé Pareÿt. Lui aussi vit avec une faille — une hémiplégie, une hypersensibilité, une quête de sens constante. Il avance avec prudence, comme on marche dans une synagogue. Et ce poème, justement, parle du corps et de l’âme comme d’un lieu sacré, vulnérable, offert. J’ai retrouvé, dans cette écriture, une foi sans dogme. Une attention fine aux choses qui échappent. Une parole lente, profonde, sans désir d’impressionner. Juste le désir de dire. Et c’est sans doute ce qui me touche le plus : ce lien entre la parole et l’éthique. Ce choix d’écrire comme on s’incline. Non pour expliquer. Mais pour accompagner. Merci pour ce texte. — David Pareÿt, auteur augmentée et essayiste
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