Juste un tueur

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Juste une béquille, une chimie pour masquer ce qu'il y a tout au fond, ce qui te fait vaciller. Juste une capsule que parfois tu oublies car ce n'est qu'une molécule. Juste une habitude qui inhibe, qui cache les variations de ton cœur. Juste un marqueur de cette bataille que tu ne parviens pas à effacer. Juste un secret mal gardé dont on ne parle pas par peur de se blesser. Juste un comprimé dans une boîte fermée, un tabou indélicat. Juste le doute d'effets jamais secondaires, de détraquer notre amour à petit flot. Juste une emprise dont tu ne te défais pas, une aide qui emprisonne. Juste une larme et je comprends ce que tu vis à l'intérieur. Encore une larme et je n'oublie pas qui est le tueur.


Publié le 26/10/2025 / 10 lectures
Commentaires
Publié le 27/10/2025
Le "secret mal gardé" m'évoque les non-dits qui sont destructeurs pour les liens humains, ils entraînent avec eux leur disparition. Si on se parle on peut découvrir beaucoup de choses, briser les jugements préconçus, les tabous. Si on ne le fait pas on reste seul avec ses peurs, ses lourds secrets et on s'enfonce inexorablement dans la souffrance. On casse l'amour dont on a tant rêvé, comme ton texte le dit bien. C'est dur de parler mais il ne faut pas perdre espoir et s'en donner les moyens. Un jour tout ce travail paiera.
Publié le 27/10/2025
J'essaye d'être lucide et de regarder en face la situation. Une forme d'acceptation. Je crois profondément que ce médicament sera bientôt un lointain souvenir. Il faut juste trouver le moment d'arrêter et de plonger dans l'inconnu.
Publié le 27/10/2025
Le commentaire de Lucie est important et j’ajoute à cela le « juste » qui minimise toute chose car il faut être fort à tout prix, dans une société qui s’endurcit de jour en jours…
Publié le 27/10/2025
Oui il y a cette notion de performance, de résilience quoi qu'il en coûte, de devoir quelquechose. Reconnaître sa faiblesse pour être plus humain et en accord avec soi-même. Recueillir la souffrance de l'autre.
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