Le long d’un chemin creux traversant le silence

Des arbres de métal affublés d’un ergot

Griffent les bords d’un lac qu’un étrange escargot

Lape comme un lapin la source de jouvence.

 

Quelques fleurs de blizzard en pleine putrescence

Tachent de leurs couleurs les yeux d’un mendigot

Que des filets de vin enroulent en fagot

Dans des fossés remplis par des cris de démence.

 

C’est le monde des morts où croupit toute chair

Lorsque la vie éteint du revers d’un éclair

Les espoirs cultivés par des siècles de joie.

 

Pourquoi chercher alors à travers les douleurs

Un regard apaisé qui soudain s’apitoie

Sur le sort étranger de notre âme en grands pleurs ?

 

Francis-Etienne Sicard Lundquist

Griffes d'orties @2014

 


Publié le 28/08/2025 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 29/08/2025
La dévastation des coeurs et des âmes, où la poésie ce meut épitaphe « Ci-gît l’espoir des hommes déchus »… des images incroyables comme ces arbres de métal qui offrent à la foudre de quoi se déchaîné ou cet escargot qui compense sa lenteur par plus de temps de vie, la découverte de mendigot… tout semble vain et sous le joug de la corruption, de la putréfaction, de la folie. Saisissant de noirceur. Impressionnant Francis-Etienne.
Publié le 01/09/2025
Merci Léo pour un nouveau commentaire si proche du texte ; voilà en effet un poème très sombre au travers duquel j'aime que l'on découvre la vanité et la perversion, parfois lâche, de nos vies ou du moins de celles que l'on observe autour de nous. Quelques-uns parmi nous sont capables d'inventer la cruauté comme luxe de vie, usant de leur puissance ou de leur pouvoir pour humilier et faire périr Jusqu'à la dernière trace du désespoir. L'observation du mal qui nous entoure nous permet de discerner entre le bien et le « non bien » Comme si le mal n'était pas une valeur ou du moins pas une réalité. On constate aujourd'hui en effet que beaucoup d'êtres humains perdre le sens de l'équilibre entre le cruel et l'humain. L'histoire nous a donné des exemples à combattre, des exemples à intégrer dans notre réflexion, des exemples dont l'oubli serait le début de la destruction d'une humanité que nous connaissons et qui lentement est érodée par notre nonchalance une autre absence de vigilance. Le poète est aussi un gardien de notre société dont nous avons construit depuis des siècles les moindres détails et que nous entretenons comme l'humus de notre humanité. Entre le bien et ce qu'il croit être le mal. Merci Léo encore de tout coeur, avec toute mon admiration pour ton travail et toutes mon amitié. Francis-Etienne. Il tricote du vent à ses aiguilles d’or Et tisse du soleil comme un bruit de trésor.
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