La connexion - Témoignage clinique d’un Phénomène d’Hyper-Empathie Somatique

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La connexion ,  Témoignage clinique d’un phénomène d’hyper-empathie somatique

 

En 2016, j’ai vécu un épisode physiologique et psychique que je n’arrive toujours pas complètement à expliquer.

Je le raconte ici de manière brute, factuelle, presque clinique, parce que c’est réellement ce qui s’est produit, sans aucun effet dramatique.

 

Juillet 2016 – Le début des symptômes

 

Les premières douleurs apparaissent en juillet.

Elles ne correspondent à aucun schéma digestif :

    •    pas de diarrhée,

    •    pas de crampes intestinales,

    •    pas d’aigreur d’estomac,

    •    pas de troubles alimentaires.

 

Ce sont des sensations « internes », profondes, comme des tensions mécaniques qui se déplacent.

 

Lorsque je m’allonge, j’observe parfois mon abdomen qui bouge par à-coups, comme si des impulsions internes le faisaient sursauter d’un côté puis de l’autre.

Aucun gaz, aucun spasme digestif : quelque chose d’autre.

 

Je consulte un médecin. Examen clinique normal.

Aucune anomalie à la palpation.

On ne trouve rien.

 

 

Les semaines suivantes, Intensification et brûlures

 

Les sensations deviennent progressivement brûlantes, au point qu’un simple tee-shirt sur la peau m’est insupportable.

La peau du ventre semble hypersensibilisée, comme si elle avait été « chauffée » de l’intérieur.

 

Je me rends aux urgences.

Aucune anomalie détectée.

Pas de fièvre.

Pas d’inflammation.

Pas de signe d’affection abdominale.

 

L’incompréhension augmente.

 

Séance chez un magnétiseur, Perte de conscience prolongée

 

Un lundi matin, à 11h30, je me rends chez un magnétiseur.

Il utilise un pendule au-dessus de moi puis place ses deux mains sous ma tête, paumes vers mon crâne.

 

À ce moment-là, une chaleur très intense se diffuse dans tout mon corps.

Je bascule dans un état de transe profonde.

Une déconnexion totale.

 

Je perds la notion du temps.

 

Je me « réveille » et je lui dis :

— Ça fait bien une demi-heure, non ?

Il me répond :

— Il est 14 heures.

 

Deux heures et demie se sont écoulées.

Je n’ai aucun souvenir.

Il me dit que j’ai beaucoup bougé, gesticulé, que mes bras et mes jambes se levaient, que j’étais « en transe active ».

Je suis sous le choc.

Je paie les 45 euros et je repars chez moi, avec un sentiment d’inquiétante étrangeté.

 

Les douleurs, elles, ne cessent pas.

 

Octobre 2016 – La nuit de l’accouchement

 

C’est en octobre que tout bascule.

 

La nuit de la naissance de Lewis, que j’apprendrai seulement le lendemain, je suis allongé sur un canapé.

Soudain, je suis pris de douleurs abdominales violentes, rythmiques, progressives.

Exactement comme des contractions.

 

Je me plie en deux, je pousse malgré moi, comme si quelque chose devait sortir.

Les douleurs deviennent expulsives.

 

Je ressens alors, entre mes cuisses, une sensation nette :

comme si un objet ou une masse traversait l’espace périnéal.

 

La douleur est si précise que je me redresse en sursaut.

Puis tout s’arrête, d’un coup.

 

Le lendemain matin, j’apprends que Lewis est né dans la nuit. Lewis est le fils de mon neveu et sa copine Erika. 

Et moi, dans la zone interne de mes cuisses, jusqu’au pubis, j’ai une douleur résiduelle vive, comme après un passage forcé.

 

C’est le premier moment où l’idée d’une correspondance me traverse.

 

Les douleurs mammaires, dès le lendemain de la naissance jusqu’en janvier 2017

 

Dés le lendemain de la naissance de Lewis , une nouvelle phase commence.

Des douleurs apparaissent dans ma poitrine, au niveau du torse, diffuses mais fulgurantes, comme des tensions internes, presque lactées.

Je suis obligé d’appuyer mes biceps contre ma poitrine  pour tenter de diminuer la douleur. Puis prise d’antalgiques, beaucoup et toutes sortes. 

Mon médecin ne trouve rien d’anormal 

 

Ces douleurs durent des semaines.

Tous les jours.

Sans exception et 24 sur 24. Je suis épuisé. Je prends des somnifères pour dormir. 

 

Je vois un médecin :

aucune anomalie cardiaque, musculaire ou pulmonaire.

 

Révélation familiale – Décembre 2016

 

En décembre, je me rends dans ma famille pour voir le bébé.

En montant chez eux, une caissière d’autoroute me dit :

— Vous avez l’air très fatigué… vous êtes sûr que ça va ?

— Ah bon j’ai l’air fatigué ? Elle me répond 

— L’horreur ! (Que je n’oublierai jamais )  

 

Et Dieu que je suis fatigué, c’est incroyable et toujours sous antalgiques. 

 

Arrivé chez mon neveu, il me demande :

— Pourquoi tu te tiens comme ça ?

Je réponds :

— Parce que j’ai très mal à la poitrine.

 

Il dit alors la phrase qui change tout :

— On dirait Érika.

— Pourquoi ?

— Elle a des engorgements mammaires à cause de l’allaitement. Elle a énormément de lait, elle souffre beaucoup.

 

Je reste immobile.

 

Tout devient limpide :

    •    j’ai senti son accouchement,

    •    et maintenant je sens ses engorgements mammaires.

 

Quand j’en parle à Érika, elle me dit :

— Mais c’est fou… on dirait qu’on est connectés. Tu as tout ressenti…

 

C’est exactement ce que je ressens.

 

Tentative de coupure – Janvier 2017

 

Le magnétiseur me dit qu’il ne peut  pas interrompre la connexion, seulement « renvoyer à la terre ».

Je tente sa technique : chaleur dans les paumes, geste vers le sol, formule répétée.

Aucun effet.

 

Les douleurs cessent exactement quand Érika arrête l’allaitement : fin janvier.

 

Je ne peux pas croire à une coïncidence. Et je ne sais pas quoi croire ! Ce que je viens de vivre une infirmière que je connais me dit que c’est une couvade mais généralement c’est le père de l’enfant qui la subit. 

 

 

2018 – Le phénomène recommence

 

En 2018, une brûlure interne apparaît sous ma cuisse droite, exactement comme en 2016.

Je reconnais la sensation immédiatement.

Je dis à mon mari en l’amenant à l’aéroport: 

 

—  Ça y est je sais, je suis sûr qu’Érika est enceinte.

 

J’écris à mon neveu, un message 

 

— Salut Stéphane, est-ce qu’Érika est enceinte ? 

Réponse dans la foulée 

— Oui.

 

Cette fois, j’utilise l’auto-hypnose pour bloquer la connexion.

Je m’y prends tôt.

Je coupe les sensations.

Je réussis.

 

Les réactions médicales

 

J’en parle ensuite à :

    •    une infirmière :

« Ça ressemble à une couvade. Une version extrême. Ça existe. »

    •    un kinésithérapeute :

« Certains hypersensibles somatisent les événements d’autres personnes. Rare, mais réel. »

    •    un autre praticien :

« Hyper-empathie somatique. Votre système nerveux imite celui d’autrui. »

 

Ces confirmations m’ont soulagé :

je n’étais pas fou.

Juste extrêmement réceptif.

Trop réceptif.

 

 

Conclusion clinique

 

Je suis convaincu aujourd’hui que j’ai vécu un épisode d’hyper-empathie somatique aiguë, un phénomène rare où le corps reproduit les douleurs, les flux hormonaux et les tensions d’une personne émotionnellement proche. (Pourtant je ne l’avais vu que 3 ou 4 fois, mais je suis très proche de mon neveu) 

 

Ce n’était pas symbolique.

Ce n’était pas imaginaire.

C’était physiologique.

Incarné.

Synchronisé.

 

Je n’avais jamais souffert si fort pour quelque chose qui ne m’appartenait pas.

 

Et c’est cette histoire-là, aussi invraisemblable que réelle, que je déposerai toujours comme témoignage :

la douleur d’un autre qui a pris sa place dans mon propre corps.


Publié le 14/12/2025 / 9 lectures
Commentaires
Publié le 14/12/2025
C’est encore une incroyable narration digne d’un film de science-fiction si ce n’est que les faits sont tellement troublants qu’ils ancrent au moins un pied du côté du réel. C’est très interessant d’avoir mis en toute fin trois points de vue différents qui se sont accordés pour prendre au sérieux cette expérience troublante et formuler des hypothèses qui semblent plausibles. Merci de ce nouveau partage Michel.
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