La lettre oubliée

PARTAGER

Dans un livre au dos fendu, sous la caresse du temps,

Dormait une lettre, frêle papillon d’antan.

Ses bords s’effilochaient comme des ailes brûlées,

Et l’encre, en filigrane, pleurait ses mots fanés.

 

Un parfum de violette, prisonnier du papier,

S’échappait en secret, timide, effleuré.

Chaque pli racontait un souffle, une étreinte,

Un serment murmuré, une promesse éteinte.

 

Les lettres dansaient, pâles lucioles d’encre,

Sur la page froissée, comme un ciel à repeindre.

Un prénom s’y cachait, blessure et douceur,

Un écho suspendu dans la poussière du cœur.

 

Le vent, curieux, tourna la page du passé,

Soulevant les soupirs d’un amour effacé.

Et la lettre, frémissant sous le soir apaisé,

S’endormit à nouveau, gardienne du secret.

 

Alors le livre se referma, discret,

Sur ce cœur de papier, ce secret imparfait.

Et dans le calme doré d’un instant marin,

La lettre s’effaça… comme un rêve lointain.


Publié le 07/12/2025 / 16 lectures
Commentaires
Publié le 07/12/2025
Il est vraiment magnifique ton poème, ces mots voyageurs aux ailes empruntes de délicatesse. C’est doux et puissant à la fois, comme peut l’être l’oubli. Un poème sensuel et odorant qui fait frémir murmure et promesse. Et il y a le mystère d’un prénom qui s’estompe, avec lui une histoire dont seuls les humains ont le secret entre blessure et douceur comme tu le dis avec tant de sensibilité. Merci Mary pour cet enchantement dominical.
Publié le 07/12/2025
🙏Merci Léo, si ton cœur a voyagé un peu à travers mes mots, alors ma mission est accomplie.
Connectez-vous pour répondre