J’étais en train de rêver éveillé.
Et dans ma tête, ça courait dans tous les sens, des mots, des phrases, des musiques, comme une petite fourmilière qui ne s’arrête jamais.
Il y a des violons qui se répondent, des mélodies qui se glissent entre deux pensées, des chansons qui passent, des poèmes qui se réveillent, des livres qui veulent dire bonjour.
J’aimerais que tout ça sorte un instant, et vienne se poser devant moi, tranquillement.
Les violons, les clarinettes, les hautbois, la harpe, les cimbales, les tambours…
Toute la bande !
Un orchestre entier qui s’installe, comme si on allait jouer juste pour moi.
Le premier violon donnerait le la, le chef d’orchestre arriverait et je l’applaudirais tout seul comme un gamin qui voit quelque chose de trop beau pour lui.
Les chanteuses, les chanteurs, tout ce petit monde ferait son spectacle, un truc inoubliable, rien que pour moi.
Et puis, quand tout sera joué, je les rangerai doucement, là-haut, bien au chaud, dans ma mémoire qui déborde mais qui aime ça.
