Il flotte au bout de l’ombre un parfum d’abricot
Et dans le reflet brun d’une boucle d’écaille
C’est un fruit défendu cueilli sur la rocaille
Qui brûle à son poison les lèvres d’un boscot.
La bouche d’une enfant rouge coquelicot
Croque la chair du vent dans un bruit de broussaille
Griffant d’un doux frisson un ange qui tressaille
Sous un baldaquin d’or doublé de calicot.
Un cerf-volant se noue aux branches de l’ivoire
Qui perle de la nuit où s’épuise l’histoire
D’une vague en voyage au pays du coton.
Pas à pas cependant un soldat de la garde
Remonte vers le roi et comme un hanneton
Perce son beau regard d’une humeur babillarde.