Mort un dimanche de pluie
Il y a des jours où tout semble être la fin.
Des jours où la fin serait même la bienvenue.
Et pourtant, la vie est belle.
Alors, d’où vient cette étrange sensation
que la fin est proche ?
Est-ce la lassitude de ces temps modernes
où plus rien n’est vrai ?
Tout est artificiel.
Les relations humaines ne tiennent plus debout.
Le chacun pour soi a tout emporté.
L’empathie, la compassion ?
Balayées.
Jetées à la poubelle de l’hypocrisie.
Le vrai n’existe plus.
Nous marchons comme des ombres, sans but.
La sérénité, l’amour, la fraternité… tous ces chemins se sont perdus
Alors nous errons.
Mais pour aller où ?
Même l’amitié s’effrite, rongée par la jalousie
et le rythme insensé de nos vies.
Les gens s’irritent,
ne pensent plus,
courent dans toutes les directions
comme dans un labyrinthe sans sortie.
La folie nous guette.
Nous n’avons plus de repères.
Nous sommes livrés à nous-mêmes,
comme des zombies.
Nous ne savons plus écouter.
Nous ne savons plus nous mettre à la place de l’autre.
Chacun pour soi.
Et surtout, chacun croit qu’il a raison.
Quand chacun campe sur ses positions,
plus rien n’est possible.
Tout devient confrontation.
Tout est prétexte à dispute.
Si en tant que communauté
Nous nous enfermons,
Nous nous détesterons,
Nous glisserons doucement
vers un état suicidaire.
Si nous n’écoutons plus l’autre,
si nous n’écoutons que nous-mêmes,
que reste-t-il ?
Si la communication meurt,
à quoi bon vivre ensemble ?
Que faut-il faire ?
Y a-t-il encore une solution ?
Ou sommes-nous arrivés au bout
de l’humanité ?
Je ne vois pas de réponse simple.
Les repères s’effondrent.
La violence éclate partout.
Et comment l’arrêter
si personne ne réfléchit,
si personne ne dit “Stop, ça suffit” ?
Comment allons-nous nous sauver
de nous-mêmes ?
Qui aura encore la force
de faire comprendre au monde entier
que nous ne sommes plus sur le bon chemin ?
Nous marchons vers la guerre.
Vers l’extinction.
Si nous cessons d’apprendre,
si nous cessons d’aimer,
alors nous ne serons plus que des bêtes.
Mais même les bêtes savent s’aimer.
Les humains, eux,
semblent avoir perdu la tendresse,
le regard,
la main qui prend soin.
Alors je pose cette question, simplement :
où allons-nous ?
Un dimanche de pluie,
regarderons-nous le monde couler sous nos larmes ?
Filmerons-nous, immobiles, le dernier souffle du bateau Prospérité ?
Et nos regards, vides, chercheront-ils encore un coupable ?
Ou bien…
comme au matin d’une guerre finie,
les survivants se reconnaîtront,
et redeviendront, enfin,
un seul peuple debout.