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L’encre forge à sa peau des rides de mercure

Que les mots sans raison vident de leur tison

Comme si par hasard le froid d’une prison

Envahissait le sang d’une large gerçure.

 

Le papier délavé par l’or du cyanure

Fond sa pâte de bois dans un trou de blason

Et traverse le temps en pleine fenaison

Dépourvu de ce bruit qui règle la césure.

 

Pour écrire un ouvrage et toucher le cercueil

Où s’endort la marée aux lèvres d’un écueil

Il faut tisser des mâts ficelés par du sable.

 

Seul le maître connaît la route du destin

Qui traverse le port et ses branches de fable

Pour sauver de la mort un prince clandestin.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Braises de glaises @2015

 


Publié le 16/08/2024 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 17/08/2024
La trace du temps et des blessures pris le gel de la stagnation et de la mort. Que reste t-il du vivant, de l’envie, de la quête ? Difficile à dire. Et si sauver une seule personne pouvait nous sauver tous ? Bien des questions dans ton poème énigmatique qui inspire l’incertitude en toute chose. De quoi se faire face et se sonder encore pour obtenir des bribes de réponses. Merci pour ce nouveau partage intense très cher Francis Etienne. Je vois que de très nombreux poèmes sont de 2015 mais je suppose que c’est lié à la date de parution du recueil « Braises de glaises », est-ce bien le cas ?
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