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Il brûle en chaque cœur une larme de braise

Qui roule de nos yeux vers un vieil abreuvoir

Autour d’un trait de lune affublé d’un bavoir

Que l’on noue au collet comme l’or d’une fraise.

 

La main creuse une terre à grands coups de cymaise

Et soulève le vent par peur de décevoir

L’ombre d’un beau passant qui monnaie un savoir

Sous le manteau de chair d’une bouche si niaise.

 

Palabre de mots vains et sourire de roi

Le temps use ses dents contre un sombre beffroi

Dont le tocsin ravit au monde son mirage.

 

Des fils de cristal pur et le parfum nacré

D’un papillon portant un éventail sacré

Touchent alors celui qui connaît le naufrage.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist @2024

 


Publié le 19/05/2024 / 6 lectures
Commentaires
Publié le 21/05/2024
J’ai énormément aimé ton début : “ Il brûle en chaque cœur une larme de braise Qui roule de nos yeux vers un vieil abreuvoir“ L’honneur est la dernière richesse du pauvre” écrivait Camus et ta poésie le refuge du juste très cher Francis Etienne. Mais à la toute fin, c’est le temps qui mets tout le monde sur un même pieds d’égalité. A notre regrettée humanité (ou ce qu’il en restait.
Publié le 26/05/2024
Cher Léo, encore une fois merci pour cette profonde réflexion autour de ce poème, dans lequel tu qualifies ma poésie de « refuge du juste » et cela me touche beaucoup. On s'imagine toujours que la poésie est détachée de la morale, et étrangement on la rapproche de la beauté et de l'art. Mais la poésie fait partie de notre vie et conséquemment de notre divinité. Ainsi elle porte en elle, ce que Platon déjà affirmait avec beaucoup de clarté, non seulement la vérité, la beauté, mais encore le juste. Toute forme de création doit contenir ces trois qualités pour faire partie de notre humanité. On confond souvent morale et moralité, l'une étend une règle et l'autre une pratique. Les fables de La Fontaine se terminent toutes par une morale, éternelle, dont nous pouvons encore aujourd'hui nous instruire. Or la morale est le rempart de la pauvreté. Tous les saints en ont fait une règle de vie, à partir de laquelle ils ont construit leur propre sainteté comme un culte rendu à Dieu, précisément par la morale et comme tu le remarques avec beaucoup de justesse, le temps, qui inscrit la mort dans nos vies, nous rend tous égaux et surtout tous pauvres par essence. Voilà cher Léo où m'entraîne ta très subtile remarque autour de ces quelques lignes ! Merci encore Léo. Cordialement, F. Étienne. La rumeur d'un soleil qui habille l'automne Travers l'univers jusque dans Babylone..
Publié le 26/05/2024
J'aime toujours autant.
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