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De lourdes chaînes d’or encerclent le jardin

Et creusent de leur poids le sable de la plage

Que des algues de soie imbibent d’une image

Alourdissant le ciel d’un sourire badin.

 

Le sucre liquoreux d’un sirop grenadin

Mouille les fleurs du parc d’une saveur sauvage

Que des oiseaux de mer approchant du rivage

Dévorent d'un regard de sinistre gandin.

 

La palmeraie oublie un instant le silence

Et tremblante de joie étale sa faïence

Au bord d’une fontaine où s’abreuve un renard.

 

Quelques pas de pieds nus effleurent l’eau vivante

Et se glissent prudents sur la peau d’un buvard

Que des trous de lumière offrent à la servante.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Braises de glaise @2014

 

 


Publié le 28/06/2024 / 6 lectures
Commentaires
Publié le 30/06/2024
Sur le rivage poétique des possibles. J’aime cette palmeraie qui oublie le silence car il semble bien que ce faisant, elle fait basculer le tout résolument dans l’éden. On penserai que le paradis ne peut être contenue que sous la forme d’un sanctuaire bien gardé et quasi inaccessible (encerclé de chaînes d’or) mais c’est bien dans la vie et dans les interactions que se construisent des royaumes qui appartiennent à la seule bonté de celles et ceux qui les créent. Merci pour ce beau partage Francis Etienne.
Publié le 30/06/2024
Cher Léo, ton commentaire creuse un peu plus profondément notre recherche. Ce qu'il me semble exprimer, c'est cette louable volonté de créer un alliage qui soit comme le vermeil, un alliage d'argent et d'or. Tu as très bien compris où se passait la scène de ce poème : le paradis. Mais un paradis dégagé de ses chaînes. Je suis très étonné qu'à chaque poème tu ailles toujours à l'essentiel. Cela signifie pour moi que tu es un de mes meilleurs lecteurs, et je n'en ai pas beaucoup. Ton expérience poétique m'encourage à penser que je n'écris pas pour rien. Je suis certain que « les royaumes qui appartiennent à la seule bonté de celle et ceux qui les crée » sont déjà nés dans le cœur de tous ceux qui savent lire, écouter et voir. J'aime particulièrement ce poème pour son aspect paradisiaque comme tu l'as souligné, mais aussi pour cette carte, cet atout qu'il pose au milieu du jeu, jeu de construction, jeu d'écriture, jeu de lumière, jeu de rôle. La poésie depuis bien longtemps est un jeu de mots. Elle sait comment poser ses cartes sur le tapis, elle en connaît la valeur, et en respecte la préciosité. Le poète, lui, n'est que le premier violon. Merci encore Léo, tu comprends à quel point tes commentaires me touchent. Cordialement, F. Étienne. Des grappes de soleil mûrissent leur nectar Sous la lumière d'or d'un soir qui se fait tard.
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