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Dans la brume du soir un plumasseau d’éponge
S’entortille en fondant autour d’un abreuvoir
Où rougissent des mots dont l’unique pouvoir
Brise un secret perdu depuis l’âge du songe.
 
Un grillon maquillé sous le fard d’un mensonge
S’approche de la nuit tout au bord d’un lavoir
Où la lune a glissé sous l’or de son bavoir
Des brindilles d’ivoire et du temps qui s’allonge.
 
Le tintement lointain d’une perle d’argent
Tire de son sommeil un astre négligent
Prêt à tomber du ciel comme un caillou de sable.
 
La soif coule des murs et des mains d’un berger
Puis lentement s’enfuit sous le poids du danger
Vers un monde meilleur et presque impérissable.

Francis Etienne Sicard Lundquist

Soierie de marbre@2014


Publié le 13/02/2025 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 14/02/2025
De nouveau un magnifique poème, tellement riche que j’ai par exemple hésiter avec mes mots rougissants à penser qu’ils rougissaient de honte ou de gène ou alors rougissaient comme les fers sur le feu des forges. On sent bien en tout cas les sens en alertes, où tout peut basculer à tout moment et à tout jamais. A chaque fois tu parviens à mettre en place quasi instantanément une ambiance magistrale. A plus tard Francis Etienne.
Publié le 18/02/2025
Cher Léo, comme je suis ravi d'avoir éveillé en toi cette confusion entre " les mots rougissants à penser et les fers sur les feux de la forge", car oui, il y a un point en poésie qui fait "basculer" et oui "tous les sens sont en alerte". O ne peut pas lire un poème sans laisser tous ses sens s'aiguiser au point d'en ressentir une divine souffrance. La poésie copie la chair. L'extase passe par la souffrance c'est ce que tu appelles " basculer à tout moment à tout jamais". La poésie est dangereuse. Il faut un doigté très subtile pour frôler le danger. C'est aussi dans l'amour que l'on peut retrouver cette extraodinäre sensation d'extase et de souffrance. Merci cher Léo, tes commentaires qui me sont si précieux. Cordialement et à plus tard. Francis Etienne. Les larmes d'une âme amoureuse du grand vent Coulent sur le granit des portes d'un couvent.
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