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Regarde-moi

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Tu te coiffais la frange, jouais du coton-tige,

Que la femme est étrange en son corps callipyge,

Tu fardais tes paupières,

Et je te regardais peaufiner ta beauté

Appuyé que j'étais sur le mur d'à coté,

Oui, sur le mur en pierre.

 

Regarde-moi, regarde-moi

 

C'est en contre-plongée, un peu comme un tribun,

Que devant la psyché de la salle de bain

Tu mirais ton allure.

Mais le reflet faussé que tu voyais, alors

Que j'étais adossé devant le corridor,

Cachait ta chevelure.

 

Que tu te trouvas belle, je n'en suis pas si sûr,

Pourtant tu l'étais bel et bien je te l'assure,

Mais pas dans ce miroir...

Moi, je te contemplais et j'étais ton apôtre :

On aime son reflet dans le regard de l'autre

Sans s'en apercevoir.


Publié le 26/11/2024 / 23 lectures
Commentaires
Publié le 26/11/2024
C'est encore un magnifique texte et une très belle interprétation musicale que vous nous offrez en déployant comme d'habitude un talent extraordinaire. J'aime beaucoup votre conclusion « philosophique » et surtout votre position par rapport au miroir, dont nous sommes tous plus ou moins pris au piège. Merci encore pour ce moment partagé avec une illustration musicale de votre voix et sans aucun doute de votre doigté sur la guitare. Cordialement, Francis Étienne
Publié le 28/11/2024
Bonsoir, merci pour votre commentaire! Il me semble que cette conclusion me vient de la lecture d'un Gibran même si je n'arrive plus à mettre la main dessus.
Publié le 28/11/2024
Beaucoup de douceur et de contemplation dans tes paroles écrites avec beaucoup de générosité. Le miroir a une symbolique forte et se trouve être souvent un lieu de passage notamment lorsque l’on doute et que l’on semble questionner l’enveloppe charnelle pour mieux interpeller l’âme qui y loge. Ce qui est chouette dans ton texte, c’est ce regard décalé qui regarde directement, sans artifice, et sans objet transactionnel. Juste des yeux à l’être, de l’âme à l’âme… à plus tard Perthro.
Publié le 28/11/2024
Merci pour ce commentaire. La psyché porte en effet bien son nom. Il me semble qu'un peu de narcissisme ne nuit pas, surtout dans un monde où plaire aux autres devient la norme. Il serait de bon ton de déjà se plaire à soi-même...
Publié le 29/11/2024
Bonjour Perthro ! Ce texte est magnifique et très intéressant d'un point de vue philosophique. Se retrouver dans l'autre, qui plus est dans l'être aimé, rassure et resserre les liens. On le ressent avec la douceur qui se dégage de chaque ligne. L'identification est aussi une bonne manière de sociabiliser ou de renouer le lien avec l'autre quand il a été perdu. Je vous remercie, et au plaisir de vous lire une nouvelle fois !
Publié le 01/12/2024
Bonsoir, merci pour votre commentaire. C'est ma vision de l'amour : aimer son propre reflet dans le regard de l'autre. A condition bien sûr de s'aimer soi-même... Évidemment, ce n'est pas de moi mais j'aime beaucoup cette idée et je m'y retrouve volontier. Bien sûr, vous avez raison, c'est réducteur : cela peut s'appliquer à toute sociabilisation bien plus que le simple lien amoureux...
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