L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

En attachant la nuit aux branches de l’ivoire

Une étoile de sel chasse vers l’horizon

La lumière d’un jour sans aucune raison

Comme un chien échappé d’une paisible foire.

 

Les âmes des défunts errant au purgatoire

Tissent des bouts de sang tirés de l’oraison

Que murmurent en chœur des parfums de poison

S’évaporant d’un temps évadé d’un grimoire.

 

L’or le vent et l’étain fondent dans un creuset

Où déjà le soleil en prince déguisé

Croque les derniers mots d’un monde périssable.

 

Est-ce déjà aussi un signe du destin

Pour un peuple soumis à la loi d’une table

Qu’un pan de mur jauni sépare du festin ?

 

 Francis Etienne Sicard Lundquist ©2023


Publié le 30/04/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 01/05/2024
J'ai toujours pensé que la poésie avait une vertue alchimique. Cette capacité à transformer le plomb en or, les mots en art, la tristesse en une larme d'espoir qui roule et dévale le flanc de notre dignité retrouvée... il n'y a que la poésie qui sache pardonner à notre condition humaine, qui sache toujours nous raccrocher à un fond de beauté, nous confier que peut-être...
Publié le 01/05/2024
Cher Léo, ...et oui peut-être. Merci pour une vue si pénétrante sur ce texte. Toute la quête de la poésie repose en effet sur un acte de foi et sur le doute, sa splendeur sur les les mots et leurs miroirs. L'alchimie des mots et des voyelles. La poésie est redemptive et charitable, elle nous panse les plaies depuis toujours, les comptines de notre enfance sont les doudous de nos âmes. Quelques fois la poésie nous pousse dans le fossé juste pour venir se rouler dans l'herbe avec nous. La poésie est une grande amoureuse. Bonsoir, Téo, et merci. Cordialement, F.Etienne Une voile de lin flottant sur l'océan Annonce le soleil renaissant du néant.
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