Des parcelles d’étoile éparpillent de l’ombre

Sur les feuilles d’argent d’un olivier en fleur

Que la nuit a nourri d’un sourire enjôleur

Dessiné comme un cœur sur une peau très sombre.

 

Chaque pas du silence approche sans encombre

Une heure dispersée au bord d’une couleur

Dont la glace fondante éblouit la pâleur

D’un visage inconnu masqué sous l’or d’un nombre.

 

De la plage de sable aux rochers de la mer

Une femme aux pieds nus boit le venin amer

D’une vague attachée aux songes de la reine.

 

Et pour clore un destin qui traverse un miroir

Un ange en cire blanche entrouvre ce tiroir

Où se glissent ces vers à la saveur sereine.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Braises de glaise @2014


Publié le 29/06/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 30/06/2024
Le titre très évocateur porte très bien ce poème qui semble bien destituer un sacre qui touche à sa fin. On perçoit l’agitation et l’inéluctabilité d’une destinée, mais l’on se rassure en se disant que tout est cyclique et que le faste et la grandeur surviendront à nouveau, après le songe d’un ange qui rallumera de sa flamme la poésie endormie dans un si précieux tiroir. Merci Francis Etienne.
Publié le 01/07/2024
Cher Léo, tu me donnes une magnifique description de l'ambiance de ce poème. Tu en as compris tout le sens dont tu donnes un commentaire qui me touche beaucoup.. «L'inuctabilité d'une destinée » conduit au centre du désir, car ,tous ,ne désirons-nous pas tout ce qui est inévitable ? Ainsi pourrait-on définir la beauté comme l'imaged'un paradis terrestre ou céleste qui étant « cyclique », c'est-à-dire changeant de couleur comme un caméléon, nous offrirait la possibilité de choisir. Or la beauté de la poésie, comme tu le remarques fort bien, est éternelle et infinie, elle est donc le vrai, et selon ma théorie le beau. Je ne crois pas que l'on puisse anéantir la poésie dans la création. J'entends par création le monde créé. Elle est consubstantielle à la création c'est pourquoi nous y sommes sensibles, entre autres. Voilà une explication un peu légère peut-être, je m'en excuse pourtant. Merci cher Léo, ce soir exceptionnellement je t'offre un tout petit morceau de prose. Bonne soirée, Léo. Cordialement, F. Étienne. C'est au milieu d'un bois qu'un rayon de lumière s'éloigna du soleil, pris dans de la broussaille, cette fourrure d'or, sur laquelle s'endorment tous les fruits de l'automne. S'ébrouant de sa mousse, il toucha une fougère qui gardait ses moutons. Effrayée, elle en perdit son souffle, sa coiffe et sa mèche si blonde. (À suivre)
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