Par-delà la mémoire où se plonge un instant

Chaque frisson du jour couvre de sa lumière

Le moindre souvenir qu’une aube printanière

Sauve de la laideur d’un mensonge inconstant.

 

Des bruits d’éternité dans un éclair distant

Courent comme des rats aux crêtes d’une ornière

Qui traverse les champs dont la rude poussière

Efface des couleurs d’un reflet attristant.

 

Des vasques en papier épongent à leur encre

Une rivière éteinte aux premiers crocs d’une ancre

Jetée à bras le corps à la face d’un dé.

 

Ce sont des plis sans fin et des taches de cendre

Qui plus tard trancheront le cordon torsadé

Dont tout le monde a su si sagement s’éprendre.   

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Griffes d'orties @2014


Publié le 08/09/2025 / 6 lectures
Commentaires
Publié le 11/09/2025
J’ai ressenti toute la force d’une lutte pour préserver les lumières salvatrices avant que la force du coup du sort n’emporte tout sur son passage… l’intrusion du bruit dans le second quatrain semble annonciatrice du déclin à venir, dont les cendres que je n’ai pu m’empêcher de penser au prophétique « poussière, tu redeviendras poussière » qui n’est autre qu’inéluctable. Mais comme l’on dit ce n’est pas la finalité qui compte, mais le chemin parcouru et ses apprentissages. A plus tard Francis-Etienne.
Publié le 28/09/2025
Merci Léo pour ce commentaire auquel je n'ai pas répondu à temps. Je suis très touché par ta lecture et surtout par les pistes sur lesquelles tu invites le lecteur à te suivre. Ta perception du mouvement et ta remarque sur le deuxième quatrain sont très juste. Il y en effet, presque comme toujours, une dimension biblique qu'il rare que l'on remarque. Et toi tu l'a fait. Merci encore de tout cœur, à plus tard, Francis-Etienne. Posé sur un caillou d'ardoise un gai frelon Entonne un air de danse avec son violon.
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