Aux pétales d’un cierge ourlé de galuchat

Pendent des cris de vent humant sur la banquise

De précieux parfums dont la foudre se brise

Sur des pics de cristal comme un triste crachat.

 

La rumeur de la pluie à son poids de rachat

Bourdonne autour des mains qui lissent à leur guise

Des plumes de couleur éveillant la surprise

Au bout d’un pas mêlé d’une fleur d’entrechat.

 

L’air alourdi d’une algue à quelques doigts du large

Dérive infiniment le long d’un pan de marge

Que l’encre du destin marque de son stylet.

 

Par peur d’oublier l’ombre où va naître le doute

Une femme alors glisse avec son chapelet

Dans un tas de charbon envahissant la soute.

 

Francis-Etienne Sicard Lundquist

Griffes d'orties @2014


Publié le 23/08/2025 / 6 lectures
Commentaires
Publié le 23/08/2025
Entre la lumière sacrée et la noirceur du dernier tercet qui absorbe jusque l’humain… il y a tout au long de ton poème une menace qui plane, dans le premier quatrain autour des éléments et dans le second le poids d’une ambiance qui va errer dans le premier tercet… c’est ce déplacement de la menace jusqu’à l’obscurité finale que je trouve brillamment mené. Merci Francis-Etienne.
Publié le 24/08/2025
Cher ami Léo, encore un commentaire qui me ravit tant ta sensibilité à l’écriture est grande. Ce texte est encore né de la veine sombre de ma plume. On ne peut pas mentir quand on écrit avec le cœur. Les coins sombres de l’âme parfois glissent au-devant de notre regard pour l’imprégner des images que notre pudeur cache au fond de nos regards. Je suis persuadé que la poésie se doit de tout montrer et d’enrôler le lecteur dans une démarche de contemplation forcée. On ne choisit l’extrême fluidité de l’expression que permet la composition d’un sonnet que pour contempler la lumière. Le poète se doit de pendre et dépeindre le monde tel qu’il le voit et le ressent. Tout n’est qu’une image de la réalité et si cette image est cruelle, c’est que la réalité qu’elle reflète est cruelle, et si cette image est belle, c’est que la réalité dont elle est issue est belle. L’ombre, comme dans les tableaux du Caravage, est nécessaire à la couleur et surtout à la création de l’image en entier. Merci Léo, tes mots sou mes textes sont de précieuses perles de l’esprit, de ton esprit si vif. A très bientôt, ou plutôt à plus tard. Francis-Etienne. Des vasques de safran où repose un soupir offrent un gouffre d’or où l’art vient se tapir.
Connectez-vous pour répondre