L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

 

Enveloppant la nuit d’un parfum d’aubépine

L’ange à son souffle d’or pousse un fruit de coton

Vers l’horizon drapé dans un creux de feston

Comme du sucre d’orge à la fleur de glycine.

 

Des vitraux chatoyant dans de la nougatine

Cachent le cœur tremblant d’un pauvre mirliton

Qu’ils croquent en jouant avec un gros chaton

Pris dans une pelote au rouge alabandine.

 

Des pierres de couleur ornent tous les palmiers

D’un éclat de sommeil et de mille ramiers

Qui chuchotent des mots comme une friandise.  

 

Et lorsque tout s’éteint dans un bruit de ruisseau

Les tous premiers soupirs d’une jeune marquise

Se fondent au sous-bois où résonne un asseau.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Braises de glaise@2015


Publié le 24/09/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 25/09/2024
Un poème sucré dont les vers pourraient bâtir l'univers tout entier. Strophe après strophe on gravit l'échelle qui mène aux nuages, au carrefour des anges qui chevaucheront ta plume au triple galops de l'imaginaire. Heureux ceux qui savent déserter l'ennui pour créer de tels mondes.
Publié le 26/09/2024
Cher Léo, merci beaucoup pour ton commentaire qui encense ce texte. La poésie, et en particulier cette forme si rigide qu'est le sonnet, travaille la fragilité, la fugacité, la transparence, et l'impalpable, grâce à l'imagerie qu'elle fait naître dans l'esprit des lecteurs. Et c'est certainement par la contrainte du sonnet qu'on arrive à exprimer des notions aussi difficiles à illustrer que celles dont nous recherchons inlassablement la réconfortante beauté. J'ai rarement, dans mon écriture en général, reproduit la réalité telle qu'un photographe ou un peintre paysagiste pourrait le faire. Ce qui m'intéresse c'est le rapprochement, des sensations et des images par le biais de la poésie. Il est beaucoup plus difficile de décrire un souvenir, que de décrire les sensations universelles, que chacun d'entre nous peut percevoir, par des mots qui vont toucher nos sens beaucoup plus directement en lien avec ce souvenir. Notre vocabulaire est beaucoup trop pauvre pour exprimer ce que nous avons vécu, dont nous gardons le souvenir précieusement. Pour parler des vagues de la mer, dans lesquelles nous nous sommes baignés, il faut savoir mêler du sel à l'écume du bruit, et laisser glisser entre nos doigts le sable liquide avec lequel nous jouions à construire des châteaux de sable. L'imagerie de la poésie et ce que la mélodie est à la musique, et le poème est ce qu'est une symphonie est à notre oreille. Merci encore Léo pour ouvrir en moi cette conscience de l'écriture. À tout de suite, cordialement, F. Étienne. Qui roule dans la neige une âme de serpent brode sur le manège un duché d'un arpent
Connectez-vous pour répondre