L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture

Dans un tiroir ganté de velours cramoisi

Un ruisseau de brillants sertis d’or et d’argile

Renaissant de la nuit comme sous un strigile

Enroule le soleil autour d’un mot choisi.

 

Quelques gouttes de lune à l’odeur de moisi

Ruissellent sur la peau d’une branche fragile

Suspendue au hasard d’un papier d’évangile

D’où coule éperdument un sourire transi.

 

Le lac pétrifié d’un silence de sable

Envahit tous les sens d’une ombre périssable

Que le vent de la mer pousse vers le matin.

 

Puis des vagues de soufre au ventre de sardine

Terrassent de leur sel la splendeur smaragdine

D’une grotte de flots où s’entasse un butin.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist

Braises de glaise @2015


Publié le 12/09/2024 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 13/09/2024
Ce que j'aime énormément dans ton poème c'est toute la force des images et la puissance de la poésie pour créer ce seuil qui rend éphémère chaque chose. La moisissure s'impose comme la beauté des fleurs s'estompent à la mesure qu'elles se fanent. On ne pense jamais assez à ce qui ne sera plus lorsque l'on contemple, on devrait tout regarder et apprécier, vivre même, comme si c'était la dernière fois que nous le ferons. Merci Francis d'avoir éveillé en moi cette pensée.
Publié le 13/09/2024
Cher Léo c'est un grand plaisir pour moi d'avoir éveillé en toi cette pensée, et c'est souvent au contact d'un texte, d'un mot, ou d'un livre, que notre pensée s'ouvre comme si une goutte d'eau avait arrosé un bouton de rose et que l'éclosion était immédiate. En effet la fluidité du temps et son irréversible cours nous contraint, mais avec un grand plaisir, à vivre dans l'instant, la réalité de notre vie. J'ai souvent fait un travail sur la mémoire, et j'en ai souvent rapporté dans mes commentaires, les différences facettes, mais la mémoire n'est qu'un carnet de notes sur lequel nous écrivons l'instant. Il est absolument nécessaire de voir dans la beauté des choses de la vie leur dissolution parfois lentes parfois presque instantanées. Un des éléments capital de mon écriture reste bien celui du sable qui traduit sensuellement l'instant. Je l'utilise de façon répétitive dans tous les textes. Le sable élément le plus fluide de la terre qui reste un minéral et par conséquent l'élément le plus dur de la terre. Ce qui m'a amené à penser que l'instant présent est une fraction de l'éternité, que nous pouvons toucher. Or la fluidité du sable, comme celle de l'eau, ou du temps, est la source d'un plaisir que notre mémoire ne peut pas reproduire. La complexité du rapport entre l'instant et l'éternité fait naître en nous cette immense nostalgie devant « la beauté des fleurs (qui) s'estompent à la mesure qu'elles se fanent. » Mon travail d'écrivain consiste bien à disséquer cette notion et à la transmettre. Merci encore Léo c'est encore très beau partage. À plus tard F. Étienne. Le ressac d'une vague alourdi par du sable Hante mon cœur blessé par un mot périssable.
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