Quand fleurira la mer au bout de la banquise

Des roches de saphir fondront dans l’océan

Comme des trous de cuir qui teindront le néant

D’une perle de glace à la saveur exquise.  

 

La margelle du jour que l’or aura conquise

Flottera sur la berge où l’albatros géant

Viendra boire la neige aux pieds du mécréant

Qui le premier a su brûler de convoitise.

 

Des langues de brouillard lécheront le cristal

D’un reste de couleurs trempé dans du métal

Dont la rouille ouvrira chaque veine en silence.

 

Le monde s’éteindra comme un souffle de bruit

Laissant mourir le temps de toute vraisemblance

Sur un lit de ferraille enfoncé dans la nuit.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 

Soierie de marbre @2015

 


Publié le 22/04/2025 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 23/04/2025
J’y vois dans ton poème et mon ressenti une grande solitude de l’humain. Tout d’abord en désunion avec son environnement (ce que nous vivons d’ailleurs présentement avec la crise climatique) mais aussi dans le langage, comle la tour de Babel… et je trouve que « les langues de brouillard » est une image puissante pour l’illustrer. Et c’est cette solitude qui semble être annonciatrice d’une fin incontrôlable. A plus tard et grand merci Francis Etienne.
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