Sous leur coup de crayon les murs cachent la trace

D’une foison de cris que des paniers d’osier

Gardent sous le parfum des fleurs d’un jambosier

Dont les pompons de soie attirent la disgrâce.

 

Les griffes de métal d’un imposant rapace

Déchirent de l’ivoire aux langues d’un brasier

Où brûlent les regrets d’un pauvre cambusier

Embarqué sur la mer par un vaisseau fugace.

 

Des fenêtres de plomb rougissent au soleil

Comme des fruits de verre aux masques de vermeil

Que des flaques de ciel baignent d’un bruit de larme.

 

De la cire d’un cierge au cœur d’un brin de nuit

Coulent de la magie et ce désir fortuit

De caresser des murs dressés avec du charme.

 

Francis-Etienne Sicard Lundquist 

Griffes d'orties @2015

 


Publié le 15/09/2025 / 7 lectures
Commentaires
Publié le 17/09/2025
Quelle magnifique idée que ce voyage au bord d’un mot. De ceux qui permettent de sentir et ressentir, ou qu’ils soient vertigineux et aériens, d’autres encore incandescents et sacrés… lorsque ta poésie leurs rendent un bel hommage, à chaque fois qu’elle s’exprime avec sincérité et générosité. Bonne nuit très cher Francis-Etienne.
Publié le 17/09/2025
Merci Léo pour ce magnifique commentaire dont tu m'honores. Le voyage est le second grand thème de mon écriture et j'ai eu la chance dans ma vie de beaucoup voyager. De Bangkok à Berlin, de Londres à Délos, de New York à Marrakech, ma vie s'est écoulée sur un tapis volant enchanteur et magique. Comme Proust je me suis vite rendu compte que le voyage est un désir et qu'il est nécessaire à notre amour comme une femme dont la réalité nous ensorcelle. Les lieux que l'on désire voir sont indissociable de notre envie. Ainsi ma passion pour Venise naquit en moi autour de douze ans. Pour entrer dans Venise à travers cette passion, j'avais demandé à l'office du tourisme de m'envoyer un plan de Venise, et ainsi, je passais des heures à contempler ce plan sur lequel les grands palais, les églises et les ruelles étaient dessinées dans de petites vignettes colorées dont la beauté me fascinait. Bien plus tard, à l'âge de vingt ans, lorsque je suis allé à Venise pour la première fois, tout me semblait intact, et semblable en tous points à cette Venise de papier qui m'avait hanté. Je reconnaissais mon rêve dans chaque église, sur chaque pont et surtout dans la couleur de son ciel. Je possédais en moi cette ville enchanteresse. Ce n'est que bien plus tard que Venise fera son apparition dans le Voyage bleu, parce que je ne pouvais pas la partager en dehors de la littérature, tellement sa précieuse présence était inséparable de la création. Proust m'avait appris qu'on voyage par désir comme on aime par désir. Voilà une bien longue confession...Merci Léo pour toute l'attention que tu portes à mes textes et pour ton indéfectible amitié. A plus tard, mon ami. Francis-Etienne. L'éternité s'éteint au bout d'un quai de verre qu'un souffleur a jeté sur le bord de la terre.
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