L'ancre a bien été ajoutée. Vous retrouverez l'ensemble de vos ancres dans la rubrique Reprendre ma lecture
PARTAGER
Ce texte participe à l'activité : Le gardien du seuil

  Sous un immense parapluie à la toile fusée, un homme, vêtu d’un long manteau noir, marche allégrement dans une rue sombre de la ville, rabougrie par une pluie soutenue, grise et froide.  Les rares passants qui le croisent, bien qu’affairés et peu enclins à la flânerie, lèvent, tous, les yeux, sur son visage, puis affichent, tous, une expression d’horreur, que les rares réverbères semblent refléter sur les façades dégoulinantes de pluie.

              Arrivé au numéro 13, il s’immobilise, fouille, d’une main gantée, dans la poche béante de son paletot, et en tire une clef brillante, qu’il fait vigoureusement tourner autour de son index, d’où semblent jaillir des étincelles.  Deux persiennes claquent dans les étages supérieurs, une fenêtre se ferme avec violence, puis le silence retombe sous l’enclume de la pluie. Une jeune fille qui croise l’épouvantable silhouette immobile, laissant échapper un cri de surprise, presse le pas au point de trébucher gauchement sur un pavé.

 

             Une échoppe, close à cette heure tardive de la soirée, dont la devanture, fermée par des panneaux de bois, vient d’être repeinte en rouge vermillon, jure dans ce décor morne et plat comme un cri de rapace blessé.  Une énigmatique enseigne scintillant sous les torrents d’eau, que les chéneaux et gouttières déversent sur ses lettres de fer forgé, surplombe l’arche d’une porte étroite, de ces lettres : AUX BASSES RIVES DU STYX.  Sur un des panneaux latéraux une liste de mots annonce verticalement :

 

Livres,

Articles de culte,

Soierie,

Pharmacopée,

Embaumement,

Cartouche vide
 

            L’homme cesse brutalement de faire tournoyer la clef, et l’immobilisant dans sa paume, il l’enfonce dans une des serrures de la porte de la boutique. Il disparaît à l’intérieur, happé par une ombre épaisse et humide.  Un rire sourd fuse à travers l’un des volets disjoint.  Petit à petit, des lueurs se glissent entre les fissures du bois, alors que déjà des ombres surgissent du fond de la rue. 

 

          D’abord c’est une femme couverte d’une large pèlerine, qui se faufile entre les flaques et les pavés.  Puis deux silhouettes rasent les murs, serrées l’une contre l’autre, marchant rapidement et sans aucune précaution. Enfin, une vieille, le visage à nu, en guenilles, s’avance en boitant et en frappant d’une canne creuse les bords du trottoir, comme le ferait une aveugle.  Tous ces fantômes s’approchent du numéro 13, et un à un se fondent sous l’arche de la boutique.

 

          Une fenêtre de l’immeuble en vis à vis s’entrouvre, comme par enchantement, car personne n’apparaiî dans l’embrasure.  La pluie redouble et un violent orage commence à gronder au loin, tandis que des éclairs d’une rare intensité défigurent les sculptures de balcons, les masques de frontons, et les pilastres de terrasses. Une autre fenêtre s’ouvre violemment et une femme, les cheveux flottant dans la tourmente qui fait rage, en chemise blanche, expose sans aucune pudeur ni honte son corps à la vue de tous.  Elle chante à tue-tête des chants aux mélodies lascives et lancinantes, semblables à ces incantations tribales dont la simplicité et la répétition constante provoquent les transes et les vertiges. 


 

             Brutalement, de derrière les persiennes, une voix s’élève, hurlant, dans les grondements du tonnerre de plus en plus féroce :

 

« Satanique femelle, tais-toi, ou rejoins-les ! Laisse-nous en paix ! Tu es maudite et tu attires la mort dans notre rue ! Tais-toi, vaurienne ! »

 

             A ces mots d’autres voix se mêlent, et de presque tous les étages de plusieurs maisons voisines, un chœur d’insultes et de malédictions gonfle contre la famélique apparition en chemise.  Brutalement un caillou vient frapper le chambranle de la fenêtre d’où gesticule la malheureuse.

 

            Un silence de plomb remplace le tohu-bohu général.  D’un porche obscur, un homme en haillons, fait irruption, un couteau au poing.  Il s’avance sous la pluie battante au milieu de la voie et menace la rue tout entière en vociférant ces paroles :

 

« Que celui qui lui a jeté la pierre vienne parier sa vie en face de moi ! Bande de rats ! Vos gourbis vont brûler, ce soir même, de la flamme des tombes ! Malheur aux vipères des greniers et des caves… »

 

           Soudain une averse de pierres venant de tous les côtés s’abat sur le pavement, ébranlant les murs des bâtisses, et l’homme, comme mu par un ressort, se volatilise à la vue de tous, disparaissant totalement. 

 

         La pluie cesse brusquement et d’une paroisse proche, on entend une cloche rauque et aigrelette sonner onze heures.

 

          Une vipère coule lentement d’une toiture et se glisse sur une corniche, puis sur un balcon et enfin entre les lames de persiennes closes. 

 

         Une lune rougeâtre fuse d'entre les nuages noirs, et pour quelques secondes, on entend retentir un cri perçant, suivi de hurlements. 

 

         Une fine fumée s’échappe dans le ciel, une flamme lèche déjà la façade dégoulinante d’eau, et comme par enchantement, quelques fenêtres s’ouvrent lentement sous les lueurs vacillantes d’une lumière de plus en plus rouge, et de plus en plus intense.  Un visage convulsé jaillit de l’ombre en balbutiant :
 

« Au feu ! Au…feu… »

 

Les flammes de plus en plus hautes et de plus en plus rouges lapent déjà les étages supérieurs, lorsqu’une pluie torrentielle s’abat sur toute la ville.  Peu à peu l’incendie s'évanouit et presque comme par enchantement, se meurt de lui-même.  Battues par des rafales de vent, une à une, les fenêtres se closent. D’énormes paquets d’eau frappent les visages, les murailles et les pavés.  L’enfer ouvre ses entrailles, brisant la nuit en mille et un éclats de rires.

 

                  Dans l’échoppe du 13, lentement, un monde nouveau éclot, derrière les volets, sous la fureur du cataclysme. Un homme assis sur un trône d’ivoire et d’or, immobile et silencieux, regarde fixement une statuette de granit noir sertie d’émeraude et d’argent.  Une femme, parée d’une longue robe de lin blanc très fin tient dans sa main une boule d’onyx et frappe de son sceptre une timbale en or d’où résonne à l’infini un son pur et grave.  Des branches de cèdre ornent une arche dont de lourdes draperies pourpres cachent un inestimable trésor. 

 

                  Des milliers d’esclaves coulent comme un fleuve muet devant des terrasses en espalier, que des milliers de plantes recouvrent de leurs couleurs, de leurs parfums et de leurs chairs.   Un homme à la peau cuivré, presque nu, s’avance vers le trône, et dépose sur un cousin de perles noires, un couteau de bronze et d’électrum.

 

                Une jeune prêtresse prend alors la parole, en déchirant des formules magiques sur des vases de porphyres dans lesquels brûlent l’encens et la myrrhe.  L’homme assis sur le trône abaisse lentement son regard, et d’une voix sombre et profonde prononce d’innombrables énigmes que des sortes d’aruspices gravent sur des tablettes d’argent :

 

Aux portes de la nuit, règne un marchand de feu

Dont la parure et l’art contrefont les adieux.

 

Puissance pèse un nom au poids de deux leptons

Si sous le sable se cache la flamme et sa moisson.

 

Ourdir la trame à nœud d’un destin sans son fil

Ouvre soit le chemin soit le pli du nombril.

 

             A chacun des logogriphes, des jeunes filles, par paire, s’immolent sur un autel de cristal et leur sang, recueilli dans des coupelles de cuivre et d’airain, est lentement versé sur l’encens et la myrrhe, par une femme aveugle, dont la férule frappe onze coups sur une cloche en jaspe. 

 

             Lorsque l’homme se tait, une armée de cavaliers s’avance devant le trône tendant des piques et des lances entrecroisées au-dessus des marches recouvertes de fourrures rares et parfumées.  De l’extrême limite de l’horizon, un char garni de pierreries surgit volant jusqu’au pied de l’homme.  Des harpes et des luths remplissent tout le palais de mélodieuses gouttes de son, dont chaque miraculeuse note éclate comme des graines de grenades sucrées et fraîches.  Il n’y a plus de lune, et le soleil fond hermétiquement dans une vasque de pierre d’où s’échappe parfois un riche filet de miel, dont de splendides magiciennes boivent le nectar.

 

            Une partie de la voûte céleste s’effrite et des milliers d’éclats scintillants jonchent le sol, déchirant de vastes filets à maille, tendus au-dessus des fleuves, des mares et des mers.  L’orbe d’un astre s’allonge et soudain une immense galerie de lumière s’ouvre entre la pointe de tours vertigineuses et le dôme de graciles campaniles. Poissons, oiseaux et animaux de somme dévorent ces miettes d’étoiles comme une exquise nourriture et parfois disparaissent sans aucun artifice.

 

            Alors l’homme qui était assis sur le trône se met à parler :


 

« Nous allons, tous, traverser un trou béant du temps, et ressortir par la basse rive du Styx.  Mon cartouche aura sept glyphes dont le premier est un épi de blé.  Vous irez tous jeûner pendant sept jours dans une grotte sous les toits d’où la vipère est descendue, pendant que j’épouserai la femme à la voix de sirène.  Nos noces seront annoncées par un lugubre corbillard transportant la morte de la morsure, mais vous, vous vous réjouirez dans l’attente du prochain passage.  Fermez l’arche de pierre par une bague d’osier et mêlez-vous à la foule des hommes et des femmes de l’autre côté du temps.  Ils vous ignoreront parce qu’ils sont tous passés au-delà du fleuve. Leurs gestes trahiront leurs peurs et leurs envies, mais ne craignez ni leur haine ni leur folie. Déguisez-vous avec leurs hardes et fuyez à travers eux.  Je vous attends dans treize jours sur l’autre basse rive du Styx. »

 

           Montant sur le char couvert de pierreries, l’homme se fond dans une nuée d’éclairs et disparu, scinde le temps en deux blocs, l’éternité et l’infinité, dont il échappe, seul.

 

           A cet instant l’aube se lève dans la rue détrempée par la tempête de la nuit, et au 13, les volets de l’échoppe glisse sans bruit le long des murs, laissant apparaître une vitrine d’’où s’aperçoivent des livres anciens, des tissus enroulés sur des tiges de bois, des pots de porcelaine de Delphes aux inscriptions latines et des camées vierges de toute image.

 

          Vers midi, une passante s’arrête, malgré le froid et le silence, devant la devanture et note, à mi-voix, d’un ton rieur :

« « Curieuse idée que de nommer cet étal de bric-à-brac Basses Rives du Styx ! Curieuse idée ! »

 

          A l’entrée de la rue, un corbillard vide, approche et s’immobilise devant elle.  Elle se retire, honteuse et confuse sans aucune raison, mais comme possédée par le sentiment de quelque chose d’étrange, de troublant et d’inexplicable qu’elle apparente brutalement à l’odeur du sable chaud.

 

          La cloche d’une paroisse voisine sonne alors un glas d’une immense tristesse.   Un homme, vêtu d’un long manteau noir, ferme l’échoppe et tire les volets sur la devanture laissant ainsi apparaître une liste de mots peints sur le bois :
 

Livres,

Articles de culte,

Soierie,

Pharmacopée,

Embaumement,

Cartouche vide.
 

          S’approchant de l’homme au long manteau noir, pour lui poser une question, elle se rend brutalement compte qu’elle est devenue muette.  Tous les muscles de son visage se crispent dans la position d’un hurlement, mais aucun son ne s’échappe de sa gorge.  L’homme sourit.  La passante fuit dans une crise de démence et sombre dans la plus pathétique des terreurs, celle de la mort.

 

 Le long d’un immense couloir, bordé de baies vitrées, des femmes et des hommes en blouse blanche ou bleu pâle se croisent, allant d’une chambre à l’autre, parfois d’un pas pressé, parfois échangeant à mi-voix des bribes de diagnostiques. Dans l'une d'entre elles, une femme, jeune, étendue sur un lit, apeurée, les yeux hagards, attend avec impatience, que la porte ne s’ouvre. 

 

                            Muette, elle exprime sa détresse par son seul regard, que de constantes larmes rendent encore plus pathétique.  Une heure s’est écoulée, lorsqu’enfin un docteur, Le Docteur Manfred Stein accompagné de deux autres assistants, arrive auprès de la patiente. La femme bondit de son lit.  Elle veut parler, Elle bouge les lèvres mais aucun son ne sort de sa bouche.  Le docteur Stein lui demande de se recoucher et de répondre, par un signe de tête, oui ou non, aux questions qu’il va lui poser.  Elle accepte.  Ainsi commence un long et fastidieux interrogatoire, au travers duquel on apprend qu’elle est célibataire, de passage dans la ville, où elle assiste à un colloque sur la conservation des momies, et qu’elle a été frappée de mutisme en pleine rue, sans aucune raison. 

 

                               Pour faciliter le dialogue, le docteur Stein lui propose de décrire très précisément, à l’aide d’un ordinateur portable, les sensations qu’elle ressent.  La jeune femme, frénétiquement, se jette sur le clavier et commence à frapper quelques phrases en regardant fixement les touches, puis levant les yeux, elle exprime à nouveau son horreur face au clavier, devant l’écran, scrutant les réactions du médecin et de ses collègues.
 

                            « - Qu’avez donc écrit de si terrible ? », lui demande le docteur Stein.  En retournant l’écran vers lui, il peut alors lire avec le plus grand étonnement les phrases suivantes :

 

                            « Si la parole déchire sa chair aux bouches des infantes, on verra les aveugles creuser les cavernes et fuir des temples, car le temps révolu absorbe la mémoire et vide les fontaines.  A l’orient, se pourfendra un astre …. »  

 

                          « - Avez-vous réellement voulu écrire ces mots, demande le médecin, pour éclaircir notre dialogue ? » La jeune femme indique violemment d’un signe de tête qu’elle n’a pas du tout écrit ce texte, et sans aucune transition, se jette à nouveau sur le clavier.  Le résultat est pire.  De plus en plus obscure son expression devient presque totalement hermétique. 

 

                            Le docteur Stein et ses assistants lui demandent aussitôt de ne plus rien écrire et de se reposer, lui promettant de revenir dans quelques instants pour d’autres examens.  Un des deux assistants, à peine sorti de la chambre, avance un premier diagnostic.  Il suppose la patiente être en proie à des hallucinations d’origine onirique qu’elle transcrit sous une forme d’écriture automatique incontrôlable, libérant ainsi par les paroles d’oppressantes angoisses.  Le docteur Stein quant à lui, reste toutefois dubitatif et perplexe, attendant plus de détails d’un examen clinique complet.  

 

                          Lorsque l’équipe revient vers la patiente, elle constate avec effroi une dégradation de la situation.  La jeune femme, en effet, a déjà rempli plusieurs pages de texte et comme mue par une force surnaturelle, elle frappe toutes les touches du clavier de ses dix doigts sans aucun contrôle.  Sur l’écran, paragraphes après paragraphes, les plus absurdes idées s’entassent pèle mêle :

 

                          « …..puis les ornières de l’antre sacrée se refermeront autour des mains impures, car l’ordre se dissoudra et les caves se rempliront de volumes vides et vains …. »

 

                         L’inquiétude grandissant, il est immédiatement décidé de faire interner la malheureuse muette dans un service psychiatrique de prévention. A peine transférée, elle est victime de nouvelles attaques et cherche par tous les moyens à transmettre ses étranges messages, lorsqu’un homme, un responsable du service de neurologie, vient lui rendre visite dans sa chambre qui n’est autre qu’une cellule sécurisée. 

 

             Seul, face à elle, il lui ordonne d’écrire ce qu’elle sait.  La malheureuse couvre plusieurs pages de son écriture fine et régulière, puis les tend au médecin, qui la remercie d’un énigmatique sourire, en faisant tourner autour de son annulaire une bague dont le cartouche contient sept glyphes.

 

                            Un long silence s’ensuit. 

 

                              « - Ce matin, lorsque je vous ai croisée dans la rue, vous ne vous doutiez aucunement du sort qui vous était réservé, parce que vous n’avez jamais cru possible le passage au-delà du temps, bien que vous connaissiez tous les textes du dialogue des morts par cœur.  Votre stupide thèse sur les rites funéraires de la haute Egypte ne couvre aucun point essentiel et dérive même vers l’absurde et le blasphème. 

 

            Jamais vous ne recouvrerez la fonction de la parole.  Je vous donne cependant une chance.  Vous pouvez vous échapper de cette cellule et rejoindre, sans aucune trace de souvenir, la rue d'où vous venez, pour vous glisser dans le corbillard à la place de la morte, ou bien vous pouvez me suivre et passer sur la rive basse du Styx pour consonner l’absence de votre mémoire, à laquelle mon épouse vous a condamnée, et ainsi transmettre la parole, aveuglément, de l’infinité à l’éternité. 

 

Faites votre choix car je vous quitte sur le champ.
 

             Adieu, Jamais plus, vous ne me rencontrerez. »

 

                              Quittant la cellule, l’homme se dirige vers la sortie du service de prévention psychiatrique, enfilant un grand manteau noir dont il tire une paire de gants.  En s’éloignant du grand bâtiment d’acier et de verre, il serre dans sa main, plongée dans la poche béante de son paletot, une clef dont le métal glacé le délecte. 

 

                           Il croise d'abord une femme couverte d’une large pèlerine, puis deux jeunes filles qui marchent serrées l’une contre l’autre.  Au détour d’une sombre ruelle, il jette, en passant, une pièce sans valeur dans l’écuelle d’une vieille aveugle, dont les haillons lui font horreur.

 

                            Son pas de plus en plus pressé résonne de plus en plus fort sur le pavé.  Une meute d’ombres semble le suivre, d’abord timidement, et presque invisiblement, mais plus il approche le 13 de la rue de la Pyramide plus les ombres se gonflent de vie.  A leur passage, un homme, avec un large couteau se faufile dans une allée déserte.  

 

                        Quelques gouttes de pluie commencent alors à tomber sur toute la ville et sur la tombe fraîchement refermée d’un cimetière dont les grilles entrouvertes voient passer des animaux nocturnes, à l’affût d’une proie. 

 

                             Minuit sonne au clocher d’une paroisse voisine. 

 

                     Seule une fenêtre, dont les persiennes s’entrebâillent, laisse échapper la mélopée lancinante et lascive d’une femme presque nue et splendide.

 

             Sur une feuille de papier quadrillé, arrachée à la hâte d'un bloc note, on peut lire ces mots :

 

              " Je ne veux pas mourir...

                Marianne "

 

Francis Etienne Sicard Lundquist 
 

 

 

 


Publié le 08/04/2024 / 23 lectures
Commentaires
Publié le 09/04/2024
Quel texte étrange et fascinant à la fois :-)) Je n'ai pas l'habitude de lire ce type de récit, mais je reconnais que c'est assez captivant. Outre la richesse du vocabulaire, j'apprécie les juxtapositions très insolites de mots que l'on associe généralement pas. Cela donne un style très particulier qui oblige le cerveau à des représentations inédites de ce qu'il tente de comprendre. Là, on navigue dans une horreur que le style rend parfaitement ordinaire puisque les émotions "habituelles" sont absentes. Bravo pour cette proposition !
Publié le 10/04/2024
Cher Jean-Luc, Encore une fois merci pour votre commentaire, qui détaille exactement vos impressions en face de ce texte que vous définissez avec beaucoup de justesse. Il est vrai que c'est un style dans lequel quelquefois j'engage mon écriture. Il m'est nécessaire d'assouplir mon outil en explorant des univers littéraires très différents. Il n'y a pas de limite à l'exercice de l'écriture, et chaque page me contraint à affiner, aiguiser, et ajuster la pression de la plume au plus juste. Je dois dire que je suis un lecteur d'Edgar Poe mais aussi d'autres auteurs anglo-saxons, qui se sont aventurés dans l'étrange, comme par exemple Sheridan Lefanu, dont dont je vous conseille la lecture de : In a glasss darkly. Mais il y en a bien d'autres comme par exemple Wilkie Collins ou Merwyn Peak et son étrange Titus Groan. Je suis très curieux de découvrir comment se fabrique l'étrange et au-delà la trame d'une forme de frayeur animale. Encore une fois merci pour votre retour sur ce texte et je l'espère à très bientôt. Cordialement vôtre, F Étienne
Publié le 10/04/2024
merci pour les références d'ouvrages et d'auteurs. Je les note, et peut-être que d'ici l'été je trouverais un moment pour me lancer dans une telle lecture :-)) Titus Groan risque d'être l'heureux élu, dans ce cas !
Publié le 10/04/2024
Titus Groan succulent, un étrange récit dans un monde de rêves et de surprises. Je vous encourage à lire la trilogie. Cordialement, F Etienne
Publié le 09/04/2024
Un registre inhabituel et pourtant un style que l’on reconnaît. J’aime cette première partie dans laquelle la pluie et l’environnement nous plonge dans un récit inquiétant et mystérieux à la fois, presque hypnotique. Les mots comme pour expier ses fautes et s’alléger et la malédiction de ne pouvoir les délivrer. Au seuil de la mort Francis Etienne virevolte avec les mots prophétiques et compose une nouvelle toile saisissante qu’il est bon de lire. Merci pour cette participation qui pourrait être rattachée à l’atelier d’écriture.
Publié le 10/04/2024
Cher Léo, Encore une fois je te remercie pour ce commentaire qui souligne avec une profonde sensibilité à l'écriture non seulement la première partie du texte comme étant un décor mis en place avec beaucoup de réalisme, mais encore pour ta finesse à reconnaître un style qui m'est il est vrai assez particulier ou personnel. La nouvelle est un genre qui m'intéresse énormément, car en complément de la poésie, elle permet de mettre en scène n'importe quel élément de la vie, de l'imaginaire, ou de l'horreur comme c'est le cas dans ce texte. Je trouve dans la composition d'une nouvelle beaucoup d'éléments d'écriture, qui contraignent l'expression à sa plus précise maîtrise. Comme le sonnet, elle exige la rigueur, en limitant le champ de création à des moyens très réduits, ce qui oblige le compositeur à utiliser beaucoup plus la couleur des mots, et leur assemblage pour créer le relief et la profondeur, que la résonnance d'une compréhension intellectuelle et temporelle du texte. Merci encore pour ce magnifique commentaire. Il semble toujours toutefois que j'ai des problèmes pour publier de nouveaux textes, car le code que tu m'avais donné ne fonctionne plus du tout. Devrais-je remplacer par un nouveau code que tu me donnerais, ou dois-je attendre une semaine pour publier les prochaines textes ? Merci encore de tout cœur et à très bientôt, pour l'instant à la semaine prochaine si je ne peux pas continuer à publier cette semaine. Cordialement, F.
Publié le 13/04/2024
Bonjour Francis Etienne, après avoir regardé de plus près sous le capot il y avait bien un bug concernant ton code d'activation, la situation devrait être arrangée à présent et tu ne devrais plus avoir de limitation pour publier davantage de textes.
Publié le 13/04/2024
Cher Léo, merci beaucoup pour avoir réagi aussi rapidement et aussi efficacement à ce problème informatique. Désormais je pourrais publier, j'ose espérer quotidiennement, un texte, un sonnet ou peut-être une nouvelle dans le cadre des ateliers d'écriture. Merci encore de tout cœur, car publier sur ton site, le peuple des mots, me procure beaucoup de joie, puisque le partage des textes, est essentiel pour moi et peut-être intéressant pour certains lecteurs. Merci encore de tout cœur cordialement, F Étienne
Publié le 27/04/2024
Très beau texte. On a l'impression de se promener dans une rue de Londres au XIXème siècle, on ne sait si les passants sont des ombres ou bien des personnages réels, on voyage dans le temps entre le clavier proposé par le neurologue et la boutique étrange et inquiétante. L'échoppe, je l'imagine un peu comme celle du "Pied de la Momie" peut-être parce qu'il est fait mention d'embaumement ou bien de cartouche à sept glyphes et ça m'a transporté dans cet univers-là. Quant aux auteurs que vous citez, je n'en connais aucun mais vous me donnez envie de les lire. Bravo.
Publié le 29/04/2024
Chère AE Myriam, Votre bonne impression devant ce texte me ravit et je vous en remercie. Je vous remercie aussi pour vous être abonnée à mes publications aussi spontanément. Le conte fantastique me donne un grand plaisir à écrire. La rapidité et la foison des détails doivent être le maître mot, en peu de lignes, comme ces chateurs d'opéra qui n'ont que quelques secondes pour la note ! C'est assez proche d la nouvelle. Les plus belles sont à trouver chez Maupassant ou Zweig. Un jour m'y essayerai-je peut-être mais je n'y suis ni rompu ni prêt à me rompre. Merci encore pour ce merveilleux commentaire et vos désormmais fidélité. Cordialemen, F Etienne
Connectez-vous pour répondre