Björn Andrésen
(1955 – 2025)
Tadzio dans « Mort à Venise » de Luchino Visconti
Un autre de ma génération s’en va.
Le train poursuit sa route,
inlassable,
et les wagons se vident,
puis se remplissent,
comme une clepsydre renversée.
Certains ne laissent rien de leur passage,
d’autres un peu,
d’autres beaucoup.
Mais tous, peu à peu,
se dissolvent dans l’oubli,
au rythme régulier des roues sur les rails,
tandis que le train file
vers d’autres gares,
d’autres vies,
et que tout cela,
même nos éternités rêvées,
ne dure que quelques secondes
du temps sidéral.
(En hommage à Björn Andrésen, symbole d’une beauté fragile et éphémère,
comme une étoile filante passée dans le ciel du cinéma.)