(Écrit après la lecture du poème de Paul Verlaine, “Dans l’interminable ennui de la plaine”.)
En lisant Verlaine
En lisant Dans "l’interminable ennui de la plaine" de Paul Verlaine
il me vient ce sentiment que Verlaine n’est pas seul à avoir ressenti cela.
Cette impression d’être là sans vraiment y être, de regarder le monde derrière une vitre embuée.
Rien ne fait mal, mais rien ne fait battre non plus.
C’est comme un hiver intérieur, où même la lumière semble fatiguée.
Je crois que nous avons tous connu ce ciel de cuivre, ces jours sans relief, où l’on se demande simplement quand reviendra le souffle.
Et voici son poème
Dans l'interminable
Ennui de la plaine
La neige incertaine
Luit comme du sable.
Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune.
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.
Comme les nuées
Flottent gris les chênes
Des forêts prochaines
Parmi les buées.
Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune.
On croirait voir vivre
Et mourir la Lune.
Corneille poussive
Et vous, les loups maigres,
Par ces bises aigres
Quoi donc vous arrive?
Dans l'interminable
Ennui de la plaine
La neige incertaine
Luit comme du sable
Paul Verlaine