Une fois connecté à votre compte, vous pouvez laisser un marque-page numérique () et reprendre la lecture où vous vous étiez arrêté lors d'une prochaine connexion en vous rendant dans la partie "Gérer mes lectures", puis "Reprendre ma lecture".

Ismahane, mon amour, fin
Chapitre 1

PARTAGER

 

 

Épilogue 

 

 

 

 

 

 

 

  

Ismahane est partie en mer comme elle le souhaitait. Elle manquera à Farid, à Étro et aux autres qui furent présents dans sa vie. Elle lui manquait à lui de son vivant, donc de ce côté-là, il n’y aura pas trop de changement. Il la raya de sa vie assez tôt. Néanmoins la porte des émotions qui creusent - qui était entrouverte au gré des jours - est largement ouverte depuis l’urne. Un vécu au couteau, un avenir au couteau, des tribulations psychiques …

 

Ismahane est partie à tout jamais et au bout de quelques jours, tout rentrera dans l’ordre et ce sera comme si elle n’avait jamais existé. Sauf pour lui. Elle aura eu pour elle le vécu qu’elle s’était choisie et c’est tant mieux. Elle fit de sa vie ce qu’elle voulut, sans amour, mais avec du plaisir. Elle l’avait dit elle-même. 

Une vie de plaisirs, son choix. Ou peut-être parce que l’amour est autrement plus exigeant. L’amour est difficile, il a ses lois et l’incomparable honnêteté qui lui est inhérente. L’amour a aussi son temps, sa rigueur et ses impératifs. L’amour est douloureux et il peut être impitoyable. Elle n’avait pas eu la possibilité de choisir l’amour et elle a dû se rabattre sur son ersatz, sa version mercantile … Et elle perdit en route sa plus belle personne. C’est qu’Ismahane avait sa superbe et son orgueil, elle aussi et qu’elle refusa d’abdiquer.

 

-              Je serai aimée et j’aimerai. Les corps.

 

Un pis-aller, mais elle y mit de l’ardeur et de l’esthétisme pour croire en elle. Ismahane, mon amour. Ainsi était-elle appelée par ses hommes, dans le désir et l’élégance. Parce que sa vie ne regardait qu’elle et que nul n’avait le droit d’objecter. C’était une Dame. Une Dame libre qui croyait au consentement et au consensus. Une adulte intelligente, fine et à la destinée tragique même si elle faisait montre de l’exact contraire.

 

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

Qui êtes-vous pour juger ?

Qui êtes-vous pour prononcer des sentences ?

Qui êtes-vous pour laisser tomber le couperet ?

De quelle morale, parlez-vous, au vu du déterminisme des existences, des vies et des enchaînements de situations et d’épreuves ?

 

 

C’est comme pour Sam, parti à la trentaine, alors qu’il voulait aimer et vivre. Sam qui connaissait par cœur le moindre de ses grains de beauté et qui en forçait la couleur. Sam, l’Italien, si beau et si rieur qui découvrit l’amour des hommes à quinze ans.

 

-   Je suis bizarre, disait-il. Différent. C’est mal pour tous ou presque. Pourtant, c’est en moi. Je vais contrer pour être l’homme qu’ils veulent.

 

Et il partit, squelettique, du mal des orifices, comme ils disaient triomphalement et hideusement. Sam, l’irrésistible. Tu fus le meilleur.

 

 

Qui êtes-vous ?

De quel droit, fouillez-vous les orifices, quand il s’agit d’amour, de passion et de pureté ?

Des inquisiteurs et des lyncheurs, aux rictus inhumains, assoiffés de sang et de tueries.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié le 31/07/2025 / 5 lectures
Commentaires
Publié le 01/08/2025
Cette fin a fait remonté en moi un souvenir très douloureux à travers la perte d’une amie auteure qui nous a quitté de son propre choix et qui avait demandé, elle aussi à orendre le grand large, dans la mer. Et lorsqu’une histoire parvient z faire remonter ces souvenirs et ces émotions, c’est qu’elle est très réussie, alors bravo d’avoir braver les contraintes pour aller jusqu’au terme de ce magnifique défi de plume dont tu vas recevoir le code d’ici ce week-end te permettant de passer au statut d’auteure engagée débloquant ce faisant toutes les fonctionnalités du site. J’aime aussi en toute fin ton plaidoyer concernant le jugement des autres ce qui revient en force dans nos sociétés et qui s’apparente parfois à la chasse aux sorcières que l’on pensait revolu ou d’un autre temps, et le plus inquiétant, des personnes qui entrent en traque de l’autre comme pour abattre ce qui ne leur ressemble pas. C’est troublant qu’en ayant accès à tant de connaissances, l’humain se fragilise et se délite en s’engouffrant dans les biais que sont celui de l'égoïsme et du jugement. Chacun serait devenu un dieu en puissance ayant le droit de vie et de mort (symbolique et parfois même réel de l’autre. Ismahane est une réussite et la toute fin semble exprimer qu’à travers elle, ce sont d’autres destins qui s’y associent également. A plus tard Sam, et encore merci.
Publié le 01/08/2025
Merci cher Léo 🍀 Amitiés. 🐚
Publié le 02/08/2025
Je crois que Sam parlait de cet homme dans un de ses commentaires sur ma vie. Peut-être même qu’il parlait de lui, à travers moi, ou de moi, à travers lui. C’est parfois flou, quand l’amitié prend racine dans la douleur et qu’on se reconnaît sans l’avoir décidé. Je me souviens de ses mots, pleins de feu et de tristesse. Il me disait qu’on ne choisissait pas vraiment d’aimer, mais qu’on pouvait choisir de ne pas s’éteindre. Alors on maquillait, on riait, on se tenait droit. Comme Sam. Comme Ismahane. Comme tant d’autres qu’on enterre trop tôt, trop seuls, ou trop jugés. Ce texte me parle parce qu’il ne demande pas pardon. Il dit : voilà ce que nous avons été. Voilà ce que vous ne comprenez pas. Et tant pis si ça vous dérange. J’ai connu ces regards, ces verdicts silencieux. J’ai connu aussi les ersatz, les pis-aller, les détours pour rester debout. J’ai peut-être perdu des morceaux de moi en chemin, mais je suis encore là. Avec mes silences, mes mots, mes colères douces. Et cette certitude que la beauté existe encore, même cabossée. Merci
Connectez-vous pour répondre