Le temps qui passe
Je recherche la femme que j’étais à 30,40, 50 ans… Je ne la retrouve plus et pourtant c’était moi.
Je monte au rebours du temps pour retrouver des sensations par rapport aux évènements de ma vie et comprendre mes réactions à ce moment-là.
C’est un fait , je ne suis plus tout à fait la même et pourtant exactement la même.
La seule personne peut-être que je pourrais reconnaître, c’est cette enfant pleine d’insouciance et d’énergie que je fus, ainsi que la plupart des enfants dans le monde pour qui la vie est sans questionnement.
Des questionnements viennent plus tard, à ces moments de la vie où l’on chute, où l’on echoue, où l’on a tout faux, alors que l’on croyait faire tout bien. Ces moments où tout nous échappe, très peu à cause de nous, souvent l’on culpabilise et l’on se punit bêtement.
J’en ai un peu fini de ces punitions que je me suis infligées sans réfléchir parce qu’on m’avait fait du mal, parce que la vie était méchante, parce que le monde ne tournait pas rond.
Le monde tourne, évolue et l’on est obligé d’avancer dans ce monde qu'on a pas choisi, debout.
Le tout commencement de la vieillesse que je refuse de voir comme telle, c’est le renoncement à se poser trop de questions, la recherche du bien-être que l’on a pu connaître autrefois pour se préserver de tout ce qui peut nous nuire, pour continuer à avancer serein.
Enfants, on a la vie devant soi.
Plus tard, on a la mort devant soi.
Il nous faut profiter du petit bout de chemin qui reste et l’ensoleiller autant qu’on peut d’amitié, de plaisir partagé,de nature régénérante, de fleurs ,de soleil et de petits-enfants.
La jolie voix des petits-enfants résonne en nous comme témoin du bonheur présent, leurs petits yeux innocents grands ouverts sont la beauté du monde de demain.