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Le temps qui passe

 

Je recherche la femme que j’étais à 30,40, 50 ans… Je ne la retrouve plus et pourtant c’était moi.

Je monte au rebours du temps pour retrouver des sensations par rapport aux évènements de ma vie et comprendre mes réactions à ce moment-là.

C’est un fait , je ne suis plus tout à fait la même et pourtant exactement la même.

La seule personne peut-être que je pourrais reconnaître, c’est cette enfant pleine  d’insouciance et d’énergie que je fus, ainsi que la plupart des enfants dans le monde pour qui la vie est sans questionnement.

Des questionnements viennent plus tard, à ces moments de la vie où l’on chute, où l’on echoue, où l’on a tout faux, alors que l’on croyait faire tout bien. Ces moments où tout nous échappe, très peu à cause de nous, souvent l’on culpabilise et l’on se punit bêtement. 

J’en ai un peu fini de ces punitions que je me suis infligées  sans réfléchir parce qu’on m’avait fait du mal, parce que la vie était méchante, parce que le monde ne tournait pas rond.

Le monde tourne, évolue et l’on est obligé d’avancer dans ce monde qu'on a pas choisi, debout.

Le tout commencement de la vieillesse que je refuse de voir comme telle, c’est le renoncement à se poser trop de questions, la recherche du bien-être que l’on a pu connaître autrefois pour se préserver de tout ce qui peut nous nuire, pour continuer à avancer serein.

Enfants, on a la vie devant soi.

Plus tard, on a la mort devant soi.

Il nous faut profiter du petit bout de chemin qui reste et l’ensoleiller autant qu’on peut d’amitié, de plaisir partagé,de nature régénérante, de fleurs ,de soleil et de petits-enfants.

La jolie voix des petits-enfants résonne en nous comme témoin du bonheur présent, leurs petits yeux innocents grands ouverts sont la beauté du monde de demain.


Publié le 30/04/2024 / 18 lectures
Commentaires
Publié le 01/05/2024
C'est un texte intense car sincère et emprunt de sagesse.Les mots sont justes, posés dans leur simple appareil, en toute vérité. Il faut avoir la mort devant soi pour comprendre que le temps qui reste doit nous conduire à la paix intérieure pour voyager un peu plus léger ensuite. Et c'est dans dans ce processus comme tu l'écris si bien que l'on s'aperçoit des poids bien inutiles que nous avons transportés pour rien... il n'est jamais trop tard pour se sourire à soi-même et ça passe par se satisfaire de ce que nous ne serons plus.Ajouter enfin qu'il est inutile de se délester pour se charger de regrets, une charge pour une autre est une transaction bien inutile... A plus tard Evelyne.
Publié le 01/05/2024
Merci cher Léo pour ton commentaire chaleureux et clairvoyant. Bonne fin d’après-midi
Publié le 01/05/2024
C'est un texte qui nous rassemble, je trouve, chère Evelyne ! On y parle doucement de la vieillesse, de la mort, des souvenirs, des blessures aussi. C'est bien un texte qui nous rassemble, vous et moi, chère Evelyne. A bientôt ! ;-)
Publié le 02/05/2024
Un témoignage poignant, éminemment juste à certains esprits, dont le mien, puisqu'il ne s'agit pas de vieillesse, de mort ou de regard attristé sur le passé, mais bien de sagesse, d'espoir, de vie et peut-être même de pardon ! Bravo !
Publié le 02/05/2024
La philosophie de l'âge, cet âge dont on se dit lorsqu'on s'y arrête : "Non, c'est impossible, pas moi" Alors oui, nous sommes tous embarqués dans un même bateau qui nous emporte au même endroit, faisons en sorte que le voyage soit riche. Vivons chaque minute, chaque seconde comme une chance. Merci pour ce joli texte Evelyne !
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