Si cette pièce de Théâtre passe par chez vous... superbe
Quelque chose au côté gauche Théâtre Beaux-Arts Tabard, Montpellier
Avant le spectacle :
Quelque chose au côté gauche, rien que le titre donne déjà des frissons.
Cette pièce, adaptée de La mort d’Ivan Illitch de Tolstoï, promet une plongée à la fois intime et vertigineuse dans la conscience d’un homme face à sa fin.
Et le choix du Théâtre Beaux-Arts Tabard, ce lieu si vivant de Montpellier, ajoute une intensité toute particulière, les émotions s’y partagent à quelques mètres seulement de la scène.
Je sors tout juste de la représentation. Je suis encore un peu secoué, touché.
Hervé Falloux joue avec une intensité incroyable. C’est fort, vrai, presque vécu.
La pièce est grave, mais aussi pleine d’humanité, parfois légère, avec un peu d’ironie, un peu de distance, comme un souffle entre deux douleurs.
Ce n’est jamais pesant.
Petit clin d’œil à Molière au passage : les intestins, les intestins… pas le poumon !
Et puis il y a cette douleur qu’on sent dans tout son corps. Qui n’a pas connu la douleur ?
On sait qu’elle rend agressif, qu’elle isole, qu’elle enferme. Elle nous pousse parfois à la colère.
Puis vient cette question de l’empathie, de la compassion. Quand on est malade, condamné, on se sent tout petit, on est presque gêné. On voudrait qu’on nous prenne la main, qu’on nous regarde avec tendresse. Mais souvent, on ne reçoit pas ce qu’on espère.
En fait, cette histoire d’Ivan est presque anecdotique, car ce récit se joue ici et maintenant, devant nous. Ivan n’est plus vraiment là, il devient un tremplin, un miroir pour nous, vivants.
C’est nous qu’on interroge, c’est notre vie qui nous parle.
Alors oui, c’est une grande leçon d’humanité.
Même si le texte date de 1880, il nous parle vraiment. On devrait tous le voir, tous se poser ces questions :
Comment a-t-on vécu ? Que veut -on laisser ? Et comment veut-on partir ?
Ce soir, je rentre avec beaucoup d’émotion, et beaucoup de silence.